#275 • SMWS 127.32 Port Charlotte 10 ans

65.2% alc./vol.
Distillerie Bruichladdich, Bruichladdich, Islay, Écosse

« A manly dram ».

On boucle une autre série de la SMWS avec une quatrième expression. Cet embouteillage de Bruichladdich Port Charlotte 10 ans de la Scotch Malt Whisky Society annonce ses couleurs sans demi-mesure avec le libellé « un dram viril ». Le « dram » est une ancienne unité de mesure appelée drachme et qui représentait un seizième d’once. Plus familièrement on demande un dram quand on veut une goutte de whisky. Quant à la quantité que représente cette goutte, heureusement chacun en a sa version…

Si vous ne connaissez pas la SMWS vous pouvez continuer à lire. Si vous désirez immédiatement passer à la consommation de la critique de cette bouteille, veuillez sauter les deux prochains paragraphes.

La Scotch Malt Whisky Society, ou SMWS, est le plus grand club de whisky au monde, avec plus de 26 000 membres répartis dans 16 pays. Avec leurs racines au Royaume-Uni, ils sont tellement étendus qu’ils peuvent se permettre d’acheter des fûts de whisky et de les embouteiller afin de les vendre exclusivement à leurs membres.

Toujours des single casks, embouteillés cask strength, sans aucune mention de la distillerie, leurs expressions sont toujours très prisées et encensées. Bien que le pourcentage d’alcool et l’âge du whisky soient indiqués sur la mystérieuse bouteille, aucune mention de la distillerie d’origine ne s’y retrouve. Le seul indice de son origine est sous la forme d’un cryptique code impossible à déchiffrer à mois d’avoir accès à la légende appropriée.

Comme le disait si bien le prêtre italien Don Bosco, né Giovanni Melchior Bosco mais mieux connu sous le nom de Saint Jean Bosco (1815-1888):

Ayez toujours sur vous du whisky en cas de morsure de serpent. Qui plus est, ayez toujours un serpent.

Paille pâle, sous le signe de la tourbe.

Nez:
Même à travers une épaisse couche de boucane, de goudron, de pin et de tourbe, la belle graine d’orge maltée se fait sentir. Loin d’attaquer le nez autant que ce degré d’alcool devrait, on s’imagine bien dans la salle de maltage chez Bruichladdich!

Bouche:
Atterrissage sans heurt, on est surpris de voir à quel point on le supporte en bouche avant que la chaleur du 65% ne nous envahisse. Vanille, gingembre, cacao, poivre, miel, tourbe, tout y est.

Finale:
Une belle finale d’air marin et de pastille Fisherman’s Friend qui évoque une scène pittoresque de l’Islay comme jamais. Respire la nostalgie d’une époque plus simple et civilisée comme dirait Obi-Wan Je-ne-sais-qui.

Équilibre:
Un équilibre puissant, un embouteillage qui sue la testostérone. Un brillant produit de la SMWS. Bruichladdich auraient dû garder ce tonneau pour eux-mêmes.

Note: ★★★★

#257 • Bruichladdich Islay Barley 2006

50% alc./vol.
Distillerie Bruichladdich, Bruichladdich, Islay, Écosse

Comme on dit, c’est pas qui tu es, c’est qui tu connais, alors je dois un beau merci à Pierre-Luc pour une mini de sa bouteille de Bruichladdich Islay Barley 2006.

On appelle cette expression Islay Barley, ce qui veut dire littéralement « Orge d’Islay », parce que toute l’orge utilisée provient de la côte est de l’île, plus précisément sur la ferme Dunlossit. Le champ d’orge en question, appelé Headland of thé Gallows, est un des seuls endroits fertiles sur cette côte rocheuse. On y aurait même découvert des traces qui permettent de spéculer que les premiers fermiers de l’île y auraient travaillé il y a 6000 ans.

On peut donc dire que l’entièreté de ce whisky, de la céréale à la bouteille, est fait sur Islay. Mais de là à parler de whisky du terroir…

Mais comme le chantait si bien le chanteur français et auteur-compositeur-interprète Yves Duteil :

Elle a jeté des ponts par-dessus l’Atlantique, elle a quitté son nid pour un autre terroir, et comme une hirondelle au printemps des musiques, elle revient nous chanter ses peines et ses espoirs…

Jaune doré avec une teinte presque iridescente tirant sur le bronze verdâtre.

Nez:
Derrière un rempart de chêne et de mûres perce une orge généreuse. Très propre et franc. On passe par un petit côté minéral avec des notes de miel avant de faire un retour sur l’orge séchée.

Bouche:
Léger et délicat à l’arrivée. L’orge et le miel se contrebalancent bien. Chêne, épices, oranges et mangues viennent compléter le tableau.

Finale:
Longue, plaisante et herbeuse. C’est ici que son joli taux d’alcool nous réchauffe le dedans.

Équilibre:
Un whisky relativement jeune et peu compliqué, à l’aveugle il se mêlerait sans gêne à un juteux malt du Speyside, parfait pour les moments si rares ou on peut juste lâcher prise et profiter du moment.

Note: ★★★★★