#019 • Balcones Brimstone

53% alc./vol.
Distillerie Balcones, Waco, Texas, États-Unis

Nous avons gardé pour la fin un whisky particulièrement épique. Brimstone signifie « soufre », et l’expression biblique fire and brimstone se traduit par « le feu et le soufre », qui sont souvent décrits comme les instruments de la colère de Dieu.

C’est de la fumée de bois et non de tourbe qui a servi pour distiller ce whisky. On a fait brûler des copeaux de chêne pour enfumer le maïs bleu qui est à la base de ce nectar, ce qui explique son caractère singulier.

Certains de mes lecteurs vont se rappeler que lorsque j’ai parlé du Smokehead, j’ai dit que l’expression 18 ans Extra Black a vieilli au Mordor. Et bien si c’est le cas, il ne fait aucun doute que le Brimstone a été distillé à même Orodruin, la Montagne du Destin. C’est honnêtement mon coup de coeur de la soirée et soyez assurés qu’à chaque fois que je mettrai les pieds aux États-Unis, je remuerai ciel et terre pour en trouver ne serait-ce qu’une bouteille.

Nez:
Feu de camp, saucisses sur le feu, chalet humide entre potes, BACON, BACON, re-BACON derrière… Mais pour vrai, du bacon. Du jamais vu.

Bouche:
Encore la cabane en bois rond, anachorète au fin fond du Yukon. Fini les masses de gens égoïstes et asociaux qui emplissent les centres commerciaux à Noël. Je me ferme les yeux et je laisse le Brimstone m’emporter loin de la cohue.

Finale:
Longue, boisée et épicée. De la boucane en bloc, le poêle à bois, le gouda fumé. Je n’ai jamais vu une finale semblable. Je ne vous mens pas, après une heure et demie ça goûtait encore. Colle à timbres postaux.

Équilibre:
Quand on dit que l’eau-de-vie réchauffe le coeur, Brimstone est pas mal dans le mille. D’une fumée tellement originale que ça ne ferait de mal à personne si des distilleurs de l’Islay allaient visiter les gars de Waco.

Note: ★★★★

#018 • Balcones True Blue

57.8% alc./vol.
Distillerie Balcones, Waco, Texas, États-Unis

Le grand frère cask strength du Baby Blue, le True Blue est le plus puissant en alcool de la soirée, d’où le choix de le déguster en avant-dernier.

Le fait de ne pas avoir dilué le True Blue peut sembler audacieux, mais ô combien payant. Autant je trouvais le Baby Blue inintéressant, autant le True Blue me jette par terre en comparaison.

Son ton d’un ambre plus foncé et profond annonce tout qu’un party…

Nez:
Explosion de toffee en plein visage, suivi d’une pincée de maïs et curieusement d’épices à steak. Plus ou moins complexe. J’avoue être un tantinet déçu, mais on ne doit pas s’arrêter au nez. Mais voilà que je me trompe, on le sent de nouveau et on y retrouve un peu de caramel pour revenir prestement sur le toffee. Ouroboros en or liquide.

Bouche:
Bien qu’on y retrouve les mêmes notes que le Baby Blue en général, le fait que le True Blue soit brut de fût lui confère une dimension additionnelle. On aime ou on aime pas. Dans ce cas-ci j’aime bien.

Finale:
On pourrait faire un film et appeler ça « Jusqu’au bout de l’épi ». Après la dernière gorgée, une touche de fumée très sexy vient faire oublier le Baby Blue.

Équilibre:
Ce whisky me prouve qu’on aurait jamais dû diluer le Baby Blue. Par contre, je dois avouer n’avoir aucune expérience de distillerie, donc je suis possiblement dans le champ.

Comme le dirait Jared Himstedt:

T’es qui toé pour me dire comment diluer mon whisky?

Note: ★★★★★