#116 • Stalk & Barrel Single Malt Cask #2

61.3% alc./vol.
Still Waters Distillery, Concord, Ontario, Canada

Le dernier des whiskys canadiens que nous avons eu le bonheur de déguster le 13 août dernier au Club de Scotch Whisky de Québec est celui qui vient chauffer les fesses du Glen Breton, j’ai nommé le Stalk & Barrel Single Malt.

Jusqu’à maintenant le Glen Breton pouvait rester bien assis sur ses lauriers en tant que seul single malt canadien, mais il y a quelques mois les génies derrière la distillerie ontarienne Still Waters sont parvenus à changer la donne avec un tout nouveau whisky. La distillerie existe depuis plusieurs années et ses propriétaires-artisans Barry Bernstein et Barry Stein (pas mêlant d’abord) ont payé les comptes avec leur blend 1+11 et de la vodka pendant qu’ils nous mijotaient cette arme secrète.

Seulement en tirage limité de 4 tonneaux, les deux premiers étant embouteillés cask strength à 63.1% et les deux derniers dilués à 46%, ces embouteillages ne sont qu’un avant-goût des choses que nous préparent les Barrys afin que la flamme ne s’éteigne pas. Ce que nous avons goûté ici est un embouteillage du fût #2.

Comme le disait si bien Zachary Richard quand les oreilles indiscrètes n’étaient pas autour:

La bonne foi est une vertu essentiellement laïque, qui remplace la foi tout court…

Il affiche un bel or pâle digne des plus grands single malts…

Nez:
Fruits légèrement fumés, orge, biscuits maison, cassonade, crème brûlée. Jeune whisky.

Bouche:
Orge juteuse plein la geule. Épices, cerises et fumée. On prend grand plaisir à baigner dans son taux d’alcool démesuré.

Finale:
Pas très longue mais donc bien savoureuse. Comme l’a déjà dit une fois le brillant généticien Eldon Tyrell:

Chaque fois qu’une lumière brûle deux fois plus, elle brille deux fois moins longtemps. Et vous avez brûlé on ne peut plus brillament…

Équilibre:
Je dois avoué être plutôt épaté. Un peu jeune mais très prometteur.

Note: ★★★★★

#115 • Lot No40 2012 Edition

43% alc./vol.
Corby Distilleries, Windsor, Ontario, Canada

L’avant-dernier insaisissable élixir de la soirée du 13 août au Club de Scotch Whisky de Québec, le Lot No40 2012 Edition, est lui aussi le fruit d’une épopée particulière. C’est encore à la distillerie Hiram Walker, celle-là même qui nous a donné et redonné le Pike Creek, que la jettatura s’est opérée.

Comme bien des whiskys canadiens de son époque, le Lot No40 original s’est tout doucement éclipsé des tablettes au courant des années 90. Les vrais connaisseurs se sont mis alors à capoter et à arpenter le globe pour en trouver ne serait-ce qu’une bouteille, mais sans grand succès.

Tout récemment les gens d’Hiram Walker l’ont fait revivre et l’ont affublé du millésime 2012 afin que nous soyons bien témoins de la renaissance de ce phénix canadien. Selon ceux qui ont eu l’original sous le palais, la différence est négligeable, ce qui tient de l’exploit quant aux rye whiskys. Le seigle étant une céréale qui résiste tel un pilier à notre climat national, d’année en année elle en porte l’influence. Qui sait ce que nous apportera le Lot No40 édition 2013?

Comme l’aurait si bien dit en pareilles circonstances le grand écrivain Samuel Langhorne Clemens, de son pseudonyme Mark Twain:

Je choisirai le paradis pour le climat, et l’enfer pour la compagnie…

Un beau brun doré, légèrement cuivré. Le look d’un grand rye canadien.

Nez:
Épices, seigle, fines herbes, vanille, poivre, clou de girofle, baies de genévrier, musc, amourettes, menthe poivrée.

Bouche:
Caramel salé, rye, vanille, savon sucré, herbes, épices. Touche de crème de menthe?

Finale:
Douce et courte avec des souvenirs de bonbons au peppermint que toute bonne grand-maman de notre temps gardait, et garde peut-être encore, sur sa table de salon.

Équilibre:
Un autre petit bijou difficile à dénicher au Québec. Une complexité qui garantit que je n’ai pas tout saisi avec une seule dégustation. Un autre morceau de robot pour le Canada.

Note: ★★★★★