#136 • Black Velvet 3 ans

40% alc./vol.
Distillerie Schenley, Valleyfield, Québec, Canada

Belle coïncidence que ma dernière mignonnette avant de revenir à la maison vienne de la distillerie la plus près de chez nous, j’ai nommé le Black Velvet, concocté ici-même à Valleyfield, chez Schenley.

Et au prix ridicule de 99¢, comment refuser? J’avais effleuré le sujet lors de ma critique du Schenley Order of Merit 1966 le mois dernier, mais rappelons-nous qu’on en trouve des bouteilles de 1.14 litres pour 12 dollars aux États-Unis, et ce en pharmacie!

Il doit tenir une place au chaud dans le coeur des américains, car l’expression du Black Velvet de l’époque était le whisky fourni à leurs commandants de sous-marins à Midway pendant la Seconde Guerre Mondiale. Les officiers l’appelaient le « Schenley’s Black Death« .

Aujourd’hui, le Black Velvet est reconnu pour être le second whisky canadien le plus vendu aux États-Unis, tout juste derrière le Crown Royal. Sa gamme comprend quatre expressions, le Black Velvet 3 ans, dont nous parlons aujourd’hui, le Black Velvet Reserve (8 ans), Le Black Velvet Toasted Caramel et tout dernièrement le Black Velvet Cinnamon Rush. Les deux dernières ont évidemment un peu de saveur rajoutée, ce qui serait scandaleux si ce n’était pas un produit canadien, la règlementation sur les whiskys canadiens permettant l’ajout d’ingrédients divers pour altérer la saveur jusqu’à concurrence de 9.09%.

Comme le disait si bien le comédien écossais Sir Sean Connery quand il a décroché son rôle dans The Hunt for Red October:

Les sous-marins atomiques ne font surface que tous les deux ans. Et uniquement pour que les marins puissent se réengager.

Couleur or cuivré à la frontière de l’orangé.

Nez:
Fruits séchés, raisins et dattes. Le rye épicé nous rentre dans le nez. Barbe à papa et caramel avec un léger caoutchouc sous-jacent.

Bouche:
Un peu de bois. Raisins, dattes et seigle. Me rappelle un Crown Royal, mais en un peu plus fade. Très fruité et sucré pour son âge.

Finale:
Peu présente, peu affirmée. Mûres et caramel. Épices. On se quitte sur une certaine amertume.

Équilibre:
Je suis agréablement étonné. Je m’attendais à la pire des merdes.

Note: ★★★★

#128 • Crown Royal Reserve

40% alc./vol.
Distillerie Crown Royal, Gimli, Manitoba, Canada

Bien qu’elle soit disponible par chez nous en embouteillage plein format, j’ai quand même flanché pour probablement une des meilleures expressions de la distillerie, le Crown Royal Reserve, l’attrait des mignonnettes étant toujours aussi irrésistible.

Anciennement appelé le Crown Royal Special Reserve, c’est un blend qui a vu le jour en 1992. Il est le résultat d’un assemblage de précision et de grande qualité. Les meilleurs whiskys sont choisis et mis de côté pour subir un vieillissement prolongé. Ensuite le master blender les combine pour un résultat ma foi supérieur. La distillerie a retiré le Special en 2008 et on l’appelle maintenant juste Crown Royal Reserve. Ça reste pourtant le même whisky.

On dit que c’est le whisky officiel du Wabatong Lodge, un camp ontarien qui longe la ligne du Canadian Pacific et qui accueille les pêcheurs pour le lac Wabatongushi, sans oublier les explorateurs pour la ville fantôme de Lochalsh.

Comme le disait si bien le grand comédien Bill Murray:

Les citations sont les pilotis de l’écrivain fantôme ; sans elles, il s’enfoncerait doucement dans le néant.

D’un cuivre brun qui n’est pas sans sans rappeler le sirop d’érable ou notre bonne vieille cenne noire en voie de disparition.

Nez:
Un nez typiquement Crown Royal, mais avec un p’tit extra. Vanille, dattes, pin, fleurs, figues et crème caramel.

Bouche:
Miel, douces épices et potpourri. Vent de rye et d’amandes au chocolat. Impression de fraîcheur.

Finale:
Sèche et douce avec des notes d’épices, de cèdre, d’herbe, de menthe et de seigle.

Équilibre:
Splendide assemblage canadien haut-de-gamme. De loin supérieur au Crown Royal original. Souverain, pour utiliser le vocabulaire de Jean-Luc Brassard.

Note: ★★★★★