#130 • Cardhu 12 ans

40% alc./vol.
Distillerie Cardhu, Archiestown, Speyside, Écosse

Une mignonnette n’attendant pas l’autre, la prochaine sur la liste est l’expression de base de la distillerie Cardhu, un single malt de 12 ans.

La distillerie Cardhu, en gaélique « rocher noir », a été fondée en 1824 par un contrebandier du nom de John Cumming. À l’époque, la distillerie était aussi une ferme saisonnière, c’est-à-dire qu’elle produisait du whisky une fois la saison des récoltes terminée, avec le grain qui restait.

En 1885, elle fut déménagée et agrandie, avec de tout nouveaux alambics. Les vieux alambics furent vendus peu après à William Grant qui les utilisa pour démarrer la Glenfiddich. La production de Cardhu a ainsi triplé, l’excédent étant vendu à Johnnie Walker pour ses blends. En 1893 la distillerie elle-même fut vendue à Johnnie Walker. Le tout appartient aujourd’hui à Diageo.

Les deux seules expressions de Cardhu sont le single malt 12 ans et un blend maison. Tout le reste de leur production se retrouve dans votre verre de bon vieux JW.

Comme le disait si bien la journaliste américaine Helen Churchill Candee (1858-1949), survivante du naufrage du RMS Titanic:

Il y a tant d’égoïsme dans le coeur des hommes, tant d’intérêts personnels chez eux, que les belles initiatives viennent s’y briser comme les lames de la mer sur un rocher inébranlable.

Entre or pâle et ambre, avec une goutte de rosé. Plutôt clair pour son âge.

Nez:
Orge, pomme verte et vanille. Acétone, savon et menthe avec une pointe d’herbe.

Bouche:
Peu de corps. Le goût prend du temps à se présenter. Ça commence par les épices, pour ensuite passer par caramel, menthe, chêne, noix et sel en finissant par une forte impression métallique.

Finale:
Comme un poignée de monnaie dans la bouche.

Équilibre:
Incroyablement surestimé et surévalué. Chapeau à Johnnie Walker pour avoir trouvé un profil utilisable dans ce malt.

Note: ★★★★

#121 • Glenfiddich 18 ans

43% alc./vol.
Distillerie Glenfiddich, Dufftown, Speyside, Écosse

Encore une fois, l’incroyable éventail des liquor stores américains me surprend et me donne la chance de goûter à des produits dont je ne m’achèterais pas une bouteille entière sans en connaître l’enjeu.

Glenfiddich est peut-être le single malt le plus répandu au monde, grâce à son expression de base, le 12 ans, façile d’approche autant pour son caractère que son prix, mais il ne faut pas oublier le reste de sa gamme, qui peut nous réserver quelques savoureuses surprises. Je parle ici du Glenfiddich 18 ans, un vénérable malt qui nous regarde du haut de sa bouteille brune qui crie le bois ou la Labatt 50, au choix.

Si la SAQ gardait de temps à autre des mignonnettes de ce calibre, elle ferait connaître plus de produits et vendrait sûrement quelques expressions plus façilement. Du moins j’en achèterais.

Mais comme le disait si souvent notre 14e premier ministre Lester B. Pearson:

Le contraire de n’importe quelle idée généralement acceptée, pourvu qu’il soit habilement exprimé, vaut à celui qui l’énonce une fortune.

Couleur brun sherry, comme la bouteille.

Nez:
De la vanille boisée saute au nez en partant. À peine salé, un curieux mais séduisant mélange de sucre caramélisé, de toffee, d’orange sanguine, de mélasse et de pétrole.

Bouche:
Orge et dattes trahissent tout de suite le fût de sherry, mais ce n’est pas long avant que le fût de bourbon se montre le bout du nez par le biais de cassonade, marmelade et Golden Grahams. Extrêmement doux.

Finale:
Fumée de charbon. Pruneaux et poires. Moelleuse et savoureuse. C’est comme les matins d’hiver où l’on est si bien au chaud dans son lit et que juste l’idée d’en sortir est épouvantable.

Équilibre:
Remarquable. Supérieur à ses petits frères. Très abordable pour un malt de 18 ans. Définitivement à mettre sur ma liste d’épicerie de la SAQ.

Note: ★★★★