#134 • Speyburn Bradan Orach

40% alc./vol.
Speyburn-Glenlivet Distillery, Rothes, Speyside, Écosse

Une autre tentative de scotch de semaine aux États-Unis, je me laisse berner par son prix dérisoire et je choisis une expression de Speyburn que je ne connais pas, le Bradan Orach.

La distillerie Speyburn se situe près de la rivière Spey, c’est pour ça qu’on appelle la région Speyside, rivière reconnue entre autres pour la qualité de sa pêche au saumon et à la truite. D’ailleurs il y a un gros saumon sur le logo de la distillerie.

Bradan Orach en gaélique se traduit par « Saumon Doré ». Le saumon doré n’est pas une espèce de saumon en tant que tel, j’imagine qu’ils ont juste voulu donner l’image d’un saumon en or, la bouteille étant dorée et tout.

La distillerie décrit cette expression comme facile à boire, une expression classique vieillie en ex-fûts de bourbon. Voyons donc ce que ça donne…

Comme le disait si bien le pêcheur new-yorkais reconnu Edward vom Hofe (1846–1920):

Le poisson est un animal dont la croissance est excessivement rapide entre le moment où il est pris et le moment où le pêcheur en fait la description à ses amis.

Or profond et ambre pur sont de belles couleurs, à l’image de sa bouteille.

Nez:
Fruits, chêne, vinaigre de cidre. Un petit chatouillement de l’alcool se fait sentir. Ceci et son absence de mention d’âge nous fait soupçonner que c’est un whisky très jeune. Tombe aisément dans l’oubli.

Bouche:
Un départ léger. Ballet de vanille, poire et gingembre. Sans crier gare, la jeunesse du spiritueux frappe ensuite d’une bonne brûlure poivrée.

Finale:
Citron amer. Poivre, cannelle et gingembre. L’amertume est la seule partie de la finale qui persiste, et c’est la seule qu’on voudrait qui meure tôt.

Équilibre:
Déception la plus extrême. Aurait incommensurablement à gagner de quelques années de plus en fût. Après tout, Speyburn est loin d’être une mauvaise distillerie. C’est un peu de ma faute, je ne sais pas à quoi je m’attentais pour seize dollars.

Note: ★★★★

#132 • McClelland’s Speyside Single Malt

40% alc./vol.
Distillerie inconnue, Speyside, Écosse

Comme je l’expliquais plus tôt cette année dans mon article sur son expression de l’Islay, McClelland’s n’est pas une distillerie en tant que tel. La marque appartient à Morrison Bowmore Distillers et c’est disons une marque plus adaptée a de modestes budgets.

Au Québec, on ne retrouve habituellement que l’Islay. Aux Etat-Unis, par contre, on y retrouve aussi les versions Highland et Speyside de la gamme. Mon épouse ayant pris la mission de me rapporter un Highland, que j’aborderai prochainement, de sa visite dans le Maine, je me suis chargé de déguster le Speyside que j’ai trouvé en Californie.

Même si lors de sa visite, pour des raisons évidentes, Iain McCallum, l’ambassadeur de Morrison Bowmore, a gentiment refusé de me confirmer la provenance des expressions de McClelland’s, il est relativement facile de le deviner ou de le spéculer soi-même.

Morrison Bowmore possède trois distilleries en Écosse: Bowmore sur Islay, Auchentoshan dans les Lowlands et Glen Garioch dans les Highlands. Cela explique trois des expressions de McClelland’s. Qu’arrive t’il du Speyside? Morrison Bowmore ne possède pas de distillerie dans le Speyside. Alors d’où provient ce mystérieux whisky?

Plusieurs hypothèses au menu. Morrison Bowmore appartient au géant japonais Suntory. Cette dernière entretiendrait d’excellentes relations d’affaires avec Macallan. Serait-ce un Macallan 5 à 8 ans, pas tout-à-fait prêt, dont Macallan ne se risquerait pas à mettre en marché prématurément?

D’autres rumeurs veulent que Suntory s’entende bien aussi depuis peu avec Whyte & Mackay. Leur seule distillerie du Speyside est Tamnavulin, mais de toute façon le McClelland’s Speyside existe depuis 1999, avant qu’ils ne soient chummy chmmy. Ça me semble peu probable. Et maintenant qu’ils appartiennent à Diageo, ça pourrait littéralement être n’importe qui.

Quelqu’un sur le net a dit que c’était du Craigellachie, mais il ne s’appuie sur rien d’autre. Mon avis à moi? Un Macallan pas assez vieilli c’est une possibilité. Pourquoi ne pas demander à Marc? Nous n’avons rien à perdre.

Comme le disait si bien Sir Arthur Conan Doyle:

Lorsque vous avez éliminé l’impossible, ce qui reste, si improbable soit-il, est nécessairement la vérité.

Robe qui oscille entre le jaune et l’ambre léger.

Nez:
Doux et réservé. Vanille, beurre, citron et fruits séchés. Touche de madère. Pas désagréable mais vraiment rien d’excitant.

Bouche:
Beurre citronné, vanille et madère avec une note de… colle blanche? L’alcool brûle un peu.

Finale:
Courte et sans intérêt. Un peu de citron qui laisse rapidement place à une quelconque amertume.

Équilibre:
La finale vient briser ce trop jeune whisky. Même s’il n’est pas cher, choisissez autre chose, je vous en prie. Je retire ce que j’ai dit plus haut, Macallan serait incapable de produire un tel gâchis.

Note: ★★★★