#119 • Macallan 18 ans

43% alc./vol.
Distillerie Macallan, Craigellachie, Speyside, Écosse

La deuxième moitié de ma dégustation verticale de Macallan s’est décidée lors de ma visite dans un des nombreux liquor stores disparates autour de mon hotel. Quelle ne fut pas ma surprise quand je fis la découverte d’une mignonette de Macallan 18 ans pour moins de dix dollars!

Le Macallan 18 ans fait partie de leur gamme Sherry Oak, qui se différencie de la gamme des Fine Oak par le fait qu’elle est exclusivement vieillie dans des anciens fûts de sherry, qui sont les plus dispendieux, mais aussi les plus riches en saveur, selon la distillerie. L’éventail comprend des expressions de 12, 18, 25 et 30 ans. Seules les bouteilles de 12 et de 18 ans sont disponibles en SAQ.

L’échantillon que j’ai dégusté titrait à 43% d’alcool, exactement comme les bouteilles plein format vendues en SAQ. Donc pas de favoritisme américain cette fois-ci.

Comme le disait souvent Laurent II de Médicis, à qui Nicolas Machiavel a dédié son célèbre manifeste Le Prince:

La loi, dans un grand souci d’égalité, interdit aux riches comme aux pauvres de coucher sous les ponts, de mendier dans les rues et de voler du pain.

Couleur ambre roux, acajou.

Nez:
Le vent de sherry est moins présent à mon avis que dans le 12 ans, mais on accorde rapidement son pardon à son aîné quand il nous prend au dépourvu avec des arômes de raisin, vanille, fruits secs et mélange à gâteau, sans oublier le caramel, le miel et une délicate pincée de coriandre.

Bouche:
Caramel, crème brûlée, beurre. Poivre noir. Moins complexe que ce que le nez nous annonçait. Se boit pourtant très bien.

Finale:
C’est enfin ici que le sherry fait son apparition et s’étire doucement main dans la main avec le malt et les épices, pour finir avec une pointe de fumée qui vient délicieusement nous chercher.

Équilibre:
Je m’attendais malheureusement à plus. Il me semble manquer de colonne pour un Macallan. On dirait qu’il a laissé un je-ne-sais-quoi dans les six années de plus passées dans le tonneau. Pas mal dispendieux pour ce que c’est. 46% d’alcool l’aurait-il aidé?

Note: ★★★★★

#118 • Macallan 12 ans (US)

43% alc./vol.
Distillerie Macallan, Craigellachie, Speyside, Écosse

S’il y a une promesse que je m’étais faite avant de m’en aller dans les Californies, c’est que j’éviterais tous les whiskys disponibles au Québec pour me concentrer sur des expressions qu’on n’y retrouve pas. Le soir de mon arrivée, je suis allé à l’épicerie. Oui oui, à l’épicerie. Et laissez-moi vous dire qu’un Macallan 12 au prix ridicule de 45$, alors qu’on nous le vend le double au Québec, ça fait un excellent whisky de semaine.

Macallan étant très fort sur les affinages et maturations en barriques de sherry, cette expression de base dans cette catégorie est vieillie pendant 12 ans exclusivement dans des fûts de xérès oloroso.

Cette dégustation m’a réservé une belle surprise. Sûrement dû à une sinistre entente ou à une législation saugrenue, la version de cette expression réservée au marché américain est embouteillée à 43%, alors que le reste de la planète, dont le Québec, ne jouit que d’un embouteillage à 40%! Je vais donc devoir essayer la version canadienne plus tard et en faire une critique… First world problem

Comme le disait si souvent le cardinal Léger à sa servante:

Les monarchies meurent du favoritisme. Les démocraties ont le leur. Il se nomme démagogie. Et elles en meurent aussi.

Entre auburn, henne et acajou se situe le choix de la teinte la plus appropriée.

Nez:
Explosion d’épices et de xérès. Raisins secs, pruneaux et toffee. Miel et bois de chêne. Une touche de zeste d’orange vient couronner le tout.

Bouche:
Cerise, caramel à peine salé, très doux, onctueux et velouté. Vague de canneberges et d’essence de vanille.

Finale:
Douce et épicée à la fois. Pointe de feuille de tabac. Impression restante de beurre et de gingembre.

Équilibre:
Un solide Macallan. Un excellent sherry d’entrée de gamme. Un de mes whiskys de semaine aux États-Unis. Beaucoup trop cher au Québec (comme bien d’autres).

Note: ★★★★★