#057 • BenRiach 15 ans Pedro Ximénez

46% alc./vol.
Distillerie BenRiach, Elgin, Speyside, Écosse

C’est attifé de son kilt écossais traditionnel que Stewart Buchanan, ambassadeur pour les distilleries BenRiach et Glendronach, entreprit la soirée de dégustation du 30 avril au Club de Scotch Whisky de Québec avec un saisissant BenRiach 15 ans fini en fût de sherry pedro ximénez.

La distillerie BenRiach fut établie en 1897 à proximité d’une autre distillerie, Longmorn, dans la région du Speyside. Après moult réorganisations et changements de propriétaire, elle déclencha la production d’un whisky tourbé en 1983 pour pallier à une trop vive demande pour les whiskys typiques de l’Islay, ce qui engendra tranquillement une révolution de l’industrie en ce qui a trait aux stéréotypes régionaux de l’Écosse.

En ce qui concerne l’expression d’aujourd’hui, on parle d’une maturation en queues ayant contenu du bourbon, succédé d’un affinage de quelques mois en ex-barriques de sherry pedro ximénez. Appelé parfois seulement « PX », le pedro ximénez est un type de raisin blanc espagnol utilisé pour produire une variété de xérès éponyme.

C’est un fantassin allemand de Charles V, prince des Espagnes, Peter Siemens, qui l’aurait découvert en Andalousie et rapporté dans la vallée du Rhin au XVIe siècle.

Comme le disait si bien du haut de sa moustache le regretté Salvador Dali:

Habillez un bout de bois, et ce ne sera plus un bout de bois.

Ce dram de BenRiach est d’un roux pâle ou peut-être plus d’un brun ambré. Tous les signes visuels d’une régence sous le signe du sherry…

Nez:
Belle amorce de sherry et de chocolat. Impossible de se tromper sur le type de finition, même à l’aveugle. Un deuxième nez lève le voile sur la céréale épicée et la vanilline du chêne.

Bouche:
Cannelle et canne à sucre. Agrumeux avec une bonne ampleur. Sa complexité se décompose tranquillement en orge salée et en épices. Étonnant comme ça déscend tout seul.

Finale:
On s’attendrait à une certaine brûlure d’alcool, mais à l’inverse je me vois gratifié d’un nuage de café. Bouleversant.

Équilibre:
Impressionnant. Je n’avais jamais encore goûté à un spiritueux semblable. J’adore.

Note: ★★★★

#056 • Bowmore Tempest • Batch #3

55.6% alc./vol.
Distillerie Bowmore, Bowmore, Islay, Écosse

Tempest. Avec un nom tel que celui-là, je me serais cru dans un tournoi de Magic, et non pas avec Iain McCallum de Morrison Bowmore Distillers au Club de Scotch Whisky de Québec

En fait, le Tempest est la toute dernière expression de Bowmore, celle qu’Iain appelle affectueusement son « bébé ». Avec 10 ans de maturation en fûts de bourbon et embouteillé brut à plus de 55% d’alcool, j’ai bien hâte de voir si c’est vrai que quand on sème le vent, on récolte la tempête.

Comme le disait autrefois le comédien danois Valdemar Psilander de son vivant:

Les ports sont des endroits où les bateaux sont à l’abri des tempêtes, mais exposés à la furie des douanes.

Nez:
Une légère tourbe fumée et iodée se camoufle derrière la douce vanille du fût de bourbon. Ce scotch cache bien son jeu pou un cask strength.

Bouche:
On commence sans surprise avec la dîte vanille du bourbon, pour ensuite de faire désarmer par la piqûre de son taux d’alcool. On reste avec de la boucane extrêmement tourbée en bouche. Blitzkrieg est un mot approprié.

Finale:
Moyennement longue avec un reste de fumée. Si c’était une chandelle parfumée on l’appellerait « Souvenirs de l’Islay ».

Équilibre:
En tout et partout, un whisky qui se vante beaucoup. Ne vous méprenez pas, c’est une excellente expression, c’est juste que les attentes étaient trop élevées. Comme nous le rappelle si bien le cardinal Léger:

C’est le calme après la tempête…

Note: ★★★★★