#153 • Penderyn Aur Cymru (Sept 2006)

46% alc./vol.
Distillerie Penderyn, Penderyn, Rhondda Cynon Taf, Pays de Galles

On débute d’office avec les remerciements et les aveux, donc un gros chapeau levé à Patrick pour m’avoir fait un beau cadeau d’anniversaire en la qualité d’une série de mignonnettes inédites que je vous partagerai tranquillement au fil de mes articles. Aveux au sens où vu que je n’ai pas les bouteilles proprement dîtes, pour celle-ci j’ai habilement photoshoppé à la J.J. Abrams une image prise sur les Internets. Je vous présente donc le Penderyn Aur Cymru, ou AC pour les intimes.

La distillerie Penderyn est la seule distillerie actuellement en opération au Pays de Galles. Elle fut fondée en 2000 dans le village du même nom. Lorsque les ventes de Penderyn commencèrent en 2004, ça faisait plus d’un siècle qu’un whisky gallois n’avait pas vu le jour. Lors de l’inauguration de leur centre d’interprétation en 2008, en sa qualité de prince de Galles, le prince Charles en personne joua le rôle de l’invité d’honneur.

Une autre raison qui fait de Penderyn une distillerie vraiment unique est le fait qu’elle ne possède qu’un seul alambic. Cet alambic produit un New Make qui titre à près de 92% d’alcool et de plus, la compagnie ne fait qu’un tonneau par jour. Donc on peut aisément dire qu’ils aiment faire dans la rareté.

Bien qu’ils produisent quelques expressions spéciales, telles une finition en fûts de porto, une en fûts de sherry, un malt tourbé et un single cask, ce que nous goûtons aujourd’hui est leur expression phare. Un single malt sans énoncé d’âge, mûri en ex-futailles de bourbon pour ensuite finir en fûts de vin de madère. Cette bouteille en particulier a été remplie en septembre 2006, ce qui me permet avec un peu de recherche d’estimer son âge à entre quatre et cinq ans. Selon la distillerie, cette expression sera à son apogée vers six et demi à sept ans.

Toutes leurs expressions, mis à part le single cask, portent les initiales « AC » pour Aur Cymru, ce qui signifie « Or Gallois ».

Ceci me rappelle cette légendaire discussion de chevaliers autour de la non moins légendaire Table Ronde:

Bohort : Sire, c’est vrai que si les chevaliers se multiplient il faut faire fabriquer une table en conséquence.

Arthur : Bah… La table encore ça va, seulement j’ai pas de pièce plus grande que celle-là! Je vais pas faire fabriquer une table de quinze coudes de long si c’est pour abattre les murs derrière!

Hervé de Rinel : Non mais c’est pas grave, on continuera les roulements…

Bohort : De toute façon le chevalier de Provence, il faudrait déjà mettre la main dessus!

Léodagan : Mais… C’est le chevalier de Provence ou le chevalier gaulois ? Faudrait savoir!

Lancelot : Mais c’est rien! C’est rien du tout! Voilà, il existe pas!

Galessin : Ca dépend des sources mais je crois bien que c’est un chevalier de Provence.

Blaise : Heu… Très exactement c’est « Provençal le Gaulois ».

Perceval : Ben non, c’est moi ça!

Arthur : Comment ça c’est vous?

Perceval : Ben, je suis pas mystérieux moi! Je suis même pas solitaire! Alors…

Arthur : Qu’est-ce que vous nous chantez? Vous êtes pas gaulois que je sache!

Perceval : Mais je sais pas ce qu’il vous faut! Je suis de Caerdydd!

Bohort : Mais c’est au Pays de Galles, Caerdydd! Vous êtes gallois.

Perceval : Ben c’est bien ce que j’ai dit! Provençal le Gaulois… le Gallois… Ouais je vois ce que vous voulez dire…

Bohort : Vous êtes pas gaulois.

Perceval : Ouais… Ouais je me suis gouré…

Arthur : Sans vouloir abuser… Il me semble pas que vous soyez provençal non plus…

Perceval : Non, Provençal c’est mon nom.

Bohort : Perceval.

Perceval : Perceval, ouais. Qu’est-ce que j’ai dit?

Bohort : Provençal.

Perceval : Non, non. Perceval. Je me suis gouré.

On se prépare à la dégustation en y découvrant une robe d’un or profond un peu bruni. On y distingue des particules en suspension, signe d’un whisky non filtré à froid..

Nez:
Attaque de fruits tropicaux au départ, mais qui s’efface vite pour faire place à un côté qui me fait chercher mes mots… Sueur de poche, quelqu’un? Ah? Au deuxième nez je découvre une note d’amandes. Non, au troisième nez je me tape définitivement de la poche.

Bouche:
Fade. Herbes séchées et épices. Je cherche les fruits du nez mais sans succès. Manque de caractère ou trop mauvais caractère? Cérumen du prince Charles.

Finale:
Herbeuse et forte. Rares sont les cas où je souhaiterais une finale moins longue et ardue.

Équilibre:
Ne vous faites pas avoir, c’est beaucoup trop cher payé pour un malt de seconde zone. Peut-être les millésimes subséquents seront meilleurs? Je t’attends au détour à ta fête mon Pat 😉

Note: ★★★★