#148 • Bowmore Tempest • Batch #4

55.1% alc./vol.
Distillerie Bowmore, Bowmore, Islay, Écosse

Mardi dernier au Club de Scotch Whisky de Québec, c’est pour la fin qu’on s’est gardé la quatrième mouture de ce dernier-né de ce qui autrefois était le terrain de jeu d’Iain McCallum, maître-à-penser derrière les expressions de Morisson Bowmore Distillers, le Bowmore Tempest. À partir de la présente édition, la Master Blender Rachel Barrie a repris la barre de ce navire.

À l’instar de ses petits frères, le quatrième lot du Tempest est une édition spéciale et limitée qui a séjourné dix ans dans des fûts de bourbon de premier remplissage. Les expressions de la distillerie Bowmore étant celles de la reine des Hébrides les plus vendues au monde, il en est autrement de leurs embouteillages spéciaux. En effet le Tempest Batch 4 a été produit au nombre de seulement 12 000 bouteilles au monde. On peut dire que bibi est chanceux d’en avoir une à la maison…

Comme l’a si bien dit Christophe Colomb l’avant-midi fatidique où il a mis le pied sur l’île de San Juan, mieux connue aujourd’hui sous le nom de Puerto Rico :

Il y a quelque chose de grisant à asséner les faits bruts et à observer sur le visage de l’autre les transformations qu’ils opèrent.

Arbore un joli coloris jaune doré un peu léger qui fait presque penser à un jus de pomme inoffensif.

Nez:
Un départ fougueux lourd de tourbe nous annonce sans grande subtilité son degré d’alcool. On se sent légèrement agressé par du poivre et un gros feu de la Saint-Jean-Baptiste. Par contre, une fois qu’on a passé par-dessus son petit côté Matricule 728, on se fait un plaisir d’y déceler vanille, citron et caramel écossais.

Bouche:
Offre une rondeur bien agréable en bouche, mais on doit se dépêcher de capter miel et vanille avant que la fumée de tourbe suivie du 55% d’alcool prennent toute la couverture. Cet équilibre nous nargue tout de même de façon ludique.

Finale:
Fisherman’s Friend à l’eucalyptus, cannelle, chêne, baies de genévrier et cassonade.

Équilibre:
Moins puissant et affirmé que la batch #3. Son grand frère est peut-être supérieur, mais ce quatrième opus demeure un grand Bowmore qui tient la route, surtout pour un maigre 75$.

Note: ★★★★★

#147 • Bowmore 18 ans

43% alc./vol.
Distillerie Bowmore, Bowmore, Islay, Écosse

On se garde un vétéran en guise de septième et avant-dernière expression de la soirée AuchentoshanGlen GariochBowmore avec le Global Master of Malt Iain McCallum au Club de Scotch Whisky de Québec: Le Bowmore 18 ans.

C’est un whisky qui a été lancé en 2007 dans l’optique de remplacer le 17 ans cask strength, ce dernier étant uniquement disponible dans les marchés duty-free. Dix-huit ans de maturation sous le niveau de la mer et une forte exposition aux vents salins de l’Atlantique on su je l’espère créer un malt de l’Islay d’une grandeur inégalée.

Comme le disait si bien mon vieil ami le cardinal Léger, que j’appelle aussi parfois « vieille branche »:

Les bonnes choses n’arrivent que lorsqu’on renonce à les espérer ; à l’inverse, à trop espérer, on les empêche de se produire.

D’un ambre roux foncé démontrant la puissance de son côté sherry.

Nez:
Agrumes, fruits secs, nectarine et pruneau juteux. À peine fumé, la tourbe reste à l’arrière-scène et laisse briller les fruits. Au deuxième nez on lui découvre un angle plus fumé et boisé.

Bouche:
D’une douceur sucrée à fond. Un brin de cuir tourbé vient danser langoureusement avec une grappe de raisins baignant dans un merlot fruité.

Finale:
Épicée, longue et chaleureuse, bardée de cuir, de cannelle et de dattes.

Équilibre:
Solide expression de 18 ans. Doté d’une remarquable complexité, c’est un scotch qui descend excessivement bien, quoiqu’un tout petit peu décevant, surtout pour le prix. Mais peut-être est-ce ma faute, peut-être me suis-je fait trop d’attentes?

Note: ★★★★★