#115 • Lot No40 2012 Edition

43% alc./vol.
Corby Distilleries, Windsor, Ontario, Canada

L’avant-dernier insaisissable élixir de la soirée du 13 août au Club de Scotch Whisky de Québec, le Lot No40 2012 Edition, est lui aussi le fruit d’une épopée particulière. C’est encore à la distillerie Hiram Walker, celle-là même qui nous a donné et redonné le Pike Creek, que la jettatura s’est opérée.

Comme bien des whiskys canadiens de son époque, le Lot No40 original s’est tout doucement éclipsé des tablettes au courant des années 90. Les vrais connaisseurs se sont mis alors à capoter et à arpenter le globe pour en trouver ne serait-ce qu’une bouteille, mais sans grand succès.

Tout récemment les gens d’Hiram Walker l’ont fait revivre et l’ont affublé du millésime 2012 afin que nous soyons bien témoins de la renaissance de ce phénix canadien. Selon ceux qui ont eu l’original sous le palais, la différence est négligeable, ce qui tient de l’exploit quant aux rye whiskys. Le seigle étant une céréale qui résiste tel un pilier à notre climat national, d’année en année elle en porte l’influence. Qui sait ce que nous apportera le Lot No40 édition 2013?

Comme l’aurait si bien dit en pareilles circonstances le grand écrivain Samuel Langhorne Clemens, de son pseudonyme Mark Twain:

Je choisirai le paradis pour le climat, et l’enfer pour la compagnie…

Un beau brun doré, légèrement cuivré. Le look d’un grand rye canadien.

Nez:
Épices, seigle, fines herbes, vanille, poivre, clou de girofle, baies de genévrier, musc, amourettes, menthe poivrée.

Bouche:
Caramel salé, rye, vanille, savon sucré, herbes, épices. Touche de crème de menthe?

Finale:
Douce et courte avec des souvenirs de bonbons au peppermint que toute bonne grand-maman de notre temps gardait, et garde peut-être encore, sur sa table de salon.

Équilibre:
Un autre petit bijou difficile à dénicher au Québec. Une complexité qui garantit que je n’ai pas tout saisi avec une seule dégustation. Un autre morceau de robot pour le Canada.

Note: ★★★★★

#114 • WhistlePig Straight Rye

50% alc./vol.
WhistlePig Farm, Shoreham, Vermont, États-Unis

Vermont? États-Unis? Mais coudonc, est-ce bien un whisky canadien? C’était pas une soirée canadienne le 13 août dernier au Club de Scotch Whisky de Québec?

Mais oui, ne vous en faites pas. Bien qu’il soit embouteillé au Vermont pour une clientèle largement américaine, mon coup de coeur de la soirée, le WhistlePig 100% Straight Rye, est bel et bien distillé au Canada avec du seigle cultivé à 100% au Canada.

Le propriétaire de la ferme où se déroule l’embouteillage, un curieux homme d’affaires américain du nom de Raj Bhakta, qui a aussi déjà participé à l’émission de Donald Trump The Apprentice, espère un jour y produire du seigle biologique de meilleure qualité que celui qu’on retrouve chez nous.

Mais comme disait Akiro le magicien, fidèle ami de Conan le Déstructeur:

Ceci… est une autre histoire…

Son apperence dorée plutôt neutre au départ devient un peu plus bronzée une fois le verre levé à la lumière.

Nez:
Fond de vanille-caramel. Guimauve grillée. Chocolat After-Eight. Frangipane, cidre de pommes, canne de Noël, muscade, chêne, wow…

Bouche:
Seigle épicé et savonneux, douce vanille, tarte aux pommes, tabac en feuilles et fruits au sirop.

Finale:
Cuir tanné et feuille de tabac. Légèrement fumée et sucrée.

Équilibre:
Complexité époustouflante pour un whisky canadien. Au titre de whisky de Noël par excellence, il déclasse le Redbreast, si seulement il était un peu plus disponible au Québec…

Note: ★★★★