#144 • Canadian Club Small Batch Sherry Cask

41.3% alc./vol.
Hiram Walker & Sons Limited, Windsor, Ontario, Canada.

Cela faisait un bon petit bout de temps que cette critique reposait patiemment dans mon carnet de dégustation, mais aujourd’hui un bel alignement de coïncidences en font la journée parfaite pour y aller de l’avant avec le Canadian Club Small Batch Sherry Cask.

Comme sur la photographie plus bas, je me suis tapé un petit chocolat au CC que ma douce m’a trouvé plus tôt cet après-midi. Je me suis dit pourquoi pas accompagner cela d’un bon vieux Canadian Club Classic 12 ans, tout en écrivant cette critique du Small Batch Sherry Cask, l’échantillon visé m’ayant été fourni plus tôt cet été par mon partner de scotch Pierre-Luc, dont c’est l’anniversaire aujourd’hui. On le salue d’ailleurs.

Un bon petit mélange, chocolat et whisky, difficile de se tromper, malgré que j’ai eu l’impression que la pseudo-liqueur dans le chocolat était plus forte que le whisky lui-même. Par contre cela a eu pour effet positif de faire ressortir un plus grand éventail de saveurs dans le verre. Bon allez, je me suis assez étendu sur un whisky qui ne fait même pas l’objet du présent article…

Selon l’autorité en matière de whisky canadien Davin De Kergommeaux, auteur de Canadian Whisky : The Portable Expert, il est excessivement rare au Canada pour une distillerie de procéder à de la double maturation, en fûts de sherry de surcroît. C’est effectivement ce que nos amis de Walkerville font avec cette expression. Une fois notre bon vieux CC ayant atteint un âge de six ans, on le transfère dans un tonneau de xérès pour deux années supplémentaires afin de lui donner une profondeur et un caractère unique.

Ce qui me fait penser à ces paroles du grand Perceval, chevalier du pays de Galles :

Sans blague on pourrait pas fêter la mort des mecs que je connais pour une fois ? Comment ça ? C’est toujours la mort de vos potes à vous que l’on fête, moi dans quatre jours c’est l’anniversaire de la mort d’un oncle à moi, sans faire exprès il s’est tiré dessus avec un arc.

D’un degré acajou ou henné quasiment rubis, cette expression est plutôt bien assortie à son nom.

Nez:
Une avalanche de fruits évoquant un irlandais nous tombe immédiatement dans le nez. Les épices du rye emboîtent rapidement le pas avec une touche de vanille, le tout chapeauté par une solide présence de sherry.

Bouche:
Très doux et sucré, très fruité avec un brin de sucre d’orge et des notes de pin et de xérès.

Finale:
Douce et moyennement longue surfant sur une vague de tabac en feuilles et d’anis. Un beau duo seigle et sherry.

Équilibre:
Un bon rye avec un petit bonus. Une belle coche au-dessus du Canadian Club Classic 12 avec un rapport qualité-prix tout à fait canadien, dans le bon sens…

Note: ★★★★★

#136 • Black Velvet 3 ans

40% alc./vol.
Distillerie Schenley, Valleyfield, Québec, Canada

Belle coïncidence que ma dernière mignonnette avant de revenir à la maison vienne de la distillerie la plus près de chez nous, j’ai nommé le Black Velvet, concocté ici-même à Valleyfield, chez Schenley.

Et au prix ridicule de 99¢, comment refuser? J’avais effleuré le sujet lors de ma critique du Schenley Order of Merit 1966 le mois dernier, mais rappelons-nous qu’on en trouve des bouteilles de 1.14 litres pour 12 dollars aux États-Unis, et ce en pharmacie!

Il doit tenir une place au chaud dans le coeur des américains, car l’expression du Black Velvet de l’époque était le whisky fourni à leurs commandants de sous-marins à Midway pendant la Seconde Guerre Mondiale. Les officiers l’appelaient le « Schenley’s Black Death« .

Aujourd’hui, le Black Velvet est reconnu pour être le second whisky canadien le plus vendu aux États-Unis, tout juste derrière le Crown Royal. Sa gamme comprend quatre expressions, le Black Velvet 3 ans, dont nous parlons aujourd’hui, le Black Velvet Reserve (8 ans), Le Black Velvet Toasted Caramel et tout dernièrement le Black Velvet Cinnamon Rush. Les deux dernières ont évidemment un peu de saveur rajoutée, ce qui serait scandaleux si ce n’était pas un produit canadien, la règlementation sur les whiskys canadiens permettant l’ajout d’ingrédients divers pour altérer la saveur jusqu’à concurrence de 9.09%.

Comme le disait si bien le comédien écossais Sir Sean Connery quand il a décroché son rôle dans The Hunt for Red October:

Les sous-marins atomiques ne font surface que tous les deux ans. Et uniquement pour que les marins puissent se réengager.

Couleur or cuivré à la frontière de l’orangé.

Nez:
Fruits séchés, raisins et dattes. Le rye épicé nous rentre dans le nez. Barbe à papa et caramel avec un léger caoutchouc sous-jacent.

Bouche:
Un peu de bois. Raisins, dattes et seigle. Me rappelle un Crown Royal, mais en un peu plus fade. Très fruité et sucré pour son âge.

Finale:
Peu présente, peu affirmée. Mûres et caramel. Épices. On se quitte sur une certaine amertume.

Équilibre:
Je suis agréablement étonné. Je m’attendais à la pire des merdes.

Note: ★★★★