#201 • Crown Royal Black

45% alc./vol.
Distillerie Crown Royal, Gimli, Manitoba, Canada

J’entame la troisième centaine de mes critiques de whisky en revenant au pays avec un bon vieux classique, mais avec un p’tit extra, le Crown Royal Black.

C’est une expression qui est vieillie dans des fûts de chêne carbonisés et le résultat de son assemblage particulier titre à 45% d’alcool. Pour ces raisons, la distillerie parle d’un « goût robuste et plus concentré qui laisse une impression durable ».

De par sa couleur et plusieurs de ses notes conférées par le chêne brûlé, CR Black est probablement le whisky canadien qui se rapproche le plus d’un bourbon, et ce à tous les niveaux.

Comme le disait si bien l’avocat, marchand d’automobiles et homme politique canadien Gérard D. Levesque (1926-1993) :

L’espoir est comme le ciel des nuits : il n’est pas coin si sombre où l’oeil qui s’obstine ne finisse par découvrir une étoile.

Rouge aussi profond que le meilleur des fûts de xérès espagnols. Il y a juste une chose qui ne cadre pas, c’est un whisky canadien.

Nez:
Un solide départ qui évoque Forty Creek par moments. Vanille, maïs, seigle et poivre nous leurrent sur la curieuse piste que nous pourrions avoir affaire à un bourbon, mais la couronne finit par nous rappeler à l’ordre avec de la cerise noire et du bon vieux sirop d’érable canadien.

Bouche:
Poivre, seigle, orange, cassonade, cerise et noix. Le bourbon disparaît ici pour laisser briller l’âme d’un authentique Crown Royal.

Finale:
Encore seigle, poivre et orange, mais cette fois sur une trame de pamplemousse.

Équilibre:
Le bad boy de Crown Royal. Le dram que boit la reine quand elle est en tabarnac.

Note: ★★★★★

#192 • Alberta Premium 30 ans

40% alc./vol.
Alberta Distillers, Calgary, Alberta, Canada

Merci à Pat pour une mini de cette excellente distillerie de l’ouest canadien, voici le Alberta Premium 30 ans, édition limitée.

Le Alberta Premium, sous toutes ses expressions, est un des seuls whiskys canadiens à être composé encore à 100% de seigle. Ce bon vieux rye se retrouve en version de base vieilli cinq ans, mais aussi en 25 ans, 30 ans (comme ce que nous goûtons aujourd’hui) et en une version sans énoncé d’âge ayant pour nom Dark Horse.

La bouteille se garde un petit air cossu avec sa texture taillée tel du crystal de péteux. Peut-être avec raison, pour donner plus de poids à leur appellation premium. Mais ça ne veut rien dire puisque Canadian Club aussi, entre autres, se qualifie de « premium ». Et comme justement le CC, la marque appartient aujourd’hui à Beam Global.

Ce whisky a remporté l’honneur du whisky canadien de l’année dans les éditions 2006, 2007, 2008 et 2009 de la Whisky Bible de Jim Murray.

Comme le disait si bien l’ex-joueur, ex-entraîneur, et aujourd’hui commentateur de hockey sur glace Don Cherry :

C’est drôle, on parle souvent du Pôle Nord, plus rarement du Pôle Sud, et jamais du Pôle Ouest ni du Pôle Est. Pourquoi cette injustice ? …ou cet oubli ?

D’une belle couleur or profond et cuivrée presque bronze, il est difficile de m’empêcher de faire des blagues de sirop d’érable.

Nez:
Explosion subtile de seigle et d’eau d’érable. Fond de miel, de vanille et d’herbe. Touche de fruits et de clous de girofle sur une planche de cèdre.

Bouche:
Très doux. Fondation de caramel salé et de fruits séchés sur laquelle se bâtit une tour de noisettes, de vanille et de butterscotch supportée par des madriers de cèdre. Reste de céréale poussiéreuse sur la fin.

Finale:
Longue et douce, poivrée de seigle, de cannelle et de bois cramé.

Équilibre:
Superbe douceur, un puissant exemple de l’influence d’un grand vieillissement.

Note: ★★★★