#094 • Redbreast 12 ans

40% alc./vol.
Distillerie New Midleton, Midleton, County Cork, Irelande

C’est à moins d’un mois du Noël du Campeur, pris d’un cafard de l’avent, que je me suis dit: Bon yenne, sortons le whisky des fêtes! Et hop, voici le Redbreast 12 ans!

Redbreast est une marque de whisky irlandais distillé trois fois dans un alambic charentais, ou pot still en anglais. On le qualifie de single pot still, car au contraire d’un single malt il est composé d’un mélange d’orge maltée et d’orge non-maltée. Redbreast est le seul single pot still whiskey, avec un « e » car outre les américains, les irlandais sont les seuls à utiliser cet orthographe, qui porte une mention d’âge. Il existe le 15 ans et, celui qui nous intéresse aujourd’hui, le 12 ans.

Comme le disait si bien le philosophe nihiliste russe Nikolaï Tchernychevski en temps de crise:

On attrape l’oiseau avec des graines et l’homme avec des écus.

D’un orange doré qui évoque les mystérieuses cités d’or…

Nez:
Toffee fruité. Peut par moments rappeler un rye. Toujours un whisky de Noël. Gâteau aux fruits et cassonade.

Bouche:
On a l’impression que l’orge fond dans la bouche. Attaque de canne à sucre, de vanille, de miel et de cannelle. Sucré et épicé, rappelle pratiquement un rhum épicé des caraïbes.

Finale:
Les épices déscendent flegmatiquement pour laisser la céréale s’exprimer.

Équilibre:
Tout est au diapason. Ça donne hâte à Noël. Le dram ultime du temps des fêtes.

Note: ★★★★

#079 • Bushmills 16 ans

40% alc./vol.
Old Bushmills Distillery, Bushmills, Irlande

On va commencer par un gros merci aux explorateurs de l’Irlande et de l’Écosse pour m’avoir donné la chance de goûter à plusieurs grands whiskys de ce monde, entre autres ce petit bijou irlandais disponible en SAQ, le Bushmills 16 ans.

Bien que la distillerie Bushmills date d’avant cela, elle obtint du roi d’Angleterre et d’Irlande Jacques Ier sa licence de distillation en 1608, comme la ville de Québec, il y a sûrement quelque chose à faire avec cette date, et a été fondée dans le Comté d’Antrim en Irlande du Nord. Elle produit autant des blends que des single malt. L’expression d’aujourd’hui est un single malt de 16 ans d’âge qui est premièrement distillé trois fois à l’irlandaise, puis vieilli en trois temps. La moitié passe son 16 ans dans un ex-fût de bourbon américain, l’autre moitié quant à elle dans un ex-xérès. Il sont ensuite mariés dans un tonneau ayant contenu jadis du porto.

On comprend maintenant d’où vient sa complexité. Comme le disait si bien le postimpressionniste français Paul Gauguin:

Prévenir la trahison, débusquer le faux ami, le jaloux parent, le traître avant qu’il inocule son venin est une opération aussi complexe que de nettoyer l’anus d’une hyène.

La couleur roux foncé de l’élixir nous dévoile rapidement son séjour porto-sherry…

Nez:
Vanille, sucre brûlé, gâteau aux épices, porto, gazon, sherry, fruits des champs. Couche après couche de joyeuse complexité.

Bouche:
Typiquement sherry. Fruité et épicé à l’extrême. Léger caramel.

Finale:
Gomme balloune et épices. De bonne humeur.

Équilibre:
Un des plus doux et fruités irlandais. Un pur plaisir à boire.

Note: ★★★★★