#150 • Glen Moray 12 ans

40% alc./vol.
Distillerie Glen Moray, Elgin, Speyside, Écosse

Merci à Pierre-Luc et ses talents sans pitié de traqueur d’élusifs rabais en SAQ pour ce verre de Glen Moray 12 ans.

Cette petite nouveauté en succursale qui est presque passée sous le radar est issue de la distillerie du même nom, dans le village d’Elgin dans le Speyside écossais. Elle a été fondée en 1897 pour être fermée en 1910 aux mains de la distillerie Aberlour. Son nouveau propriétaire Glenmorangie la réouvra dix ans plus tard en y ajoutant deux alambics.

Son propriétaire actuel, La Martiniquaise, a ajouté aussi deux alambics supplémentaires en 2012 et a redirigé près de la moitié de la production pour sa gamme de single malts millésimés, utilisant le reste pour des blends, entre autres son Label 5.

Le coeur de chauffe extrait de la distillation tape à 66% d’alcool et est soi-disant particulièrement fruité. Douze ans dans d’anciens fûts de bourbon de premier remplissage suffisent ensuite pour nous donner le sujet de cet article.

Outre l’expression d’aujourd’hui, la distillerie en produit aussi une de base sans mention d’âge, ainsi qu’un malt plus mature, affichant seize ans.

Pour une obscure raison, cela me rappelle ces mots du peintre et lithographe français Henri de Toulouse-Lautrec :

La semaine du travailleur a sept jours, la semaine du paresseux a sept demains.

Levé à la lumière, affiche un or très pâle, pas même ambré.

Nez:
Orge typique du Speyside, avec un léger manque d’affirmation. Quelques notes florales et minérales. En-dessous de tout ça, une faible brise de caramel, vanille, orange et poire tente de se montrer.

Bouche:
Relativement léger, peu huileux et très sucré. Malt, vanille et chêne. Touches de cannelle et de toffee ici et là.

Finale:
D’une durée moyenne, la finale est poivrée de noix, de chêne et d’anis.

Équilibre:
Une belle nouveauté en SAQ, doublée d’un beau whisky de semaine. Vu son prix, difficile de lui trouver des défauts vraiment impardonnables.

Note: ★★★★★

#141 • Convalmore 28 ans

57.9% alc./vol.
Distillerie Convalmore, Dufftown, Speyside, Écosse

On embraye en marche arrière pour entamer la seconde moitié de la dégustation spéciale sur les distilleries disparues au Club de Scotch Whisky de Québec le 22 Octobre dernier. On oublie les trois whiskys précédents que je qualifierais gentiment comme étant de seconde zone pour faire place à la troisième étoile de la soirée, distillé en 1977, 3698e embouteillage sur 3900, un rarissime Convalmore 28 ans.

Fondée en 1893, la distillerie Convalmore fut acquise par le géant Diageo dès les années 30. Bien qu’elle ferma ses portes en 1985 et qu’elle fut cédée à William Grant & Sons en 1990, sa license demeure la propriété de Diageo qui on l’espère pourra en sortir quelques embouteillages un jour.

La distillerie ne fonctionne plus aujourd’hui, mais vu que le terrain et les immeubles appartiennent à William Grant & Sons, le site sert d’entreposage pour des excédents de malt Glenfiddich.

Comme le disait si bien le comédien québécois Guy Jodoin:

Une convalescence est comme un fruit qui mûrit.

Sa couleur rappelle une bonne Boréale Dorée…

Nez:
Le bois et les raisins nous accueillent pour ensuite nous présenter des notes de fruits secs, de toffee et de pruneaux. À peine savonneux, ce nez se termine sur une touche de brandy.

Bouche:
Sucré et salé à la fois, les belles épices d’un cask strength se font sentir très rapidement. Généreuse rondeur en bouche, bardée de fruits confits et de poivre blanc. Un petit côté floral s’en dégage pour finir sur un high de cannelle et de gingembre mariné.

Finale:
Le gingembre revient à la charge pour nous laisser dans un léger voile de fumée fruitée qui se termine sur le brandy.

Équilibre:
Beau revers pour la soirée, l’optimisme renaît, mais malheureusement c’est une bouteille qui vaut difficilement son prix uniquement basé sur la force de son contenu.

Note: ★★★★★