#178 • Auchentoshan 21 ans

43% alc./vol.
Distillerie Auchentoshan, Dalmuir, Lowlands, Écosse

Il semblerait que cette critique ait échappé au radar, mais le 3 février dernier, lors d’un accord bouffe-whisky au Bistro Taléa en compagnie de Iain McCallum et les joyeux lurons de Québec Whisky, le Auchentoshan 21 ans était le seul whisky de la soirée n’ayant pas passé sous ma loupe. Pourquoi une publication aussi tardive? Il semblerait qu’un simple et malheureux oubli ait été à l’origine de tout cela.

Avec 21 ans passés en fûts de sherry de second remplissage, cette expression est le fleuron de la gamme Auchentoshan.

Comme le disait si bien le joueur de cricket australien Charles George « Charlie » Macartney (1886-1958) :

Oublier est le grand secret des existences fortes et créatrices.

Sa teinte est d’un ambre riche et franc qui tire à fond sur le cuivre.

Nez:
Insolite. Extrêmement doux et mature à la fois. Un méli-mélo de raisins, de lozenge au citron, de feuille de tabac, de fleurs et de chocolat, le tout évoquant une douce barrique de xérès.

Bouche:
Corps sirupeux sur de belles notes de miel, de muscade, de cannelle et d’orange. Un beau couple de cassonade et de légère mélasse vient couronner le tout de manière on ne peut plus raffinée.

Finale:
Infime amertume et acidité agréable. Dattes et épices chaleureuses nous crient sherry.

Équilibre:
Personnellement, j’y trouve un tout petit manque de coeur au ventre, surtout à ce prix, mais dans son créneau il démontre une magnifique complexité. Le Highland Park 18 des Lowlands.

Note: ★★★★

#138 • Dumbarton 46 ans (Vintage 1964)

47.3% alc./vol.
Distillerie Dumbarton, Dumbarton, Lowlands, Écosse

On débute l’énigmatique dégustation spéciale du Club de Scotch Whisky de Québec portant sur les distilleries disparues avec le doyen de la soirée, un embouteillage de Douglas Laing sous la marque Clan Denny, le Dumbarton 46 ans.

La distillerie Dumbarton fut construite en 1937 dans la ville du même nom et était à l’époque la plus grande en Écosse. Elle appartenait à George Ballantine & Son, une filiale de Hiram Walker, maîtres-à-penser derrière notre bon vieux Canadian Club, avant d’être démolie en 2002. Les dirigeants ont jugé que leur distillerie voisine Strathclyde, près de Glasgow, pouvait continuer à distiller le grain qui continue à servir pour le populaire blend Ballantine’s.

Comme le disait si bien autrefois la romancière brittanique J.K. Rowling:

Quarante-six ans ! Mots magiques. Sorte de graduation au seuil de la vie. Diplôme moral et physique qui doit ouvrir les routes de la réussite et du bonheur.

Couleur d’un ambre riche et doré rappelant certains whiskeys de maïs américains.

Nez:
Semble plutôt simple. Bourbon, chêne vanillé et petits fruits dans un sirop de maïs très sucré.

Bouche:
Vapeurs d’alcool assez fortes au départ, bien que le nez ne laissait rien présager de tel. Raisins blancs, touche de vanille. Cannelle et menthol avec des notes d’eau municipale non-filtrée vers la fin.

Finale:
Quand même chaude, à la hauteur de son taux d’alcool. De faibles vagues d’amande et de noisette sont rapidement étouffées par une avalanche désagréable de poussière de pierre. On croirait que le fût a été trop longtemps oublié au fond de l’entrepôt.

Équilibre:
Décevant pour un whisky de cet âge. Manque flagrant de complexité. Plutôt poche, surtout au prix demandé.

Note: ★★★★★