#216 • Evan Williams Black

43% alc./vol.
Distillerie Heaven Hill, Bardstown, Kentucky, États-Unis

Il y a quelques jours les américains fêtaient le jour de leur indépendance, et avec tous les jours festifs qui l’entouraient, pas mal d’entre eux sont probablement encore lendemain de brosse. Donc je ne vois pas de mal à y aller d’un bon vieux bourbon pour la critique d’aujourd’hui.

Plus tôt ce printemps, alors que j’ai de nouveau fait un petit pélerinage en sol californien, j’en ai profité pour échantillonner encore une fois tous les whiskys que je pouvais trouver en format mini. Un des plus accessibles et donc un des premiers sur lequel je suis tombé est le bon vieux Evan Williams Black.

Cette expression est fabriquée par la distillerie Heaven Hill, à Bardstown au Kentucky. Cette dernière a été fondée en 1935, juste après la prohibition. Ils nommèrent un de leurs bourbons de première ligne Evan Williams, justement en l’honneur de l’immigrant gallois du même nom, qui commença à distiller des spiritueux au Kentucky en 1783.

La marque Evan Williams est reconnue pour une maturation qui est supérieure à quatre ans et pour un produit final à minimum 43% alc./vol. L’expression d’aujourd’hui serait vieillie de cinq à sept ans.

Comme le disait si bien le chanteur et acteur américain Francis Albert Sinatra, dit Frank Sinatra (1915-1998) :

On dit que l’alcool serait le pire ennemi de l’homme, heureusement que la Bible nous encourage à aimer nos ennemis…

Robe à quelque part entre orangeade et soleil du désert.

Nez:
On est tout de suite mis à l’aise avec un réconfortant nez de bourbon classique. Vanille, maïs, léger cuir et acétone. Nez très voisin d’un Maker’s Mark.

Bouche:
Comme bien d’autres, c’est en bouche qu’il se permet de briller. Assez léger, on s’ennuie un peu de l’aggressivité des autres bourbons, mais ça nous permet d’explorer un peu plus attentivement le mashbill, qui nous révèle plus d’orge qu’on aurait pu le croire. Le caramel rôde toujours, pas trop loin derrière le rideau.

Finale:
Le maïs revient frapper, avec les épices et un léger cuir.

Équilibre:
Un solide bourbon pour la base de la pyramide, même un petit peu surprenant sur les bords.

Note: ★★★★★

#215 • Jack Daniel’s 1954 Gold Medal

40% alc./vol.
Distillerie Jack Daniel, Lynchburg, Tennessee, États-Unis

En ce 4 juillet, jour de l’indépendance américaine, difficile de ne pas parler d’un whiskey américain. L’an dernier, je me suis fié sur une valeur sûre, emblème proverbial du whiskey aux États-Unis, le bon vieux Jack Daniel’s. Et bien cette année je retourne vers la célèbre distillerie de Lynchburg pour vous parler d’une de ses expressions moins connues, le Jack Daniel’s 1954 Gold Medal.

Bien qu’on pourrait s’arrêter à ne parler que de sa superbe étoile de shérif qui adorne sa bouteille, cet embouteillage honore une histoire plus intéressante encore.

Cette histoire remonte justement à 1954, année lors de laquelle la distillerie reçut une invitation à participer à un concours de spiritueux à Bruxelles, en Belgique. La direction délégua alors à Herb Fanning, un employé de la distillerie, la tâche d’envoyer des échantillons en Europe pour le concours. Ne faisant ni une ni deux, Herb prit trois bouteilles directement sur la chaîne d’embouteillage et les envoya aussitôt au jury belge. Dès que le département du marketing de la distillerie l’apprit, ils reprochèrent à Herb le fait de ne pas avoir recherché un embouteillage un peu plus spécial à faire parvenir en Belgique, ce à quoi Herb répondit :

Mais TOUTES les bouteilles de Jack Daniel’s sont spéciales!

Cela va sans dire que les gens du marketing n’ont pas apprécié cette boutade, mais ils n’ont eu d’autre choix que de donner raison à Herb lorsque les résultats du concours furent dévoilés, avec bien sûr une médaille d’excellence pour les bouteilles de bon vieux Jack que Herb avait choisies.

Comme le disait si bien l’acteur américain Jeff Goldblum :

L’homme se tient debout sur ses pattes de derrière pour recevoir moins de pluie et pouvoir accrocher des médailles sur sa poitrine.

Son coloris est plus orangé que roux, dans les eaux d’un Fruitopia à l’orange.

Nez:
D’entrée de jeu, le maïs, le caramel et la vanille des américains nous frappe. Quand même moins de fumée et de charbon que l’original, mais sans négliger une bonne dose de plus de bois carbonisé.

Bouche:
Assez huileux en bouche. Chêne, vanille, surtout maïs épicé. Déjà que le Jack original jouit d’une réputation plutôt « mâle », celui-ci est crissement cowboy.

Finale:
Longue finale de maïs et d’épices, filtrée à travers une couche de charbon, tel le whisky lui-même.

Équilibre:
Une coche au-dessus de l’original, un superbe sipping whiskey estival. Ça reste que ce n’est pas pour les chochottes. Si vous avez déjà été malade sur le Jack dans votre jeune temps, sauvez-vous!

Note: ★★★★★