#135 • Dewar’s 12 ans

40% alc./vol.
John Dewar & Sons, Aberfeldy, Highlands, Écosse

Clin d’oeil à mon homologue montréalais Frank Plamondon de Freaky Whisky pour mon avant-dernière mignonnette de voyage, j’ai nommé le Dewar’s 12 ans.

Le Dewar’s 12 ans est un blend créé par John Dewar & Sons, propriétaires de la distillerie Aberfeldy, l’ayant construite en 1896. D’ailleurs l’ingrédient principal des blends Dewar’s est fort probablement du single malt d’Aberfeldy. Le tout appartient à Bacardi depuis 1998.

La compagnie propose plusieurs expressions, au bas de l’échelle le disponible en SAQ Dewar’s White Label (aucun lien avec Johnnie Walker), un blend sans mention d’âge créé en 1899 par le premier Master Blender de la compagnie, et qui est vanté, malheureusement sans source crédible, d’être le blend le plus vendu aux États-Unis.

Dewar’s produit aussi un blend de 18 ans et le Dewar’s Signature, un assemblage qui comprend dit-on un malt de 27 ans. Ce qui nous intéresse par contre aujourd’hui, c’est leur deuxième moins cher, pour citer Louis-José Houde, le Dewar’s 12 ans.

Comme l’aurait si bien dit s’il avait été là Benjamin Franklin:

L’alcool est la preuve constante que Dieu nous aime et qu’il aime nous voir heureux.

Nuances d’ambre-caramel.

Nez:
Grain et caramel. Pomme, vanille et raisins secs. Infime pincement d’alcool, un chatouillement même.

Bouche:
Raisins secs juteux et frais, genre de la fruiterie. Pommes, poires et vanille. Un peu épicé et poivré pour masculiniser la fin du palais.

Finale:
Fruitée et poivrée. Douce et moyennement longue. Passe par les raisins et la plus légère des fumées pour finir sur une lourde note de chocolat noir amer.

Équilibre:
Surprenant, dans le bon sens. Pour le prix, ça reste un bon dram de semaine si vous pouvez vous le procurer. J’ai la curieuse impression que ce blend est un peu la réponse de Dewar’s au Johnnie Walker Black. Tout dépend si vous feelez plus fumé ou fruité ce soir-là.

Note: ★★★★★

#134 • Speyburn Bradan Orach

40% alc./vol.
Speyburn-Glenlivet Distillery, Rothes, Speyside, Écosse

Une autre tentative de scotch de semaine aux États-Unis, je me laisse berner par son prix dérisoire et je choisis une expression de Speyburn que je ne connais pas, le Bradan Orach.

La distillerie Speyburn se situe près de la rivière Spey, c’est pour ça qu’on appelle la région Speyside, rivière reconnue entre autres pour la qualité de sa pêche au saumon et à la truite. D’ailleurs il y a un gros saumon sur le logo de la distillerie.

Bradan Orach en gaélique se traduit par « Saumon Doré ». Le saumon doré n’est pas une espèce de saumon en tant que tel, j’imagine qu’ils ont juste voulu donner l’image d’un saumon en or, la bouteille étant dorée et tout.

La distillerie décrit cette expression comme facile à boire, une expression classique vieillie en ex-fûts de bourbon. Voyons donc ce que ça donne…

Comme le disait si bien le pêcheur new-yorkais reconnu Edward vom Hofe (1846–1920):

Le poisson est un animal dont la croissance est excessivement rapide entre le moment où il est pris et le moment où le pêcheur en fait la description à ses amis.

Or profond et ambre pur sont de belles couleurs, à l’image de sa bouteille.

Nez:
Fruits, chêne, vinaigre de cidre. Un petit chatouillement de l’alcool se fait sentir. Ceci et son absence de mention d’âge nous fait soupçonner que c’est un whisky très jeune. Tombe aisément dans l’oubli.

Bouche:
Un départ léger. Ballet de vanille, poire et gingembre. Sans crier gare, la jeunesse du spiritueux frappe ensuite d’une bonne brûlure poivrée.

Finale:
Citron amer. Poivre, cannelle et gingembre. L’amertume est la seule partie de la finale qui persiste, et c’est la seule qu’on voudrait qui meure tôt.

Équilibre:
Déception la plus extrême. Aurait incommensurablement à gagner de quelques années de plus en fût. Après tout, Speyburn est loin d’être une mauvaise distillerie. C’est un peu de ma faute, je ne sais pas à quoi je m’attentais pour seize dollars.

Note: ★★★★