#169 • Suntory Hakushu 12 ans

43% alc./vol.
Distillerie Hakushu, Hakushu, préfecture de Yamanashi, Japon

Pour ma troisième critique de whisky japonais, on retourne chez Suntory pour goûter à un des fruits de la distillerie soeur de Yamazaki, le Hakushu.

La distillerie Hakushu a été construite en 1973, près d’un demi-siècle après Yamazaki, au pied du mont Kaikomagatake, sous lequel coule une source souterraine d’où elle tire sa précieuse eau. On y retrouve vingt-quatre alambics, presque tous en fonction, pour une production annuelle totale de trois millions de litres. De tous ces alambics, peu sont de la même forme, et de saugrenus procédés y sont employés, tel la filtration à travers du charbon de bambou. Décidément japonais.

Aujourd’hui, on commence par le commencement et on se tape un 12 ans, l’expression de base.

Comme le disait si bien le chimiste japonais et lauréat d’un prix Nobel Kenichi Fukui (1918-1998) :

On dit souvent que les arbres nous empêchent de voir la forêt ; il est tout aussi juste de dire qu’on ne voit pas les arbres à cause de la forêt.

Robe d’un jaune à peine plus pâle qu’un jus de pomme.

Nez:
Le nez est légèrement gêné et prend du temps à se faire connaître. Une belle céréale d’orge douce et sucrée rappelle certains malts du Speyside écossais. En-dessous de sa douceur se cache un sympathique petit air salin marié à une pointe de tourbe.

Bouche:
Arrivée en bouche à la fois douce et épicée, avec un vent de pommes. On passe par une texture crémeuse alliée à des notes de vanille et de chêne, pour finir dans les épices qui nous évoquent un juteux fût de sherry.

Finale:
Un sucre d’orge épicé descend tout doucement sur une longue vague chaude.

Équilibre:
Très doux et facile d’approche, le Hakushu dans son expression de base reste abordable, si vous parvenez à mettre la main dessus.

Note: ★★★★★

#095 • Suntory Yamazaki 12 ans

43% alc./vol.
Distillerie Yamazaki, Shimamoto, préfecture d’Osaka, Japon

Au tout début de mon exploration, une des premières bouteilles que je me suis procurée fût non pas un scotch proprement dit, mais un whisky japonais, le Yamazaki 12 ans. Je ne sais pas trop pourquoi, sûrement inconsciemment la nostalgie de mon séjour au Japon couplée au fait que cette expression figure sur la fameuse liste d’Ian Buxton, 101 whiskys to try before you die

La distillerie Yamazaki a été instaurée en 1923 et est la première distillerie de whisky à être née au Japon. Ils ont deux expressions populaires, le 12 et le 18 ans d’âge, ainsi que quelques râretés plus ou moins disponibles en dehors du territoire nippon. C’est la marque de whisky la plus populaire au Japon et elle est distribuée dans plus de 25 pays étrangers. La marque appartient au géant Suntory et c’est d’ailleurs le whisky des publicités de Bill Murray dans Lost in Translation.

Comme le disait à quelques exceptions près le père de Metal Gear, Hideo Kojima :

La mode étant l’imitation de qui veut se distinguer par celui qui ne veut pas être distingué, il en résulte qu’elle change automatiquement.

Aussi doré qu’une Sapporo.

Nez:
Miel, orge et baies de genévrier. Floral avec un brin de cannelle et de sucre à glacer.

Bouche:
Plutôt doux et huileux. Encore du miel, accompagné cette fois d’une touche de crème brûlée. Notes de chêne, d’épices et de lime.

Finale:
Sèche avec une bonne longueur. Sucre d’orge, fruits séchés et épices.

Équilibre:
Un excellent « whisky du monde », facile à boire. Un parfait exemple du savoir-faire japonais.

Note: ★★★★★