#295 • Premium Bottlers STRT-101

46% alc./vol.
Still Waters Distillery, Concord, Ontario, Canada

J’arrive ici avec un whisky canadien aux allures de scotch, petite bête assez particulière ayant un nom rappelant la SMWS, le Premium Bottlers STRT-101.

Il ne faut pas se le cacher, nous vivons malheureusement dans un pays où démarrer sa distillerie relève de l’exploit. Les embûches administratives, couplées aux règlementations sur les spiritueux vieillis, font que ceux qui y parviennent doivent avoir fait preuve d’ingéniosité. Reculons de quelques années, quand la distillerie Still Waters a débuté sa production. Le temps que tout ce beau malt vieillisse et gagne le droit de porter le nom « whisky », il fallait bien que Barry et Barry mettent du pain sur la table.

Outre produire brandy, vodka et certains blends, une de leurs stratégies fut, sous le nom de Premium Bottlers, d’acheter des fûts de whisky écossais et de les embouteiller en Vatted Malt, à raison de 99% de scotch et 1% de single malt canadien. Bien que le paysage de la distillation au Canada ait changé depuis, à l’époque le seul single malt canadien en existence était le Glen Breton. Force est d’admettre que c’est ce qui se retrouvait en guise de 1% de ce blend.

Pour la portion de 99%, les codes sur la bouteille sont expliqués sur le site de Premium Bottlers. Dans le cas qui nous intéresse, STRT-101 est un Strathisla 10 ans.

Mais comme l’a proféré à quelques reprises le chanteur et humoriste américain Joe E. Lewis (1902-1971):

Je fais pas confiance aux chameaux. Non plus d’ailleurs à quiconque peut passer une semaine sans boire.

Aussi pâle qu’un sauvignon blanc.

Nez:
Belle petite céréale du Speyside à l’avant-plan, entourée de vanille, d’herbe, de foin et de fleurs. Rien à chier par terre, mais tout de même vachement bien pour son prix. Le degré d’alcool supporte admirablement bien le tout.

Bouche:
Texture assez intéressante. On y dénote un petit côté poivré, vanillé avec des pastilles et des grains d’orge bien gras, sans oublier la plus douce des pointes de cuir fumé.

Finale:
Une finale qui aurait gagné à être plus longue, bien qu’on aime le premier punch de menthe et de poivre pour finir en douceur sur une vague de vanille.

Équilibre:
Pas la fin du monde, mais belle réussite de Still Waters pour se faire un fond de roulement. Essentiellement un Strathisla 10 ans pour 50$, on serait fous de s’en passer! Je mets au défi quiconque de me trouver du Glen Breton à l’aveugle là-dedans!

Note: ★★★★★

#116 • Stalk & Barrel Single Malt Cask #2

61.3% alc./vol.
Still Waters Distillery, Concord, Ontario, Canada

Le dernier des whiskys canadiens que nous avons eu le bonheur de déguster le 13 août dernier au Club de Scotch Whisky de Québec est celui qui vient chauffer les fesses du Glen Breton, j’ai nommé le Stalk & Barrel Single Malt.

Jusqu’à maintenant le Glen Breton pouvait rester bien assis sur ses lauriers en tant que seul single malt canadien, mais il y a quelques mois les génies derrière la distillerie ontarienne Still Waters sont parvenus à changer la donne avec un tout nouveau whisky. La distillerie existe depuis plusieurs années et ses propriétaires-artisans Barry Bernstein et Barry Stein (pas mêlant d’abord) ont payé les comptes avec leur blend 1+11 et de la vodka pendant qu’ils nous mijotaient cette arme secrète.

Seulement en tirage limité de 4 tonneaux, les deux premiers étant embouteillés cask strength à 63.1% et les deux derniers dilués à 46%, ces embouteillages ne sont qu’un avant-goût des choses que nous préparent les Barrys afin que la flamme ne s’éteigne pas. Ce que nous avons goûté ici est un embouteillage du fût #2.

Comme le disait si bien Zachary Richard quand les oreilles indiscrètes n’étaient pas autour:

La bonne foi est une vertu essentiellement laïque, qui remplace la foi tout court…

Il affiche un bel or pâle digne des plus grands single malts…

Nez:
Fruits légèrement fumés, orge, biscuits maison, cassonade, crème brûlée. Jeune whisky.

Bouche:
Orge juteuse plein la geule. Épices, cerises et fumée. On prend grand plaisir à baigner dans son taux d’alcool démesuré.

Finale:
Pas très longue mais donc bien savoureuse. Comme l’a déjà dit une fois le brillant généticien Eldon Tyrell:

Chaque fois qu’une lumière brûle deux fois plus, elle brille deux fois moins longtemps. Et vous avez brûlé on ne peut plus brillament…

Équilibre:
Je dois avoué être plutôt épaté. Un peu jeune mais très prometteur.

Note: ★★★★★