#220 • Glenlivet 15 ans French Oak Reserve

40% alc./vol.
Distillerie Glenlivet, Ballindalloch, Speyside, Écosse

Pour un de mes whiskys de semaine californiens, je me suis tourné vers un classique peut-être disponible en SAQ, mais beaucoup moins cher au sud de la frontière. Dans certains commerces, on s’en tire même pour 42 dollars! Son expression de base étant un des malts les plus vendus au monde, voici avec un petit extra le Glenlivet 15 ans French Oak Reserve.

La distillerie appartient aujourd’hui au groupe Pernod-Ricard, ce qui est rigolo quand on regarde le vieillissement spécifique à cette édition.

Une bonne partie de l’assemblage de cette expression n’est qu’une version plus vieille de leur scotch phare, mais en revanche une autre portion a été soumise à une maturation en fûts de chêne français, plus précisément de chêne Limousin, une variété de baril ayant hébergé les plus grands cognacs.

Comme le disait si bien l’ex-premier ministre canadien, au pouvoir au total 21 ans, la plus longue période en tant que premier ministre dans l’histoire du Commonwealth, celui qui adorne nos billets de 50, William Lyon Mackenzie King (1874-1950) :

Ces Français sont formidables : ils font l’amour même quand ils ne sont pas saouls !

Un ambre doré orangé cuivré nous indique une maturation moyenne ou bien un baril particulier.

Nez:
Malt grillé et toffee, noisettes et amandes. Gingembre et quartiers de pomme caramélisés. On reconnaît la céréale Glenlivet, mais avec un petit je-ne-sais-quoi.

Bouche:
Plutôt gêné, pommes, cannelle et vanille. Léger et juteux, exposant amandes grillées et punch aux fruits.

Finale:
Le chêne limousin est faible et relégué à l’arrière-plan. La cannelle revient à la charge avec une bonne dose de poivre rose et de gingembre. Plutôt sèche et courte avec des notes de fruits et de noix.

Équilibre:
Vraiment pas mauvais comparé au 12 ans. Beaucoup plus doux et suave. Malgré les fûts de vin français, ça reste un autre bon whisky de semaine. Mais gardons en tête aussi que je ne paierais pas plus que son prix américain pour en avoir une bouteille non plus.

Note: ★★★★★

#047 • Glenlivet 12 ans

40% alc./vol.
Distillerie Glenlivet, Ballindalloch, Speyside, Écosse

Peu importe le domaine, il est toujours bon de prendre une pause et d’effectuer une introspection, voire même un retour aux sources, comme on dit. Parfois on le fait volontairement, et d’autres fois c’est la vie qui nous met devant le fait accompli.

Merci au toujours excellent Bouchon du Pied Bleu de se faire un point d’honneur de garder en tout temps au moins un scotch dans leur alignement convivial de digestifs. Cette semaine ce scotch était en l’occurrence mon tout premier scotch, parce qu’on se rappelle tous de sa première fois, le bon vieux Glenlivet 12 ans.

Ce n’est curieusement pas celui qui m’a séduit en premier et fait entrer dans l’univers du whisky. Celui-là on se le garde pour plus tard… Du coup j’ai étiré mon Glenlivet plus longtemps qu’il aurait fallu, et j’ai même fait sauter des champignons avec. Ça pourrait paraître blasphématoire ou mécréant aux yeux de certains péteux, mais disons qu’en tant que gars qui ajoute du Nectar d’Or à sa fondue au fromage, je pense avoir dépassé le stade de l’insurrection.

Et puis tant qu’à semer le trouble, j’y vais de surcroît avec une photo dénichée sur la toile (*Edit: Merci à Pierre Lahoud qui m’a fait cadeau d’une bouteille. Beaucoup de plaisir et en boni l’occasion de prendre mon propre cliché). Mais comme l’a si bien autrefois articulé le philosophe allemand Emmanuel Kant, dont c’était l’anniversaire hier:

Si on a commencé le bal, il faut s’attendre à ce que la danse continue…

Nez:
Orge et vanille dominés par le gazon jauni lors d’un été particulièrement sec.

Bouche:
En ordre décroissant: vanille, épices, agrumes. Me rappelle vaguement un Glenfiddich 12. Les saveurs sont là mais sans aucune évolution.

Finale:
De très timides épices déscendent tranquillement. Pourtant se marie bien avec les fromages.

Équilibre:
Avec un espoir de rédemption au nez qui se dégonfle rapidement en finale, je vais sans aucun scrupule voler cette ligne de Mike Ward et je vais dire que le Glenlivet 12 est un peu comme le Marcel Leboeuf des scotchs. Pas mauvais, mais pas extra non plus. Je le vois comme un excellent scotch de débutant, du genre « Je commence à commencer à m’intéresser au whisky ». Une chance qu’il ne goûte pas le Pur Noisetier en plus…

Note: ★★★★★