#157 • Balvenie 16 ans Triple Cask

40% alc./vol.
Distillerie Balvenie, Dufftown, Speyside, Écosse

La bouteille numéro trois de la soirée du 3 décembre au Club de Scotch Whisky de Québec suit de très près la seconde, étant elle aussi issue du Speyside, plus précisément de la bonne vieille distillerie Balvenie.

Cette fois-ci, on lève notre chapeau à un grand voyageur du club qui a mis la patte sur une exclusivité du marché Duty-Free, le Balvenie Triple Cask 16 ans.

On l’appelle Triple Cask bien sûr pour sa triple maturation, primo dans des barils de chêne traditionnel, secundo dans des ex-fûts de bourbon et finalement dans des tonneaux de sherry oloroso. Balvenie produit trois millésimes de cette expression, les 12, 16 et 25 ans. Celle qui fait l’objet de notre intérêt aujourd’hui est le 16 ans. Comme stipulé ci-haut, les trois expressions sont exclusivement disponibles dans les boutiques hors-taxes, histoire de créer un peu d’engouement pour les trucs un peu moins courants. Après tout, une fois pogné dans un aéroport, quoi de mieux à faire que du whisky shopping?

Comme l’a dit si souvent le footballeur congolais Trésor Mputu:

Le but d’une bonne allocution est triple : séduire, ne pas oublier, dire le moins de choses possible.

Le verre arbore un ambre léger qui nous amène presque à douter des ses multiples futailles.

Nez:
Un vent d’épices et de fruits secs évoquant le sherry entame la danse. Ça tombe bien, c’est un de ses trois fûts. Un peu de zeste d’orange vient compléter le tout.

Bouche:
Un raz-de-marée de céréales, de miel et d’amandes. Plus particulièrement l’orge juteuse baignant dans le xérès. Un brin de fumée tente un échappé, mais tombe un peu à plat. Manque un tantinet de mordant.

Finale:
Les épices astringentes du sherry font leur effet, mais en moins long que je l’avais escompté. Le sherry prend tellement de place que j’ai de la difficulté à percevoir les deux autres affinages.

Équilibre:
« Mais » est le mot d’ordre ici. Il y a toujours quelque chose qui met une ombre au tableau à chaque fois que j’y retrouve un aspect plaisant. Bel exemple de triple vieillissement, mais il manque de poigne au niveau de l’alcool.

Bien que j’affirme que son degré d’alcool quelconque est un handicap, d’autres diront qu’il laisse place à une découverte plus aisée des trois différents fûts qui entrent dans sa composition. À vous de voir…

Note: ★★★★★

#156 • Balvenie 17 ans Madeira Cask Finish

43% alc./vol.
Distillerie Balvenie, Dufftown, Speyside, Écosse

La seconde expression au menu lors de la soirée du 3 décembre du Club de Scotch Whisky de Québec venait d’une des distilleries classiques du Speyside, Balvenie.

On doit remercier François pour avoir capturé un rarissime embouteillage, The Balvenie 17 ans Madeira Cask Finish, qui est devenu pratiquement introuvable aujourd’hui, la distillerie l’ayant lancé et discontinué dans la même année, soit 2009.

Cette expression faisait originalement partie d’une collection de six malts de 17 ans ayant chacun un affinage spécial. Celle-ci a vieilli en premier dans des tonneaux de chêne traditionnels pour finir dans des fûtailles de vin de madère fortifié.

Comme le disait si bien le romancier français Gustave Flaubert:

Il faut pourtant que la critique se mêle toujours à l’éloge, le serpent aux fleurs, l’épine aux roses et la vérole au cul.

On lève et on tourne le verre devant le sapin pour révéler une robe d’un orangé profond tirant sur un ambre résolument neutre.

Nez:
Une curieuse fumée s’efface doucement devant une poignée de fruits des champs et de miel. La fumée réapparaît ensuite, escortée de cuir, pour revenir sur des notes d’orge et encore de miel. Un nez qui tourne en boucle. Le whisky favori de l’Ouroboros.

On laisse reposer un peu le verre pour débloquer un voile de Map-O-Spread. Achievment Unlocked!

Bouche:
Éruption d’un amalgame de céréales, de miel et d’amandes, chapeautée par une mince volute de douce boucane. Le taux d’alcool est pas mal sur la coche, juste assez pour donner un peu de torque, mais pas trop pour précipiter hâtivement les saveurs.

Finale:
Cuir, épices et fumée sont au rendez-vous, et s’en vont sans outrepasser la durée raisonnable de notre hospitalité.

Équilibre:
Ça donne le goût d’un verre de madère. Ce fût de finition est un excellent choix qui bonifie un malt qui est déjà tout aussi excellent en partant.

Note: ★★★★★