#245 • Ardbeg Auriverdes 2014

49.9% alc./vol.
Distillerie Ardbeg, Port Ellen, Islay, Écosse

J’ai l’immense plaisir pour cet article de retomber dans un embouteillage d’un des piliers de l’île d’Islay, de la glorieuse Ardbeg, l’édition spéciale de leur jour férié éponyme autoproclamé, le Ardbeg Day, voici le Ardbeg Auriverdes.

Auriverdes serait un whisky à deux faces, influencé non seulement par les lattes de son baril mais aussi par les couvercles qui ont été carbonisés avant la mise en fût, ce qui est une pratique peu courante dans le monde du scotch. Selon la distillerie nous devrions être témoins d’une sorte de dualité vanille-mocha plutôt ensorcelante.

C’est une édition spéciale qui de par son nom espagnol célèbre ce liquide doré (auri) dans sa fameuse bouteille verte (verdes), mais aussi qui fait référence en cette année de Coupe du Monde de la FIFA aux couleurs du pays hôte de la compétition, je parle bien entendu du Brésil.

Mais parlant de l’équipe du Brésil, comme l’a si bien dit une fois Daniel Vézina:

Il ne faut pas préparer la poêle avant d’avoir le poisson.

Belle robe dorée, on peut presque y imaginer un rayon de miel tourbé.

Nez:
Belle tourbe citronnée et sucrée dès le départ. Fumée et gazon sont rondement remplacés par une admixtion de framboises et de mûres laissée au soleil. Un fond de cappucino sucré au miel tente de se soustraire au nez dans le fond du verre.

Bouche:
Très gracile en bouche. On passe du gazon à la tourbe, de la vanille au miel, du goudron à la salade de fruits des champs, le tout pimenté à la perfection par son joli taux d’alcool.

Finale:
Courte et modérément à la sauvette. Vanille, miel et épices sont de bonne compagnie, mais on dirait qu’on perd un peu trop la tourbe caractéristique de la distillerie dans une espèce de menthe qui est plus ou moins à sa place.

Équilibre:
Un excellent Islay, mais un Ardbeg légèrement douteux. On dirait presque du Ten mélangé à quelques fûts sans mention d’âge. Douteux peut-être, mais qui ne fait certainement pas aussi patate que l’équipe brésilienne en demi-finale…

Note: ★★★★

#077 • Ardbeg Ten

46% alc./vol.
Distillerie Ardbeg, Port Ellen, Islay, Écosse

On arrive en fin d’après-midi, Ardbog Day au bistro Talea tire à sa fin. Ici au Club de Scotch Whisky de Québec, pas le temps de niaiser. On s’est gardé en guise de conclusion épique l’entrée de gamme de la distillerie, le légendaire Ardbeg Ten.

Un petit bout d’histoire, après une première vie allant de 1815 à 1981, Ardbeg fut rachetée et réouverte en 1997 par Glenmorangie, qui appartient à son tour à Louis Vuitton et Diageo. C’est ce qu’on appelle six degrés de distillation.

Comme l’aurait dit le révolutionnaire mexicain Pancho Villa s’il était encore parmi nous aujourd’hui:

Une seule baguette est façile à casser, dix sont dures commes fer.

Très très pâle, presque du new make.

Nez:
La guimauve grillée du Galileo enveloppée d’un nuage de tourbe fumée. Citron-limette et poivre noir.

Bouche:
À peine fumé en comparaison du nez. Un peu citronné, un peu chocolaté. Poivre et cannelle. Assez sucré pour un Islay.

Finale:
Chaude et longue, mais moins intense que je ne l’aurais souhaité. Elle compense son côté faiblard par une durée inépuisable. Tourbe jusqu’au lendemain.

Équilibre:
Pour une expression d’entrée de gamme, ça décoiffe. La pointe de « l’Ardbeg ».

Note: ★★★★