#260 • Ardbeg Supernova 2014

55% alc./vol.
Distillerie Ardbeg, Port Ellen, Islay, Écosse

Je dois remercier Johanne McInnis, aussi connue sous le sobriquet de Whiskylassie, pour avoir tissé son fameux #whiskyfabric et organisé une fois de plus une dégustation sur twitter, cette fois-ci en collaboration avec la distillerie Ardbeg. En effet, le 14 décembre dernier nous étions près d’une vingtaine de canadiens passionnés du whisky à avoir eu la chance de se réunir sur la toile, en compagnie de Johanne et de l’ambassadeur canadien pour Ardbeg, Ruaraidh MacIntyre, pour échanger au sujet de l’échantillon que nous avons tous reçu, le Ardbeg Supernova 2014.

Le Supernova 2014 est une expression qui marque un évènement plutôt insolite. Avec la participation de la firme de recherche NanoRacks LLC, Ardbeg a lancé en 2011 pour la première fois du whisky dans l’espace. En fait, quelques échantillons de whisky ont eu l’occasion de vieillr sur la station spatiale internationale. L’expérience avait pour but de mesurer les effets de l’apesanteur sur la maturation, les saveurs et les arômes du whisky. À l’époque Ardbeg avait lancé le Galileo pour célébrer l’évènement.

Bien qu’aucun whisky spatial ne soit contenu dans cette expression, le Supernova 2014 marque tout de même le retour sur terre de cette expérience remarquable.

The Ardbeg has landed…

Comme le disait si bien l’acteur, réalisateur, scénariste, photographe, producteur, et chanteur américain Leonard Nimoy, que certains connaissent mieux sous les traits de Monsieur Spock (1931-2015):

Visez toujours la lune. Même si vous la manquez, vous atterrirez parmi les étoiles.

Arbore une pâleur représentative de sa jeunesse et de son taux de phénol.

Nez:
Son côté de tourbe médicinale assez imposant pourrait aisément à l’aveugle nous aiguiller vers Laphroaig, mais nous ramène vite sur le citron, le foin, la vanille, le cuir, le chocolat, le miel, le fenouil et le nougat salé. Si c’était pas si « hipster » je dirais même que ça rappelle l’huile à barbe parfumée au cuir.

Bouche:
Très puissant et affirmé. Un peu crémeux et minéral. Noix salées, miel, poivre blanc concassé et chocolat noir. La tourbe demeure plus que présente, toutefois elle a la délicatesse de laisser les autres éléments briller.

Finale:
Plutôt minérale et presque métallique, ce qui me déplairait en temps normal, mais son poivre et ses épices viennent sauver la mise à temps. La tourbe infusée aux petits coeurs à la cannelle passe comme un raz-de-marée de plaisir gustatif.

Équilibre:
Encore un superbe embouteillage de Ardbeg. On apprécie son taux d’alcool élevé mais si doux. Un vrai dram de feu de camp. Ardbeg, pourquoi cette bouteille est si dispendieuse?

Note: ★★★★

#245 • Ardbeg Auriverdes 2014

49.9% alc./vol.
Distillerie Ardbeg, Port Ellen, Islay, Écosse

J’ai l’immense plaisir pour cet article de retomber dans un embouteillage d’un des piliers de l’île d’Islay, de la glorieuse Ardbeg, l’édition spéciale de leur jour férié éponyme autoproclamé, le Ardbeg Day, voici le Ardbeg Auriverdes.

Auriverdes serait un whisky à deux faces, influencé non seulement par les lattes de son baril mais aussi par les couvercles qui ont été carbonisés avant la mise en fût, ce qui est une pratique peu courante dans le monde du scotch. Selon la distillerie nous devrions être témoins d’une sorte de dualité vanille-mocha plutôt ensorcelante.

C’est une édition spéciale qui de par son nom espagnol célèbre ce liquide doré (auri) dans sa fameuse bouteille verte (verdes), mais aussi qui fait référence en cette année de Coupe du Monde de la FIFA aux couleurs du pays hôte de la compétition, je parle bien entendu du Brésil.

Mais parlant de l’équipe du Brésil, comme l’a si bien dit une fois Daniel Vézina:

Il ne faut pas préparer la poêle avant d’avoir le poisson.

Belle robe dorée, on peut presque y imaginer un rayon de miel tourbé.

Nez:
Belle tourbe citronnée et sucrée dès le départ. Fumée et gazon sont rondement remplacés par une admixtion de framboises et de mûres laissée au soleil. Un fond de cappucino sucré au miel tente de se soustraire au nez dans le fond du verre.

Bouche:
Très gracile en bouche. On passe du gazon à la tourbe, de la vanille au miel, du goudron à la salade de fruits des champs, le tout pimenté à la perfection par son joli taux d’alcool.

Finale:
Courte et modérément à la sauvette. Vanille, miel et épices sont de bonne compagnie, mais on dirait qu’on perd un peu trop la tourbe caractéristique de la distillerie dans une espèce de menthe qui est plus ou moins à sa place.

Équilibre:
Un excellent Islay, mais un Ardbeg légèrement douteux. On dirait presque du Ten mélangé à quelques fûts sans mention d’âge. Douteux peut-être, mais qui ne fait certainement pas aussi patate que l’équipe brésilienne en demi-finale…

Note: ★★★★