#036 • Alberta Premium Dark Horse

45% alc./vol.
Alberta Distillers, Calgary, Alberta, Canada

Pour ouvrir la dégustation « Whiskies d’ici et d’ailleurs » du 12 mars dernier, lumière sur le Alberta Premium Dark Horse. Beaucoup de gens autour du monde ont encensé d’autres expressions Alberta Premium, et le Dark Horse a été le coup de coeur de l’assemblée ce soir là. Fait intéressant rapporté par le Club de Scotch Whisky de Québec, la règlementation sur les whiskys canadiens permet l’ajout d’ingrédients divers pour altérer la saveur jusqu’à concurrence de 9.09%. Grâce à cette permission cette expression contient, et ce légalement, 8% de bourbon et 0.5% de sherry.

Même s’il ne sont vieillis que cinq ans, les whiskys Alberta Premium ont assez de caractère et de complexité pour avoir mérité le titre de « Canadian Whisky of the Year » dans les Whisky Bibles 2006, 2007, 2008 et 2009 de Jim Murray.

Étant donné que c’est le second whisky d’affilée que je déguste dans l’ombre des idées préconçues, je devrai faire preuve de prudence et d’objectivité.

Sa couleur est d’un orange syrupeux, voire même de bière rousse, et il est composé à 100% de grain de seigle. Difficile de résister à l’attrait d’un bon vieux rye canadien.

Nez:
Vanille mielleuse, seigle torréfié, caramel, un peu de bois brûlé, fruits des champs. Une touche d’érable mais si subtile que j’en suis à me demander si ce n’est pas encore ma fibre fédéraliste qui me joue des tours. Je le laisse s’ouvrir pour découvirir de la barbe à papa à la deuxième visite. Riche, entier, je dirais même distingué.

Bouche:
Sucré, crémeux, vanillé, toffee, épices, seigle grillé, lavande, gingembre et dattes. D’une douceur et d’une complexité qui nous font aisément sourire.

Finale:
Inépuisable, le sucre reste en bouche, main dans la main avec les épices du seigle. Juste assez suave.

Équilibre:
J’en veux plus encore. D’une ahurissante complexité pour un rye. Je voudrais dire encore doux, mais c’est plus que ça, le seul mot qui me vient en tête vient de l’anglais smooth. Lisse, non. Doux, non. Fluide, non. Disons que c’est un whisky doté d’une grande finesse, mais je ne suis pas entièrement satisfait de ce descripteur non plus. Je vais en ce cas laisser en guise de clôture la parole à une légende de l’ouest canadien, Wayne Gretzky:

On pogne pas les mouches avec du vinaigre…

Note: ★★★★★

#035 • Nevada Whiskey

45% alc./vol.
Las Vegas Distillery, Nevada, États-Unis

Dernier concurrent avant que je ne passe à la soirée du 12 mars, le Nevada Whiskey de la Las Vegas Distillery. Je suis déjà en train de m’auto-sermonner afin de ne pas commencer cette dégustation avec des idées préconçues. Il faut se rappeler après tout que ce whisky vient des mêmes fêlés qui ont imaginé l’infect Rumskey.

Mais comme le disait si bien Jacques Cartier sur son lit de mort:

Qui n’entend qu’une cloche, n’entend qu’un son.

Dans un esprit de collaboration, allons-y avec un esprit ouvert.

Nez:
Un peu agrumeux, un peu de bourbon savonneux. Des cowboys dans le bain. Comme la beuverie de Jackie Chan et Owen Wilson dans Shangai Noon. Aussi bon que le film d’ailleurs.

Bouche:
Fruité, carameleux, pas très ample. Sans émotion.

Finale:
Rares sont les occasions où l’on apprécie que la finale dure.

Équilibre:
J’ai essayé, mais je ne suis vraiment pas impressionné. Le Nevada c’est décevant. Le Tullibardine des bourbons. C’est ça qui arrive quant tu achètes des alambics saisis au casino. Ça me donne envie de pleurer, donnez-moi une flute, je me sens comme Démétan sur la brosse.

Restez à l’affût, je reviens demain avec un whisky canadien!

Note: ★★★★