#107 • Johnnie Walker Red Label

40% alc./vol.
Groupe Diageo, Kilmarnock, Ayrshire, Écosse

Plusieurs raisons m’ont poussé à y aller cette fois pour une critique du blend le plus vendu au monde, le cocktail mixer parfait, le Johnnie Walker Red Label.

Premièrement j’en ai pris deux verres la semaine dernière au mariage de mon collègue Harpy, que je félicite et que je salue d’ailleurs. Deuxièmement la mignonette est juste $3.40 en SAQ. Troisièmement je peux faire coïncider cette critique avec la critique communautaire virtuelle de r/scotch de cette semaine.

Bien que le Black Label est selon certains le whisky que préférait mon grand chummy Winston Churchill, beaucoup d’historiens se spécialisant dans ce singulier personnage affirment plutôt que mon bien-aimé Winston Spencer se faisait un beau cocktail à base de Red tous les matins, mix que sa fille appelait affectueusement le Papa Cocktail. Il s’agissait d’un fond de Red Label surplombé de beaucoup d’eau. Leonard tétait ce drink jusqu’à midi tout en dirigeant un empire britannique en guerre.

Et vu qu’il se retourne sûrement dans sa tombe en nous entendant parler de lui ainsi, il aurait dit en pareilles circonstances:

Le secret de ma vitalité ? Je n’ai dans le sang que des globules rouges : l’alcool a tué depuis belle lurette tous mes globules blancs…

Je lève mon verre au soleil devant le lac et j’admire sa couleur d’un cuivre sombre et profond, voire même bruni.

Nez:
Toffee sec et brûlé souligné par l’influence du grain. Notes de cuir fumé avec une touche de pomme. Ça m’évoque un peu de l’asphalte ou bien un parfum cheap.

Bouche:
Juteux à souhait. Sucré avec un côté vanille hyper présent. Les céréales sont toutefois au rendez-vous, mais le sucre est tellement épais que ça lui coûte quelques points.

Finale:
Trop courte avec une infime vague de fumée qui accompagne un aspect malté présent à l’arrière-plan depuis le tout début.

Équilibre:
C’est parfois bon de laisser une chance au coureur. Ce JW n’est pas bon que pour les cocktails.

Note: ★★★★★

#106 • Old Pulteney 12 ans

40% alc./vol.
Distillerie Old Pulteney, Wick, Highlands, Écosse

La distillerie Old Pulteney fût érigée en 1826 et est encore à ce jour la distillerie la plus au nord du continent écossais, ce qui l’obligea longtemps à faire entrer le grain et sortir le whisky par voie maritime. Même que la plupart des travailleurs de la distillerie étaient aussi à l’époque employés comme pêcheurs.

Ce n’est bien sûr plus le cas de nos jours, mais l’air salin qui l’entoure joue toutefois toujours un rôle prépondérant sur la saveur finale du produit durant sa maturation.

La distillerie serait nommée ainsi en l’honneur dit-on de Sir William Pulteney, un avocat distingué et membre du parlement écossais. On dit même qu’il aurait été à un moment donné l’homme le plus riche du royaume-uni.

Récipiendaire d’un prix Double Gold au San Francisco World Spirits Competition en 2006, cette expression d’Old Pulteney a passé 12 ans en ex-fûts de bourbon américain..

Comme le dit si bien Russell Crowe les jours où il est de bonne humeur:

Il n’y a pas d’endroit où l’on peut respirer plus librement que sur le pont d’un navire.

Mais quand il prend un verre et commence à vouloir se battre ça ressemble plutôt à ceci:

Le vaisseau qui n’obéit pas au gouvernail devra bien obéir au récif.

Je qualifierais sa couleur d’une teinte à mi-chemin entre l’or profond et le rosé du sherry amontillado.

Nez:
Algues et fleur de sel. Agrumes, plus particulièrement zeste d’orange sanguine. Assez minéral avec des notes de poivre blanc.

Bouche:
Très doux, lavande sucrée, fleurs et savon. Touches de caramel et de cacao. Orge juteuse, pomme de tire et anis étoilé.

Finale:
Légère chaleur épicée. Vent de persil. Curieux. Chêne fumé.

Équilibre:
Excellent équilibre entre sucré, salé, acide et boisé. Une distillerie à découvrir.

Note: ★★★★★