#133 • Cutty Sark

40% alc./vol.
Edrington Group, Écosse

Prochaine mignonnette dans ma longue-vue, coup de chapeau à son navire homonyme, le blend écossais Cutty Sark.

Le Cutty Sark a été crée en 1923 par la compagnie de spiritueux britannique Berry Bros. & Rudd, en hommage au clipper britannique du même nom, mis hors-service et transformé en bateau-école un an auparavant.

Construit en 1869, c’est un des derniers clippers a avoir été bâti dans l’optique de transporter rapidement des denrées de luxe tel du thé et des épices, de la Chine à l’Angleterre, pour répondre à la demande croissante.

De 1973 à 2003, Berry Bros. & Rudd a été commanditaire de la Tall Ships’ Race, une course d’anciens grands voiliers restaurés. Pendant ces 30 années, la compétition s’appelait la Cutty Sark Tall Ships’ Race.

Le whisky Cutty Sark vient en plusieurs embouteillages. Le plus populaire est la version standard, qui ne porte pas de mention d’âge, que nous allons déguster aujourd’hui. Il en existe d’autres, tels le Storm (sans mention d’âge), le 12 ans, le 18 ans et le 25 ans, appelé aussi le Tam O’Shanter. La marque appartient aujourd’hui au groupe Edrington, qui gère aussi des marques de calibre telles Macallan et Highland Park.

Comme le disait si bien George Moodie, commandant du Cutty Sark de 1869 à 1872:

Naviguer est une activité qui ne convient pas aux imposteurs. Dans bien des professions, on peut faire illusion et bluffer en toute impunité. En bateau, on sait ou on ne sait pas.

Nez:
Très fruité. Fraises et crème, shortcake même. Rayon de miel. Suit un léger côté médicinal qui ne prend pas trop de place. Un deuxième nez révèle un souvenir de petit caramel mou Kraft.

Bouche:
Encore frais et fruité. On remplace doucement la face sucrée par une vague de poivre blanc, pour terminer en douce sur le sel marin. On se croirait même sur le pont du Cutty Sark.

Finale:
Chaude et longue, voire même réconfortante. C’est ici qu’on décèle le malt, accompagné de poivre et de bois. Présence de chocolat.

Équilibre:
Belle surprise. Beau mixer, je dirais même beau blend de party. Au format disponible en SAQ, je n’aurais pas peur ni honte de laisser traîner la bouteille sur la table lors d’une fiesta.

Note: ★★★★★

#132 • McClelland’s Speyside Single Malt

40% alc./vol.
Distillerie inconnue, Speyside, Écosse

Comme je l’expliquais plus tôt cette année dans mon article sur son expression de l’Islay, McClelland’s n’est pas une distillerie en tant que tel. La marque appartient à Morrison Bowmore Distillers et c’est disons une marque plus adaptée a de modestes budgets.

Au Québec, on ne retrouve habituellement que l’Islay. Aux Etat-Unis, par contre, on y retrouve aussi les versions Highland et Speyside de la gamme. Mon épouse ayant pris la mission de me rapporter un Highland, que j’aborderai prochainement, de sa visite dans le Maine, je me suis chargé de déguster le Speyside que j’ai trouvé en Californie.

Même si lors de sa visite, pour des raisons évidentes, Iain McCallum, l’ambassadeur de Morrison Bowmore, a gentiment refusé de me confirmer la provenance des expressions de McClelland’s, il est relativement facile de le deviner ou de le spéculer soi-même.

Morrison Bowmore possède trois distilleries en Écosse: Bowmore sur Islay, Auchentoshan dans les Lowlands et Glen Garioch dans les Highlands. Cela explique trois des expressions de McClelland’s. Qu’arrive t’il du Speyside? Morrison Bowmore ne possède pas de distillerie dans le Speyside. Alors d’où provient ce mystérieux whisky?

Plusieurs hypothèses au menu. Morrison Bowmore appartient au géant japonais Suntory. Cette dernière entretiendrait d’excellentes relations d’affaires avec Macallan. Serait-ce un Macallan 5 à 8 ans, pas tout-à-fait prêt, dont Macallan ne se risquerait pas à mettre en marché prématurément?

D’autres rumeurs veulent que Suntory s’entende bien aussi depuis peu avec Whyte & Mackay. Leur seule distillerie du Speyside est Tamnavulin, mais de toute façon le McClelland’s Speyside existe depuis 1999, avant qu’ils ne soient chummy chmmy. Ça me semble peu probable. Et maintenant qu’ils appartiennent à Diageo, ça pourrait littéralement être n’importe qui.

Quelqu’un sur le net a dit que c’était du Craigellachie, mais il ne s’appuie sur rien d’autre. Mon avis à moi? Un Macallan pas assez vieilli c’est une possibilité. Pourquoi ne pas demander à Marc? Nous n’avons rien à perdre.

Comme le disait si bien Sir Arthur Conan Doyle:

Lorsque vous avez éliminé l’impossible, ce qui reste, si improbable soit-il, est nécessairement la vérité.

Robe qui oscille entre le jaune et l’ambre léger.

Nez:
Doux et réservé. Vanille, beurre, citron et fruits séchés. Touche de madère. Pas désagréable mais vraiment rien d’excitant.

Bouche:
Beurre citronné, vanille et madère avec une note de… colle blanche? L’alcool brûle un peu.

Finale:
Courte et sans intérêt. Un peu de citron qui laisse rapidement place à une quelconque amertume.

Équilibre:
La finale vient briser ce trop jeune whisky. Même s’il n’est pas cher, choisissez autre chose, je vous en prie. Je retire ce que j’ai dit plus haut, Macallan serait incapable de produire un tel gâchis.

Note: ★★★★