#342 • Amrut Peated

46% alc./vol.
Distillerie Amrut, Bangalore, Inde

Je vous ramène aujourd’hui en Inde, chez nos amis de chez Amrut, qui se sont pendant les dernières années bâti une solide réputation qui laisse la plupart des autres producteurs indiens de whisky dans la poussière.

Allons-y avec une expression tourbée de ce single malt, le justement nommé Amrut Peated.

Élaboré avec le même soin que le reste de la gamme de la distillerie, subissant les mêmes conditions climatiques de vieillissement et embouteillé à 46% d’alcool, il ne devrait laisser personne indifférent.

Comme le disait si bien l’épouse du seizième président américain Abraham Lincoln et première dame des États-Unis de 1861 à 1865, Mary Ann Todd Lincoln (1818-1882):

Il n’y a pas d’homme plus aveugle que celui qui a déjà fait son choix.

Bel ambré doré intense.

Nez:
Pas exceptionnellement tourbé si je le mesure à mes attentes. Chêne, caramel, malt grillé, miel et toffee salé. Vanille et pommes vertes fraîches.

Bouche:
Le caramel salé et la tourbe frappent bien ici. Feu de camp, bois de chêne brûlé. Poivre blanc. un superbe équilibre entre la tourbe et le sucre.

Finale:
Longue avec beaucoup de fumée résiduelle. Caramel, vanille et chocolat noir sont aussi de la partie.

Équilibre:
On s’attend en général à un peu plus venant de la part de quelque chose qui s’annonce aussi « peated ». C’est loin d’être un monstre de tourbe, mais c’est un sacré bon whisky.

Note: ★★★★

#310 • Bastille 1789

40% alc./vol.
Bastille Whisky, Cognac, France.

Il y a bien longtemps, on m’a remis ce fond de bouteille à la blague, en me disant que je n’en tirerais pas grand plaisir. Après tout ce temps à procrastiner l’excécution et la parution de cette critique, voici le redouté Bastille 1789.

Le Bastille 1789 est un assemblage de whiskys français, produit dans la région de Cognac, à base d’orge maltée et de blé. Pour un style décidément plus écossais, ce whisky est distillé dans des alambics (pot stills) et est vieilli dans un amalgame de fûts de chêne limousin français, de merisier et d’acacia.

On le coterait 94/100 selon le Beverage Testing Institute! Mais avant de virer fou, arrêtons-nous et posons-nous la question à savoir c’est quoi ce BTI? En creusant un peu sur le net, il semblerait que ce soit un service de marketing plutôt qu’un panel impartial de juges…

Comme quoi il n’y a rien de mieux que de se faire sa propre opinion.

Comme le disait si bien mon grand chum le cardinal Léger:

Le whisky est une mauvaise chose, surtout le mauvais whisky.

Orange doré désaturé de façon inquiétante.

Nez:
Attaque d’alcool et de Crazy Glue, j’ai dû reculer soudainement le nez, chose que je ne fais jamais, mais le réflèxe a été plus fort que moi. Mélange plus que douteux de pâte à dents et de Crush à l’orange. Abjecte et repoussant.

Bouche:
Les fruits et les épices, entourés de solvant à peinture, prennent toute la place. Les céréales sont extrêmement difficiles à discerner, et plus je garde ce liquide en bouche, plus j’ai l’impression de nuire à ma santé, de maltraiter mon corps.

Finale:
Pas si pire au début comme finale, et on croit pouvoir la remercier d’être courte, mais elle nous dupe en nous laissant longuement en bouche un goût ranci de tuyau de cuivre oxydé et crotté.

Équilibre:
À l’aveugle j’aurais cru volontiers que ça aurait pu être autre chose qu’un whisky. Comme André, mon verre a fini dans l’évier. Je suis tellement bouleversé par cette expérience que je ne sais même pas quelle note je pourrais lui accorder. Allons-y pour un gros zéro étoiles, c’est juste bon pour l’évier. Définitivement le spiritueux le plus vil que j’aie goûté à date.

Note: ★★★★★