#280 • Nikka 17 ans Taketsuru Pure Malt

43% alc./vol.
Distillerie Nikka, Yoichi, Hokkaidō,
et Aoba-ku, Sendai, Préfecture Miyagi, Japon

Je saute un peu du coq à l’âne ces temps-ci avec aujourd’hui un embouteillage que j’ai goûté en octobre dernier au WhiskyLive Toronto, un vénérable blend de la distillerie nippone Nikka, le Taketsuru Pure Malt 17 ans.

Comme les autres de la même série, cette expression a été nommée ainsi en l’honneur du pèlerin Masataka Taketsuru, fondateur de la distillerie. Il fonda Nikka en 1934 aidé de sa femme écossaise Rita. Après leur mort, leur fils adoptif Takeshi continua à faire prospérer l’entreprise familiale. L’ensemble appartient aujourd’hui au groupe brassicole Asahi, et Takeshi Taketsuru est resté à bord à titre de consultant jusqu’à son décès en décembre 2014, à l’âge de 90 ans.

Bien qu’il n’est plus coutume de nos jours d’utiliser cette appellation, du moins en Écosse, l’étiquette arbore la mention pure malt, ce qui signifie que ce blend est assemblé uniquement à partir de différents single malts, comme l’ancien terme écossais vatted malt. Les malts utilisés proviendraient des distilleries de Yoichi et de Miyagikyo.

Comme le disait si bien le peintre et sculpteur japonais Tarō Okamoto (1911-1996):

Les vieillards et les comètes ont été vénérés pour la même raison : leurs longues barbes et leurs prétentions à prédire les événements.

Chers lecteurs je vous dois des excuses car il est facile lors d’un whisky show de se ramasser rapidement en mode « cocktail-jet-set », ce qui a malheureusement tendance à écourter les critiques…

Beau roux mais moins foncé que ce à quoi je m’attends d’un sherry cask semblable.

Nez:
Xérès assez timide, fruits rouges, raisins, dattes, bois, mais juste pas assez.

Bouche:
Beau miel astringent, épices, chêne, vin de xérès juteux, retour des épices, raisins secs dorés.

Finale:
Belles épices chaudes du xérès, feuille de tabac à pipe aromatisé à la cerise noire.

Équilibre:
Un bon blend sherry cask, mais qui a peur on dirait de s’affirmer pleinement.

Note: ★★★★★

#270 • Suntory Yamazaki 18 ans

43% alc./vol.
Distillerie Yamazaki, Shimamoto, préfecture d’Osaka, Japon

Avec un produit de cette distillerie déclaré meilleur whisky de 2014 par Jim Murray, il serait grand temps que je couche sur papier cette évaluation d’une bouteille que j’ai ramené de Californie il y a plus d’un an, et qui a d’ailleurs augmenté de près de 100$ aujourd’hui, le Suntory Yamazaki 18 ans.

Tiré à la base du savoir-faire écossais, le Yamazaki sous toutes ses formes a été peaufiné par les japonais pour établir un style de whisky bien propre au peuple nippon et unique au monde. La plupart des whiskys japonais y doivent un petit quelque chose, et aujourd’hui ils ont souvent leur propre classe à part parmi les plus grands experts de l’industrie.

Le Yamazaki 18 ans est l’expression régulière de la distillerie qui flirte le plus avec leurs éditions limitées encensées par la critique. Sa belle boîte embossée d’une texture de bois ainsi que sa sombre bouteille brune et son étiquette noire nous évoquent le plus profond des fûts de xérès.

Il serait approprié ici de citer ce célèbre proverbe japonais:

Ne suivez jamais les traces du malheur, il pourrait bien se retourner et faire volte-face.

Cuivre roux profond foncé merisier, mettez-en des adjectifs… Est visuellement au Yamazaki 12 ans ce que le Crown Royal Black est au Crown Royal régulier.

Nez:
Chêne, orge et noix de macadam sont nos amis ici. Léger cuir au fond, melon, racinette et puissant xérès. Beaucoup de zeste d’orange suivi d’une pointe de vanille.

Bouche:
Caramel épais, raisins, dattes et toffee sur les épices astringentes du sherry. C’est en bouche que son vrai caractère apparaît. Outre le chêne, on se laisse surprendre par des pêches et de la framboise.

Finale:
La main de fer du sherry dans le gant de velours de la douce fumée. Raisins secs Sunmaid.

Équilibre:
Un coup de maître. Un des tops malts nippons, mondiaux même. À ne pas manquer les rares fois où on peut mettre la main dessus.

Note: ★★★★