#109 • Still Waters Special 1+11 Blend Canadian Whisky

40% alc./vol.
Still Waters Distillery, Concord, Ontario, Canada

Pour ouvrir sa dégustation du 13 Août, un spécial whiskys canadiens, le Club de Scotch Whisky de Québec lève le rideau sur une expression canadienne un peu plus méconnue, le Still Waters 1+11 Blend Canadian Whisky.

C’est l’expression de base de la distillerie artisanale, un blend de quelques whiskys de quatre à six ans d’âge obtenus de d’autres distilleries, ainsi que de 10% de leur propre whisky, le 90% restant étant soigneusement conservé dans des fûts de bourbon pour utilisation ultérieure.

Lancée en 2009, la micro-distillerie Still Waters entra sur le marché avec une vodka récipiendaire de plusieurs prix. Aujourd’hui ils veulent prendre d’assaut le marché du whisky canadien en commencant avec ce blend, mais attention, leur tout premier single malt vient d’atterrir en Ontario ce printemps, délogeant par le fait même Glenora qui se targuait d’avoir le seul single malt canadien, le Glen Breton.

Mais comme l’a proféré à quelques reprises le regretté compositeur italien Antonio Salieri:

Le premier verre est meilleur que le trentième, mais moins bon que le deuxième.

Sa robe est extrêmement pâle, presque comme de la paille ou du maïs.

Nez:
Vanille, sucre, caramel, cassonade avec notes d’agrumes.

Bouche:
Légère présence de seigle, sucré, fruité. Plutôt tranquille.

Finale:
Voilée, presque invisible. Moins de poigne de disons un Crown Royal standard, mais beaucoup plus complexe. Les arômes et saveurs du départ y tourbillonnent encore.

Équilibre:
Vraiment pas mauvais pour l’entrée de gamme de cette distillerie artisanale. De quoi redorer la réputation des whiskys canadiens.

Note: ★★★★★

#093 • Canadian Club Classic 12 ans

40% alc./vol.
Hiram Walker & Sons Limited, Windsor, Ontario, Canada

C’est le moment de s’attarder sur un petit whisky bien de chez nous, venu tout droit du bas de la pyramide, pour souligner la Journée de la Confédération. Tout le monde connaît bien le Canadian Club, ou CC dans certains cercles, mais bien peu de gens savent qu’en réalité, il n’est même pas tout à fait originaire du Canada.

C’est en 1858 que Hiram Walker fonda sa distillerie à Detroit, au Michigan. À l’époque, son whisky était vu comme révolutionnaire car il était vieilli un minimum de cinq ans, alors que les autres expressions américaines l’étaient moins d’un an. Il était alors tout simplement connu sous le nom de Club Whisky, car ce n’était que les membres de clubs de péteux qui le consommaient. C’est l’arrivée imminente de la Prohibition qui poussa Walker à déménager sa distillerie peu après pour s’établir finalement à Windsor en Ontario.

Vers la fin du 19e siècle les distilleries américaines, voulant freiner la popularité du Club Whisky, insistèrent pour que la bouteille porte la mention « Canada » pour le différencier de leurs propres whiskys. Cela n’a eu pour effet que de mousser sa popularité, le bon vieux Canadian Club étant maintenant un produit « exotique » aux yeux du consommateur américain moyen. Pendant les années de la Prohibition, on dit même que le bandit notoire Al Capone fut l’un des plus gros clients de Canadian Club, passant soi-disant des milliers de caisses sous le nez des douaniers américains.

L’expression de base du CC, appelée Premium, est la plus populaire de nos jours et est vendue dans plus de 150 pays. Elle sert souvent de blender pour les cocktails. Mais ce n’est pas celle sur laquelle nous nous arrêterons aujourd’hui. Dans un esprit d’ambition je vise une coche au-dessus et je vous présente le Canadian Club Classic 12 ans qui a baigné dans des barriques de chêne blanc neuves pendant, comme l’indique son nom, douze ans.

Comme le disait si souvent feu l’ex PM Pierre Elliot Trudeau:

Jamais je ne voudrais faire partie d’un club qui accepterait de m’avoir pour membre…

D’une couleur aussi cuivrée que feu la cenne noire fraîchement frappée, plongeons dans le vif de la dégustation.

Nez:
Sucré, vanillé, plutôt herbeux et fermé. Une touche de colle à bois essaie de percer. Aucun rye en vue.

Bouche:
Une sorte de magie insolite s’opère. À peine huileux, rayon de miel avec une bonne dose d’épices. Sirop d’érable dilué, mais différent du Sortilège.

Finale:
Très courte. un tout petit peu de vanille et de raisin qui se volatilisent en criant lapin.

Équilibre:
Tout se passe en bouche. Un bel effort mielleux. Prix justifié. Excellent choix quand on est pas assez sûr d’être remis d’un rhume pour boire des trucs plus ruineux.

Note: ★★★★★