#289 • Pemberton Canadian Single Malt Whisky • Work in Progress 34 mois

44% alc./vol.
Distillerie Pemberton, Pemberton, Colombie-Britannique, Canada

Aujourd’hui j’ai une autre mini d’une distillerie artisanale qui à l’époque était sur le point de pouvoir mettre en marché un whisky pouvant légalement en porter l’appellation, le Pemberton Canadian Single Malt Whisky, un « Work in Progress » à deux mois de devenir un vrai whisky.

La distillerie Pemberton a été fondée dès 2008 et a commencé avec une production de Vodka faite à partir de pommes de terre de la Colombie-Britannique. Aujourd’hui leur portfolio s’étend aussi entre autres au brandy, au gin, à l’absinthe ainsi bien sûr au single malt whisky.

Ce dernier est fait d’orge maltée biologique à 100% et est vieilli dans des anciens fûts de bourbon. Pour l’instant leur version standard sera vieillie trois ans, mais rien ne les empêchera de faire des finitions spéciales en xérès, cognac, etc…

Comme le disait si bien le théologien, physicien, astronome et mathématicien écossais John Napier (1550-1617):

La maturité commence à venir quand on se contente d’avoir raison sans trouver nécessaire de prouver que quelqu’un à tort.

Jaune doré et foncé proche d’un vin de glace ou d’un pineau des Charentes.

Nez:
Assez différent, pour être poli. Très vanillé et fruité. Devient rapidement une sorte de compote de fruits beurrée sur la paroi intérieure du fût. Un genre de grain de céréale ranci et mouillé reste en arrière-plan. Pas top, loin de là.

Bouche:
Biscuits de Noël, menthe poivrée, vanille, herbe et céréales. Le nez était décevant mais ici on voit un sincère désir de briller, qui monte en flèche vers la finale.

Finale:
Vent de céréales grillées au miel qui promet presqu’une rédemption, mais un petit goût métallique vient tout balancer ces efforts au purgatoire.

Équilibre:
Pas dans ma palette. C’est un whisky qui transpire la distillerie artisanale. Peut-être sera t-il mieux à force de vieillir, mais ce goût d’alambic de cuivre crotté doit disparaître.

Note: ★★★★★

#264 • Forty Creek Evolution 2014

43% alc./vol.
Forty Creek Distillery, Grimsby, Ontario, Canada.

Je trouve le timing de cet article un peu maladroit, premièrement car je coupe ma série Highland Park en plein milieu, et deuxièmement parce que j’écris la première de mes critiques de la distillerie Forty Creek avec le plus épique à date de leurs éditions spéciales, mais bon je n’ai pas vraiment le choix. Car voyez vous le dernier opus de John Hall se mérite le titre, à mon humble avis, de meilleur whisky canadien de 2014, et bien que d’autres articles étaient prévus avant celui-ci, je vous dois bien de vous montrer avant la fin de l’année pourquoi il se mérite ce titre. Sans plus attendre, voici le Forty Creek Evolution 2014.

Sous la gouverne de John K. Hall, la distillerie ontarienne Forty Creek produit, en plus de ses expressions de base, à chaque année une édition spéciale avec une origine tout aussi spéciale. En 2014 nous avons eu droit à la huitième édition, que John a appelée le Evolution. Son nom est tiré de son origine, comme quoi c’est un bon vieux whisky qui a vieilli trois ans en fûts de chêne blanc, puis re-distillé et ensuite mis en barils de cabernet sauvignon pendant un neuf ans de plus, pour un total de douze ans, bien que techniquement vu la re-distillation, on ne peut vraiment lui attribuer cet âge.

Comme le disait si bien l’enseignant, politologue, économiste, écrivain et humoriste canadien Stephen Leacock (1869-1944):

La théorie de l’Evolution traite d’événements très anciens, détruit la position privilégiée de l’espèce humaine non seulement comme couronnement mais aussi comme finalité de la création, et foule aux pieds la moitié des religions de la planète.

Coloris d’un orange bruni tirant sur le sable égyptien avec d’onctueuses jambes un brin dodues.

Nez:
Riche caramel dès le départ, suivi de fruits juteux et d’une forte impression de xérès. On complète l’assiette avec quelques notes parsemées de chocolat, d’amandes et d’anis étoilé.

Bouche:
Épais caramel et sirop de table, relents de cabernet sauvignon et de chêne épicé. Sucre d’érable collé au fond de la poêle. Un peu de muscade saupoudrée sur des pointes de chocolat noir ici et là.

Finale:
Retour en force via un vent de dulce de leche ou de lait condensé. D’une douceur irréprochable malgré sa courte durée. Feuille de tabac et retour du chocolat noir.

Équilibre:
Complexité exceptionnelle, du beau savoir-faire en effet. Une expérience pour Hall, mais aussi pour nous tous. Le confort d’une tasse de vin chaud de Noël orné d’un gros bâton de cannelle.

Note: ★★★★