#079 • Bushmills 16 ans

40% alc./vol.
Old Bushmills Distillery, Bushmills, Irlande

On va commencer par un gros merci aux explorateurs de l’Irlande et de l’Écosse pour m’avoir donné la chance de goûter à plusieurs grands whiskys de ce monde, entre autres ce petit bijou irlandais disponible en SAQ, le Bushmills 16 ans.

Bien que la distillerie Bushmills date d’avant cela, elle obtint du roi d’Angleterre et d’Irlande Jacques Ier sa licence de distillation en 1608, comme la ville de Québec, il y a sûrement quelque chose à faire avec cette date, et a été fondée dans le Comté d’Antrim en Irlande du Nord. Elle produit autant des blends que des single malt. L’expression d’aujourd’hui est un single malt de 16 ans d’âge qui est premièrement distillé trois fois à l’irlandaise, puis vieilli en trois temps. La moitié passe son 16 ans dans un ex-fût de bourbon américain, l’autre moitié quant à elle dans un ex-xérès. Il sont ensuite mariés dans un tonneau ayant contenu jadis du porto.

On comprend maintenant d’où vient sa complexité. Comme le disait si bien le postimpressionniste français Paul Gauguin:

Prévenir la trahison, débusquer le faux ami, le jaloux parent, le traître avant qu’il inocule son venin est une opération aussi complexe que de nettoyer l’anus d’une hyène.

La couleur roux foncé de l’élixir nous dévoile rapidement son séjour porto-sherry…

Nez:
Vanille, sucre brûlé, gâteau aux épices, porto, gazon, sherry, fruits des champs. Couche après couche de joyeuse complexité.

Bouche:
Typiquement sherry. Fruité et épicé à l’extrême. Léger caramel.

Finale:
Gomme balloune et épices. De bonne humeur.

Équilibre:
Un des plus doux et fruités irlandais. Un pur plaisir à boire.

Note: ★★★★★

#071 • The Tyrconnell

40% alc./vol.
Distillerie Cooley, Riverstown, Irlande

Un autre candidat de choix pour contribuer à la base de la pyramide, le peu dispendieux mais non moins délicieux Tyrconnell.

Avant d’appartenir à la distillerie Cooley, la marque Tyrconnell était aux mains de la distillerie Watt, fondée en 1762. Ancrée dans la tradition, cette dernière avait un amour des chevaux de course et produisait un whisky de qualité supérieure. En 1876, le cheval des propriétaires, nommé Tyrconnell, surmonta des probabilités de 100 contre 1 et termina premier lors du National Produce Stakes, une course célèbre à l’époque.

Cet évènement a motivé la distillerie Watt à créer un whisky commémoratif pour l’occasion. Le fameux étalon adorne encore aujourd’hui l’étiquette de la bouteille. Outre l’expression de base dont je vous parle aujourd’hui, ils produisent également trois whiskys de dix ans affinés dans des fûts particuliers tels le porto, le sherry et le madère. La finition en tonneaux de madère a d’ailleurs été encensée par la critique et a été nommée « Whisky irlandais de l’année » par le réputé Jim Murray dans sa Whisky Bible 2008.

En parlant de Jim Murray, voici ce qu’il en a dit la dernière fois qu’il est passé prendre un café chez nous:

Un moustique peut piquer et faire se cabrer un cheval, mais l’un demeure un insecte et l’autre est toujours un cheval…

Nez:
Agrumes, pommes, épices, cidre. Pas de biscuits de Noël à l’irlandaise.

Bouche:
Miel, vanille, touche de citron. Déception par rapport au nez.

Finale:
Courte avec une petite acidité plaisante. Agrumes et épices.

Équilibre:
Doux et citronné dans son ensemble. Son petit côté que je qualifierais de « féminin » se prête bien aux premières dégustations. Idéal pour débuter l’exploration des single malts irlandais.

Note: ★★★★★