#047 • Glenlivet 12 ans

40% alc./vol.
Distillerie Glenlivet, Ballindalloch, Speyside, Écosse

Peu importe le domaine, il est toujours bon de prendre une pause et d’effectuer une introspection, voire même un retour aux sources, comme on dit. Parfois on le fait volontairement, et d’autres fois c’est la vie qui nous met devant le fait accompli.

Merci au toujours excellent Bouchon du Pied Bleu de se faire un point d’honneur de garder en tout temps au moins un scotch dans leur alignement convivial de digestifs. Cette semaine ce scotch était en l’occurrence mon tout premier scotch, parce qu’on se rappelle tous de sa première fois, le bon vieux Glenlivet 12 ans.

Ce n’est curieusement pas celui qui m’a séduit en premier et fait entrer dans l’univers du whisky. Celui-là on se le garde pour plus tard… Du coup j’ai étiré mon Glenlivet plus longtemps qu’il aurait fallu, et j’ai même fait sauter des champignons avec. Ça pourrait paraître blasphématoire ou mécréant aux yeux de certains péteux, mais disons qu’en tant que gars qui ajoute du Nectar d’Or à sa fondue au fromage, je pense avoir dépassé le stade de l’insurrection.

Et puis tant qu’à semer le trouble, j’y vais de surcroît avec une photo dénichée sur la toile (*Edit: Merci à Pierre Lahoud qui m’a fait cadeau d’une bouteille. Beaucoup de plaisir et en boni l’occasion de prendre mon propre cliché). Mais comme l’a si bien autrefois articulé le philosophe allemand Emmanuel Kant, dont c’était l’anniversaire hier:

Si on a commencé le bal, il faut s’attendre à ce que la danse continue…

Nez:
Orge et vanille dominés par le gazon jauni lors d’un été particulièrement sec.

Bouche:
En ordre décroissant: vanille, épices, agrumes. Me rappelle vaguement un Glenfiddich 12. Les saveurs sont là mais sans aucune évolution.

Finale:
De très timides épices déscendent tranquillement. Pourtant se marie bien avec les fromages.

Équilibre:
Avec un espoir de rédemption au nez qui se dégonfle rapidement en finale, je vais sans aucun scrupule voler cette ligne de Mike Ward et je vais dire que le Glenlivet 12 est un peu comme le Marcel Leboeuf des scotchs. Pas mauvais, mais pas extra non plus. Je le vois comme un excellent scotch de débutant, du genre « Je commence à commencer à m’intéresser au whisky ». Une chance qu’il ne goûte pas le Pur Noisetier en plus…

Note: ★★★★★

#044 • Speyburn 10 ans

43% alc./vol.
Speyburn-Glenlivet Distillery, Rothes, Speyside, Écosse

La seconde mignonette que j’ai eu l’occasion de siroter la semaine dernière a été le Speyburn 10 ans. Certains diront que j’aurais pu en profiter pour boire des trucs que je ne retrouve pas au Québec, mais ces petits formats que l’on retrouve pleine grandeur en SAQ ont « fait la job » pendant que je me gardais des exclusivités pour ouvrir ici ensuite. Ne vous en faites pas, j’y arriverai dans les prochaines semaines et vous ne serez pas déçus. Comme l’a si admirablement illustré en paroles Ghandi:

Chien en vie vaut mieux que lion mort.

Le Speyburn est une concoction de la distillerie Speyburn-Glenlivet, à ne pas confondre avec la distillerie Glenlivet proprement dit. Elle a été fondée en 1897 avec l’idée bien ancrée en tête que les premiers fûts seront remplis pour le jubilé de diamant de la reine Victoria. Surprenant, vu le proverbe écossais suivant:

Douze Highlanders et une cornemuse font une rebellion…

Pour ceux qui ont poursuivi la lecture jusqu’ici et qui l’ignorent, un jubilé de diamant est une célébration qui marque les 60 ans de règne d’un monarque. Et dire que je viens de louper celui de notre bonne vieille reine Elisabeth II en juin dernier. Ça vaut bien un autre verre de whisky.

Nez:
Sa couleur jus de pomme dorée s’accorde avec son âge. Ça sent définitivement les pommes. Avec un peu de tire. En le laissant s’ouvrir un peu on se voit gratifié de toffee, de caramel et d’agrumes. J’en ai quand même senti de meilleurs.

Bouche:
Vanille, épices, un peu de tourbe pour couronner le tout. Un petit côté acide accompagne le retour des pommes à la fin. J’en ai quand même goûté de meilleurs.

Finale:
Finale sèche et épicée surplombée par un brin de toffee. Un goût étrange de racinette me reste sur le palais. J’en ai quand même fini de meilleurs.

Équilibre:
Tout ceci ne nous empêche pas toutefois d’apprécier ce scotch, il est quand même agréable, bien qu’il y en ait de meilleurs. L’apologie la plus appropriée serait la citation suivante de Sir John Alexander Macdonald:

Peut-être, mais pour dix piasses de plus j’ai un Macallan 10 ans!

Note: ★★★★★