#286 • BenRiach 15 ans Solstice Portwood Peated

50% alc./vol.
Distillerie BenRiach, Elgin, Speyside, Écosse

Ça faisait au moins 200 articles que je n’avais pas visité un malt de la distillerie BenRiach, et ça fait du bien de replonger là-dedans. Ça fait du bien aussi de publier enfin un article auquel je peux ajouter une belle photo de whiskyporn.

On y va aujourd’hui, à peine quelques jours après l’équinoxe, pour une expression massivement tourbée de BenRiach, le Solstice 15 ans. Massivement mais inhabituellement, du moins traditionnellement pour un embouteillage du Speyside. Le fruit de cette distillation a ensuite dormi pendant au moins 15 ans dans un mélange de barriques de bourbon et de porto Tawny de la région septentrionale de Douro au Portugal.

Comme le disait on ne peut mieux l’écrivain et journaliste écossais Charles Mackay (1814-1889):

Il vaut mieux creuser sa tombe avec sa fourchette qu’avec une pelle. C’est plus agréable et c’est plus long.

Roux-rosé tirant sur un crépuscule orangé.

Nez:
Nous surprend sans crier gare. Des arômes vineux de raisin et d’épices, comme un sherry, mais tellement plus doux et plein d’assurance à la fois. Le tout enveloppé dans un délicat cuir tourbé et sucré. une force déchaînée parfaitement contrôlée.

Bouche:
La tourbe nous prend fermement par la main pour nous faire traverser des champs de fruits sucrés mûrs, pour atterrir sur les lattes boisées de ce fût expérimenté. De belles épices pointent par-ci, par-là pour exciter le tout.

Finale:
Les épices langoureuses étirent la finale et déposent partout en bouche les traits caractéristiques de son fût de vin fortifié.

Équilibre:
La maîtrise des éléments qui rendent les finitions de sherry et de porto si délectables frise ici la perfection. La seule ombre au tableau, non-négligeable, provient de l’intensité de la tourbe, qui malheureusement éclipse le reste un petit peu plus à chaque gorgée.

Note: ★★★★

#281 • Glenlivet 16 ans Nàdurra • Batch 0614C

55.2% alc./vol.
Distillerie Glenlivet, Ballindalloch, Speyside, Écosse

Il y a deux semaines, nous recevions la visite au Club de Scotch Whisky de Québec de M. Frank Biskupek, l’ambassadeur canadien pour Glenlivet.

Ayant déjà goûté à tous les malts de la session, je n’ai pas cru bon de sortir le carnet de notes, ne serait-ce aussi que pour profiter de cette excellente soirée sans me soucier d’en extraire une critique. Mais comme on dit en anglais the devil is in the details ; le Glenlivet Nàdurra en présence n’est pas de la même batch que celui qui a été publié ici il y a environ deux ans. Il n’affiche même pas un taux d’alcool identique! Il doit donc y avoir des différences… Allez au travail!

Comme le disait si bien l’héroïne de la Nouvelle-France Madeleine de Verchères (1678-1747):

Quand la cheminée flambe, c’est signe que le poêle tire bien.

Couleur uber-dorée et peu profonde pour son âge et son degré d’alcool.

Nez (22):
Assez plaisant sur de fortes notes d’orge juteuse et sucrée, un peu de pommes vertes, de citron et de meringue grillée au chalumeau comme dans Les Chefs. Ça ne pique pas les narines, mais on dirait tout de même qu’il faut s’attendre à un punch du tonnerre.

Bouche (22):
Pommes vertes bien juteuses et sucrées. Épices bien balancées, portant surtout sur la cannelle. Beaucoup moins fort en bouche qu’on le penserait.

Finale (23):
Fort chaleureuse sur des notes de bois, de vanille et encore de bâton de cannelle.

Équilibre (22):
Comme c’est souvent le cas dans les whiskys produits en « batch », la qualité peut souvent varier. Heureusement, dans ce cas-ci, on a droit à une maudite belle surprise.

Note ★★★★