#040 • Bruichladdich Organic Multi-Vintage

46% alc./vol.
Distillerie Bruichladdich, Bruichladdich, Islay, Écosse

Sortez votre linge de friperie, votre sacoche en chanvre et vos rastas, c’est l’heure de goûter à l’avant-dernier whisky du 12 mars, un scotch whisky fait d’orge biologique, le Bruichladdich Organic.

Fondée en 1818, la distillerie Bruichladdich produit un whisky qui est moins typiquement tourbé que les autres distillerie d’Islay. Toutes expressions confondues ils utilisent en général 30 à 40% d’orge biologique dans leurs whiskys. Celui que nous allons déguster à l’instant en est bien sûr composé à 100%. Enroulons-nous dans nos couvertes, allumons de l’encens et laissons-nous porter sur cette citation d’Anton Tchekhov pleine de double-sens:

L’apiculteur était communiste par amour des abeilles dont il admirait l’organisation. C’est juste la reine qui lui posait problème.

Nez:
Un mur de cuir tourbé pendant exactement une seconde. Le mur s’écroule tout de suite pour faire place à des céréales douteuses, comme un gruau pas propre. Fumée, fruits secs, lichen. Une touche d’acidité, mais demeure terreux à tous les niveaux.

Bouche:
Citron, pointe de biscuits à la vanille. Céréales au miel. S’épuise un peu trop précipitamment.

Finale:
Poivré mais sans intérêt. Reste un après-goût de cuivre pas super. Une sorte d’aigreur caustique persiste.

Équilibre:
Pas trop mauvais, mais pas brillant non plus. Correct, si on veut se donner bonne conscience, autant manger des graines tant qu’à y être. Bonyenne, trop de sous-entendus, je saigne des yeux.

Note: ★★★★★

#020 • McClelland’s Islay Single Malt

40% alc./vol.
Distillerie Bowmore, Bowmore, Islay, Écosse

Pour ce billet je vais faire plaisir à mon collègue Marc-André qui ne cesse de prêcher l’importance de garnir la « base de la pyramide », c’est-à-dire profiter des scotchs et whiskys que l’on pourrait qualifier « d’entrée de gamme », afin de mieux apprécier ceux qui peuvent nous sembler plus inaccessibles, que ce soit par coût ou par rareté.

J’ai donc choisi le McClelland’s Islay Single Malt. Il n’existe pas de distillerie McClelland en soi, c’est une marque appartenant à Morrison Bowmore Distillers, qui possède des distilleries telles que Auchentoshan, Glen Garioch et, vous l’aurez deviné, Bowmore. C’est de cette dernière que provient le scotch dont je vous parle aujourd’hui.

Autre fait divers intéressant, Morrison Bowmore appartient au groupe japonais Suntory, le même Suntory qui produit le whisky de la pub de Bill Murray dans l’excellent Lost in Translation. Si Unibroue appartient aux japonais, pourquoi pas McClelland’s?

Nez:
Je laisse le verre sur la table après l’avoir versé, et une faible vapeur d’iode embaume la pièce. Ça sent l’hôpital avant même d’avoir songé à mettre le nez au dessus. L’ambiance est plein de promesses. Je plonge dans le verre et une tourbe intense me met au défi, suivi d’une fumée raffinée mais assurée.

Une infime touche de cuir s’en dégage après en avoir pris une gorgée. Un peu moins subtil que les autres Islay auxquels j’ai goûté. Comme s’il me disait « C’est de même »…

Bouche:
Miel onctueux dès l’arrivée sur la langue, volutes de fumée par la suite pour finir en épices. Le tout dominé par un petit côté un peu plus fade sur lequel j’ai de la difficulté à mettre le doigt.

Finale:
Très nette et quand même plus longue que ce à quoi je m’attendais. Un brin de fumée au début et ensuite on s’étire sur un fond de pastilles pour la toux. Je suis intrigué par ce que ça doit donner si j’en bois pendant un rhume.

Équilibre:
Pour les experts, je dirais que ce n’est rien de plus qu’un Islay de semaine. C’est toutefois un bon début si on en est à notre tout premier Islay, il ne faut pas effrayer les gens après tout. Un des bons rapports qualité-prix en SAQ.

Note: ★★★★★