#075 • Ardbeg Ardbog 2013

52.1% alc./vol.
Distillerie Ardbeg, Port Ellen, Islay, Écosse

Bienvenue à la première de trois critiques sur la sélection du Club de Scotch Whisky de Québec pour le fameux Ardbog Day. Une fois les délicieux cocktails du Talea consommés, la dégustation de scotchs straight commence par l’expression créée justement pour cette occasion, le Ardbog.

Avec raison, un marketing du tonnerre a été déployé pour l’occasion, entre des bannières Ardbeg flottant un peu partout et des brouettes pleines de tourbe, une bouteille de Ardbog littéralement enchaînée pour contenir toute la puissance de sa tourbe.

Merci à Ruaraidh, Patrick, Pierre-Luc, David et Baptiste pour avoir sorti leurs gros bras, car la bouteille de Ardbog que nous avions pour la dégustation était un monstre de 4.5 litres. Officiellement, on appelle cela un Mammouth.

Comme l’a quelques fois proféré le philosophe polonais Jósef Kremer:

Tremblez devant l’esclave quand il brise ses chaînes.

En levant le verre devant la fenêtre du Talea, le peu de soleil nous dévoile un whisky ochre, doré tirant sur le cuivre.

Nez:
Douce fumée, caramel au beurre style Werther’s Original, noisette, cuir. Notes de lavande, de gazon et de tourbe.

Bouche:
Ample et huileux au niveau de la texture. Caramel salé et épices. Le sherry domine rapidement la fumée de tourbe pour un résultat puissant et doux à la fois.

Finale:
Les épices surfent doucement sur une vague de fumée iodée.

Équilibre:
Un grand cru Ardbeg, une belle édition spéciale. De quoi se rappeler 2013.

Note: ★★★★

#074 • Ardbeg Galileo

49% alc./vol.
Distillerie Ardbeg, Port Ellen, Islay, Écosse

Espace, frontière de l’infini, vers laquelle voyage notre vais… attendez, je divague. Demain c’est le 1er juin, et le 1er juin c’est Ardbog Day, le jour férié autoproclamé de la distillerie Ardbeg. Pour l’occasion, le Club de Scotch Whisky de Québec organise une dégustation spéciale avec comme invité l’ambassadeur Ruaraidh MacIntyre. Mais j’aurai amplement le temps de vous en reparler demain et au courant du reste de la semaine.

Pour moi-même commencer le bal, et parce qu’on m’a dit que cette expression stellaire ne serait pas de la partie, j’ai décidé aujourd’hui de vous vanter le Ardbeg Galileo. Ce whisky en est un de 12 ans d’âge qui marque un évènement bien particulier. Ardbeg a décidé en 2011, avec la participation de la firme de recherche NanoRacks LLC, de lancer pour la première fois du whisky dans l’espace. En fait, une petite quantité de leur whisky est en train de vieillir sur la station spatiale internationale au moment où l’on se parle. L’expérience a pour but de mesurer les effets de l’apesanteur sur la maturation, les saveurs et les arômes du whisky.

Pour commémorer l’évènement, Ardbeg a lancé cette édition spéciale, distillée en 1999 et embouteillée en 2012, l’a empaquetée dans un superbe emballage rétro-sci-fi, et l’a judicieusement nommée Galileo. Donc non, malheureusement ce n’est pas précisément ce scotch qui a été dans l’espace. Inutile de vous dire que les bouteilles qui ne contiendront qu’une fraction du nectar spatial quand il reviendra sur terre se vendront à un prix mirobolant.

Comme le disait si bien William Shatner:

Le temps et l’espace sont infinis, et pourtant on n’en a jamais assez…

Nez:
D’une belle couleur caramel doré, mielleuse même, dès qu’il est versé, l’Islay emplit la pièce. Bien sûr, fumée de tourbe plein la gueule. Avec un peu de persévérance on prend plaisir à y découvrir du chêne vanillé, de la guimauve grillée, du beurre, du cuir, du gazon et du goudron. Le nez est si sophistiqué qu’on en oublie de le boire.

Bouche:
Sucré-salé comme dirait Guy Jodoin. Tourbe à la vanille, tabac à pipe, notes de réglisse noire.

Finale:
La boucane et une tourbe un peu poivrée s’éclipsent placidement pour faire place à l’amertume d’une touche de grains d’espresso.

Équilibre:
Un Ardbeg d’enfer, comme il se doit. On sent un peu le marketing derrière l’histoire spatiale, mais la boîte rétro est vachement cool.

Note: ★★★★