#101 • 1792 Ridgemont Reserve

46.85% alc./vol.
Distillerie Barton Brands, Bardstown, Kentucky, États-Unis

Merci à Josée, une collègue de mon épouse, qui m’a gracieusement offert cette belle bouteille au cou bardé de jute, pour services rendus, le beau Ridgemont Reserve 1792.

C’est un bourbon dans la plus stricte expression du terme, directement de Bardstown au Kentucky, la capitale du bourbon de l’univers. Il est vieilli huit ans, ce qui est respectable pour un bourbon, et est toujours produit comme un small-batch avec une clientèle-cible plutôt traditionnellement péteuse.

Il s’appelait au départ le Ridgewood Reserve, mais dû à une poursuite de Woodford Reserve, un autre excellent bourbon qui avait peur de la confusion que cela pouvait causer chez les clients, le Ridgewood changea de nom pour le Ridgemont Reserve en 2004. On y ajoute 1792 en référence à l’année où le Kentucky devint le 15e état américain.

Le Ridgemont Reserve 1792 est d’ailleurs le Official Toasting Bourbon of the Kentucky Bourbon Festival, c’est-à-dire qu’il est servi au festival comme bourbon officiel, notamment pour boire à la santé.

Comme l’a souvent dit le légendaire pionnier américain Daniel Boone quand il se frottait à des impondérables:

Avec de l’argent, chacun peut offrir des mets succulents et des vins renommés, mais la courtoisie et l’amabilité ne s’achètent pas.

Ça doit se trouver ça dans la palette Sico chez Rona, « orange bourbon »…

Nez:
Seigle et chêne, miel et menthe. Enrobé d’un doux ballet de cassonade et vanille qui ne trahit étonnamment en rien son taux d’alcool plutôt généreux.

Bouche:
Un gros front de miel sucré attaque en premier pour prestement battre en retraite devant les épices et la menthe.

Finale:
Un fond boisé de chêne fait office de scène pour un duel de longue haleine entre la vanille et le chocolat.

Équilibre:
Le bourbon parfait pour se planter sur la véranda en attendant de pied ferme l’orage épique qui nous libèrera du joug de cette canicule infernale.

Note: ★★★★★

#097 • Maker’s Mark

45% alc./vol.
Distillerie Maker’s Mark, Loretto, Kentucky, États-Unis

Pour continuer dans une lancée pro-américaine, car après tout c’est leur semaine d’indépendance, j’ai décidé de vous parler d’un des fleurons de la Kentucky Bourbon Trail, le seul et unique Maker’s Mark.

Autrefois nommée la Burks’ Distillery, la distillerie Maker’s Mark a été fondée en 1954 et son premier embouteillage fut mis en marché en 1958, avec son fameux bouchon de cire rouge reconnu mondialement. La distillerie est aujourd’hui considérée par le gouvernement américain comme un des National Historic Landmarks, ou en français « sits historiques nationaux ».

Même si elle arbore un grand côté traditionnaliste, au printemps dernier la distillerie fût tout de même au coeur d’une controverse qui fit réagir avec zèle la communauté du whisky. Citant officiellement des raisons de respect de la demande, Maker’s Mark annonca une baisse du taux d’alcool de son expression phare, passant de 45% à 42%, et ce selon eux sans altérer la saveur et les arômes propres à la marque. Cette nouvelle mis la communauté internet en feu, et suite à leurs impétueuses réactions, en moins d’une semaine la compagnie changea de cap et renversa sa décision. La rumeur veut que quelques bouteilles à 42% auraient pu se retrouver sur le marché avant le changement d’orientation de la direction. Inutile de dire que ces bouteilles seront des articles de collection qui iront chercher un bon prix plus tard.

Pour citer cet extrait de la Bible Catholique Orange:

Shai-Hulud, ver des sables d’Arrakis, « le vieil homme du désert », « le vieux père éternité », « le grand-père du désert ». Il est significatif que ces noms, prononcés d’une certaine façon ou écrits avec des majuscules, désignent la déité terrestre des superstitions fremen. Les vers des sables atteignent des dimensions colossales (on a observé dans le désert profond de vers de 400 mètres de long) et vivent très longtemps quand ils ne se tuent pas entre eux ou ne se noient pas dans l’eau qui, pour eux, est toxique. On pense qu’une grande partie du sable qui recouvre Arrakis est produit par l’action des vers.

Couleur profondément cuivrée. Plus un éclat d’ambre que la pierre elle-même.

Nez:
Cassonade et vanille. Quelques fruits et encore de la vanille. Une bonne dose de maïs suivie d’une bonne agressivité dûe à son taux d’alcool.

Bouche:
Vanille et épices. Velouté avec blé et noix noyés dans le miel.

Finale:
Le miel s’évanouit pour faire place au maïs et à la vanille. Reste sec.

Équilibre:
Un solide bourbon qui mérite sa place dans toute armoire à whisky qui se respecte. Considérant son prix dérisoire, il ne faut surtout pas hésiter à cuisiner avec ou à le marier à un morceau de sauvagine au dessert.

Note: ★★★★★