#164 • Tobermory 10 ans

46.3% alc./vol.
Distillerie Tobermory, Tobermory, Île de Mull, Écosse

L’avant-dernier whisky du 17 décembre dernier au Club de Scotch Whisky de Québec provient de la pittoresque Île de Mull, qui a la réputation d’être l’une des plus spectaculaires îles de l’Écosse, je parle ici du Tobermory 10 ans.

La distillerie Tobermory a été fondée en 1798 au départ en tant que brasserie, avant d’être convertie pour la production de whisky en 1823. C’est la seule distillerie de l’île et elle est située dans la ville du même nom, reconnue entre autres pour ses maisons colorées rappelant certains paysages hollandais. Le nom Tobermory provient du gaélique Tobar Mhoire, qui se traduit littéralement par le « puits de Marie », qui fait référence à la chapelle de Sainte-Marie située dans la municipalité.

Pour son expression éponyme, Tobermory utilise un malt non tourbé et puise sa saveur des lochans de l’île. On l’utilise non seulement en tant que single malt, mais aussi dans des blends tels le Black Bottle.

Comme le disait de façon si enchanteresse le compositeur, chef d’orchestre, pianiste, organiste et professeur de musique canadien-français Calixte Paquet dit Lavallée, que vous connaissez probablement mieux en tant que l’artiste derrière notre bon vieux Ô Canada, et sous le nom de Calixa Lavallée (1842-1891):

Le manger trop mou et le manger trop dur sont deux choses bien distinctes mais tout aussi catastrophiques l’une que l’autre.

Le contenu du verre porte fortement vers le blanc et peut ainsi presque nous leurrer en nous faisant croire que c’est un vinho verde.

Nez:
On entame la danse en grand avec une influence prépondérante de tourbe iodée et de pneu neuf, enrobant une douce vague d’agrumes qui pointe doucement à l’horizon.

Bouche:
La tourbe sucrée virevolte en bouche et passe du beurre fondu à la fumée, sans oublier quelques arrêts pour laisser monter les pommes et la crème anglaise.

Finale:
Le caoutchouc tourbé revient rapidement sur une vague douce et sucrée via rétro-olfaction.

Équilibre:
Un scotch très affirmé qui, pour une expression de base, reste un solide malt de l’Île de Mull.

Note: ★★★★★

#163 • Highland Park 10 ans

40% alc./vol.
Distillerie Highland Park, Kirkwall, Orkney, Écosse

On entame la pente descendante de la soirée festive du 17 décembre dernier au Club de Scotch Whisky de Québec avec une expression laissée pour compte par la SAQ, le jeune et l’espère t-on tout aussi fringuant Highland Park 10 ans.

On peut facilement affirmer que c’est la mouture de Highland Park la plus jeune offerte au Canada, sinon au monde, du moins parmi les expressions disponibles aujourd’hui et portant un énoncé d’âge. C’est une bouteille qui est passée sous le radar en 2013, avec une mise en marché estivale en Allemagne et aux Pays-Bas en format 350ml, suivi du Canada en plein format 750ml l’automne dernier.

Nous ne l’avons peut-être pas eu au Québec, mais nous pouvons aisément nous consoler à l’aide de ces paroles de notre bien-aimé navigateur, cartographe, soldat, explorateur, géographe, fondateur de Québec et de surcroît français Samuel de Champlain (~1567-1635):

Un homme qui parle trois langues est trilingue. Un homme qui parle deux langues est bilingue. Un homme qui ne parle qu’une langue est anglais.

Le verre affiche une pâleur digne d’un chardonnay plus que typique.

Nez:
Un fond timide d’agrumes et de miel est discernable, mais ce qui frappe le plus reste un vent de gras de fondue au fromage, de religieuse collée au fond du caquelon, bordé de notes de fumée et de gazon.

Bouche:
Douceur et équilibre emblématiques de la distillerie. Amalgame envoutant de céréales sucrées sirupeuses et de rayon de miel avec un fond de bruyère et de tourbe.

Finale:
On flotte doucement sur un franc et langoureux vent de tourbe citronnée et gazonnée.

Équilibre:
Une expression de départ pas assez solide à mon goût pour la renommée et l’héritage de Highland Park. Dans mon livre à moi, le 12 ans reste une base plus équilibrée, et pour dix dollars de plus avec un voyage en Ontario en moins, la question ne se pose même pas. Ça reste tout de même une belle occasion pour initier un néophyte aux scotchs des Orcades.

Note: ★★★★★