#183 • Highland Park 12 ans (post-2006)

43% alc./vol.
Distillerie Highland Park, Kirkwall, Orkney, Écosse

Avec une mignonnette de son ancienne recette à ses côtés pour une dégustation comparée, voici la mouture actuelle de l’expression-phare de la distillerie septentrionale, j’ai nommé le Highland Park 12 ans.

Highland Park demeure une des seules distilleries écossaises à malter ses propres graines d’orge sur place, les séchant à l’aide de leur tourbe unique des Orcades. Une des forces des expressions de la distillerie est leur constance. Le renommé expert et critique de whisky feu Michael Jackson (non Steve, pas feu le chanteur) l’a nommé « The greatest all-rounder in the world of malt whisky« , ce qui veut dire « Le plus versatile de tous les whiskys de malt ». En effet, difficile de se tromper quand on prend la peine de choisir un malt HP.

Comme le disait si bien l’acteur, animateur et arbitre en chef à la Ligue nationale d’improvisation (LNI) Yvan Ponton :

Si l’on vient vous dire qu’une montagne a changé de place, permis à vous de le croire ; mais si l’on vous dit qu’un homme a changé de caractère, n’en croyez rien.

Un joli caramel doré nous met l’eau à la bouche.

Nez:
Une entrée en scène du tac-au-tac qui ne fait pas dans la dentelle ni dans la politesse. Il manque un peu de finesse par rapport à l’ancien embouteillage, mais il apporte aussi un petit côté irrévérencieux fort plaisant. Herbe, fleurs et bruyère sont à l’avant-plan et obscurcissent le miel, le sherry et le malt. Une touche d’abricot perce les nuages.

Bouche:
Miel et abricot sont mis de l’avant, accompagnés d’une légère fumée qui ne prend pas trop le dessus. Le côté herbeux est moins présent qu’il ne l’était au nez.

Finale:
On part en flèche avec une belle rétro-olfaction de fumée de bruyère et un gros rayon de miel pour conclure sur un joli kick d’alcool.

Équilibre:
Plus rough et moins raffiné que la vieille recette. Si l’embouteillage pré-2006 arrive en costard, le post-2006 est en jeans et t-shirt. Au moins il n’est pas en culottes de jogging…

Note: ★★★★

#182 • Highland Park 12 ans (pré-2006)

43% alc./vol.
Distillerie Highland Park, Kirkwall, Orkney, Écosse

Merci à Pierre-Luc pour avoir partagé avec moi lors de notre dernière dégustation linéaire une mignonnette de ce malt éteint depuis quelques années, l’ancienne recette du Highland Park 12 ans.

Le malt Highland Park est réputé pour non seulement ses vieillissements en fût de sherry, mais aussi pour sa tourbe singulière, empreinte du caractère unique des Orcades. Cette dernière est influencée par le climat particulier des ces îles, marqué par de puissants vents gorgés d’air salin, ce qui fait que les arbres locaux s’ennuient de leur mère en simonak! L’herbe, le bruyère et le lichen ont le champ libre et en profitent alors pour envahir les tourbières, donnant ces notes si propres aux expressions de Highland Park.

Comme le disait si souvent dans son heure de gloire le guitariste et auteur-compositeur-interprète américain Kurt Donald Cobain (1967-1994):

Certainement, Dieu est très généreux d’avoir donné l’alcool à l’homme. Si j’avais été Dieu, j’en aurais gardé la recette pour moi tout seul.

Un beau caramel cuivré nous annonce de belles choses à venir.

Nez:
Un vent se lève et nous apporte une cuillerée de miel, une touche de fumée et un soupçon de bruyère éclipsé. Le malt grillé et le gazon ne sont pas très loin derrière. Extrêmement complexe et balancé pour son âge.

Bouche:
Un tourbillon d’épices, de sherry, d’orange, de miel, d’herbe, d’orge, de fumée iodée et de caramel salé nous enveloppe dans une douceur sans pareil.

Finale:
Longue et sucrée-salée, légèrement amère. Le bruyère revient main dans la main avec un gros grain juteux d’orge maltée.

Équilibre:
Un vrai de vrai single malt. La pureté de la céréale distillée dans toute sa splendeur. Une vraie honte d’avoir altéré la recette à ce point.

Note: ★★★★