#240 • Balblair 2002

46% alc./vol.
Distillerie Balblair, Edderton, Highlands, Écosse

Il y a un bout de temps, à une époque presque immémoriale, lors d’une soirée embrumée du Club de Scotch Whisky de Québec, je me suis vu offert un verre d’un malt d’une des seules distilleries écossaises fonctionnant exclusivement avec des millésimes plutôt qu’avec des énoncés d’âge, je parle ici d’un bon vieux Balblair 2002.

De sa fondation en 1790 jusqu’ici, tous les embouteillages de Balblair sont sélectionnés avec précision uniquement lorsqu’ils sont à leur summum, peu importe leur âge, pour que la seule donnée qui importe soit l’année de distillation, indépendamment du moment de l’embouteillage.

Le Balblair 2002 a été embouteillé en 2012, donc pas besoin d’être trop calé en mathématiques pour en deviner l’âge.

Comme le disait si bien le mathématicien, physicien et philosophe français René Descartes (1596-1650) :

Si l’esprit d’un homme s’égare, faites-lui étudier les mathématiques car dans les démonstrations, pour peu qu’il s’écarte, il sera obligé de recommencer.

Teint pâle. paille, foin, presque blanc.

Nez:
Frais et très floral, plein de vanille, chêne, caramel, citron et pommes vertes pas tout-à-fait mûres. Je sens une céréale, mais bizarrement plus proche du riz que d’autre chose. Un nez qui ne manque pas de variété, mais plutôt de finesse.

Bouche:
Vanille et jus de raisin blanc avec des notes de chêne plutôt prononcées nous inonde le palais. Légère vague d’agrumes et de bitters avec une touche de key lime pie qui part en force pour rapidement se faire oublier.

Finale:
Restants de chêne poussiéreux avec un arrière-goût un peu métallique. Trop amère et heureusement courte.

Équilibre:
Difficile. Nez trop discret, bouche trop affirmée. Construction solide, mais un essai assez douteux au niveau du raffinement.

Note: ★★★★★

#239 • Dalwhinnie 15 ans

43% alc./vol.
Distillerie Dalwhinnie, Dalwhinnie, Highlands, Écosse.

C’est Ian Buxton dans son livre 101 Whiskies To Try Before You Die qui qualifie ce whisky de « whisky pour les gens qui n’aiment pas le whisky », ce qui illustre un peu la douceur de ce malt que j’ai essayé au Whiskies of the World Expo 2014 de San Jose, bien que disponible en SAQ, le Dalwhinnie 15 ans.

La distillerie Strathspey fut fondée en 1897, uniquement pour faire faillite au bout d’un an. Elle est rachetée cette même année et est renommée en l’honneur du village où elle fut érigée : Dalwhinnie. Signifiant « lieu de rencontre » en gaélique, cette distillerie serait selon les dires de certains une des plus hautes de l’Écosse, d’une altitude de 326 mètres.

On est dans les Highlands ou on l’est pas…

Comme l’a si bien dit une fois l’écrivain britannique Alan Alexander Milne (1882-1956) :

Tout le monde chante les louanges de la vue qu’on a du haut des montagnes, personne ne parle des vues qu’elles obstruent.

D’apparence plutôt onctueuse, le verre arbore des reflets dorés et pâles tel du blé au miel ou une tige de coton.

Nez:
Herbe, miel et vanille. Doux, doux, doux, malt et citron.

Bouche:
Incroyablement doux, presque ennuyant. Miel, herbe et citron sont toujours là, mais le tableau manque tellement d’affirmation et de caractère qu’on jurerait que son taux d’alcool est inférieur à 40%. Quelques petits fruits tentent de sauver les meubles, avec un succès modéré.

Finale:
Vague de poivre citronné à l’avant-plan. Bien au loin, à l’horizon même, une impression de bière moufette se matérialise.

Équilibre:
Ian Buxton a bien raison. Définitivement un splendide malt de débutant, mais tristement moins dans ma palette.

Note: ★★★★★