#139 • South Island 18 ans

42.2% alc./vol.
Distillerie Willowbank, Dunedin, South Island, Nouvelle-Zélande

On poursuit la soirée des distilleries perdues du Club de Scotch Whisky de Québec avec en second lieu le néo-zélandais South Island 18 ans.

La distillerie Willowbank, qui a produit cette expression, a été fondée dans les années soixante, et fut à son époque la distillerie la plus au sud au monde. Ils ont commencé à produire du whisky avec des alambics d’acier au tout début, avec des résultats plutôt douteux. Depuis l’acquisition de la distillerie par Seagram en 1991, les alambics furent changés pour des alambics en cuivre, ce qui eut pour effet de donner de bien meilleurs whiskys.

Malheureusement la distillerie ferma ses portes en 1999. Pourtant la New Zealand Whisky Company racheta les stocks en vieillissement et ils continuent à ce jour à les embouteiller avec parcimonie, ce qui nous donne la chance d’essayer ces whiskys même s’ils ne sont plus produits. Fait rigolo, la distillere a d’ailleurs été convertie depuis en condominiums. Avouez que ça doit être vachement cool de vivre dans feu une distillerie.

Comme le disait si bien autrefois le réalisateur Peter Jackson:

Le monde est en vérité empli de périls, et il y a en lui maints lieux sombres ; mais il y en a encore beaucoup de beaux, et quoique dans tous les pays l’amour se mêle maintenant d’affliction, il n’en devient peut-être que plus grand.

Couleur plutôt pâle de paille à peine dorée.

Nez:
Un vent de houblon tel qu’il s’en dégage quand on entre dans La Barberie un jeudi après-midi. Petits fruits, gomme balloune et barbe à papa. Touche de banane avec une légère fumée de cuir.

Bouche:
Sucre cuit avec un air de cuir qui s’estompe tranquillement. Très doux, conformément à un whisky de cet âge.

Finale:
Fumée de brin de scie ou de copeaux de bois. Comme dans une scierie ou bien chez le cordonnier. Longueur très intéressante.

Équilibre:
Bel effort de la Nouvelle-Zélande, mais un peu trop disparate pour être digne du Gondor.

Note: ★★★★★

#138 • Dumbarton 46 ans (Vintage 1964)

47.3% alc./vol.
Distillerie Dumbarton, Dumbarton, Lowlands, Écosse

On débute l’énigmatique dégustation spéciale du Club de Scotch Whisky de Québec portant sur les distilleries disparues avec le doyen de la soirée, un embouteillage de Douglas Laing sous la marque Clan Denny, le Dumbarton 46 ans.

La distillerie Dumbarton fut construite en 1937 dans la ville du même nom et était à l’époque la plus grande en Écosse. Elle appartenait à George Ballantine & Son, une filiale de Hiram Walker, maîtres-à-penser derrière notre bon vieux Canadian Club, avant d’être démolie en 2002. Les dirigeants ont jugé que leur distillerie voisine Strathclyde, près de Glasgow, pouvait continuer à distiller le grain qui continue à servir pour le populaire blend Ballantine’s.

Comme le disait si bien autrefois la romancière brittanique J.K. Rowling:

Quarante-six ans ! Mots magiques. Sorte de graduation au seuil de la vie. Diplôme moral et physique qui doit ouvrir les routes de la réussite et du bonheur.

Couleur d’un ambre riche et doré rappelant certains whiskeys de maïs américains.

Nez:
Semble plutôt simple. Bourbon, chêne vanillé et petits fruits dans un sirop de maïs très sucré.

Bouche:
Vapeurs d’alcool assez fortes au départ, bien que le nez ne laissait rien présager de tel. Raisins blancs, touche de vanille. Cannelle et menthol avec des notes d’eau municipale non-filtrée vers la fin.

Finale:
Quand même chaude, à la hauteur de son taux d’alcool. De faibles vagues d’amande et de noisette sont rapidement étouffées par une avalanche désagréable de poussière de pierre. On croirait que le fût a été trop longtemps oublié au fond de l’entrepôt.

Équilibre:
Décevant pour un whisky de cet âge. Manque flagrant de complexité. Plutôt poche, surtout au prix demandé.

Note: ★★★★★