#141 • Convalmore 28 ans

57.9% alc./vol.
Distillerie Convalmore, Dufftown, Speyside, Écosse

On embraye en marche arrière pour entamer la seconde moitié de la dégustation spéciale sur les distilleries disparues au Club de Scotch Whisky de Québec le 22 Octobre dernier. On oublie les trois whiskys précédents que je qualifierais gentiment comme étant de seconde zone pour faire place à la troisième étoile de la soirée, distillé en 1977, 3698e embouteillage sur 3900, un rarissime Convalmore 28 ans.

Fondée en 1893, la distillerie Convalmore fut acquise par le géant Diageo dès les années 30. Bien qu’elle ferma ses portes en 1985 et qu’elle fut cédée à William Grant & Sons en 1990, sa license demeure la propriété de Diageo qui on l’espère pourra en sortir quelques embouteillages un jour.

La distillerie ne fonctionne plus aujourd’hui, mais vu que le terrain et les immeubles appartiennent à William Grant & Sons, le site sert d’entreposage pour des excédents de malt Glenfiddich.

Comme le disait si bien le comédien québécois Guy Jodoin:

Une convalescence est comme un fruit qui mûrit.

Sa couleur rappelle une bonne Boréale Dorée…

Nez:
Le bois et les raisins nous accueillent pour ensuite nous présenter des notes de fruits secs, de toffee et de pruneaux. À peine savonneux, ce nez se termine sur une touche de brandy.

Bouche:
Sucré et salé à la fois, les belles épices d’un cask strength se font sentir très rapidement. Généreuse rondeur en bouche, bardée de fruits confits et de poivre blanc. Un petit côté floral s’en dégage pour finir sur un high de cannelle et de gingembre mariné.

Finale:
Le gingembre revient à la charge pour nous laisser dans un léger voile de fumée fruitée qui se termine sur le brandy.

Équilibre:
Beau revers pour la soirée, l’optimisme renaît, mais malheureusement c’est une bouteille qui vaut difficilement son prix uniquement basé sur la force de son contenu.

Note: ★★★★★

#140 • Pittyvaich 20 ans

57.5% alc./vol.
Distillerie Pittyvaich, Dufftown, Speyside, Écosse

En troisième place lors de la soirée spéciale distilleries déchues du Club de Scotch Whisky de Québec, voici un des élixirs les plus vils que j’eusse eu l’occasion de goûter, le Pittyvaich 20 ans.

Construite en 1974, la distillerie Pittyvaich fut lors de sa courte vie une des plus jeunes distilleries écossaises en opération. Bien que sa production était initialement uniquement destinée au marché des blends, quelques embouteilleurs indépendants ont réussi à sortir quelques expressions single malt du Pittyvaich, avant que la distillerie embouteille elle-même son single malt en 1991. Malheureusement elle cessa ses opérations en 1993 et la démolition fut le sort qui lui fut réservé en 2002.

C’est rare que je n’aime pas un whisky, et peut-être que c’est un petit peu parce qu’ils sont fermés que je me permets d’être si désagréable avec cette expression de 20 ans, probablement la plus vieille de la distillerie si je me fie à la mathématique. Allons-y, il faut faire passer la pilule…

Comme le disait si bien à son époque le mathématicien français Blaise Pascal (1623-1662):

On doit avoir pitié des uns et des autres, mais on doit avoir pour les uns une pitié qui naît de tendresse, et pour les autres une pitié qui naît de mépris.

D’une teinte extrêmement pâle, on dirait un vinho verde.

Nez:
Légère vanille, gazon, ne fait pas son 57%. Floral, semble doux et sans danger. MAIS C’EST UN PIÈGE !

Bouche:
Le punch de son taux d’alcool ne tarde pas. Un mélange d’herbe humide et de petit cuir fruité tente de nous leurrer. Sa puissance cask strength a tôt fait de nous engourdir le palais et du coup masquer son mauvais goût.

Finale:
Cuir huileux ranci, telle une selle d’équitation qui n’aurait pas été changée depuis un petit bout de temps. Fort désagréable.

Équilibre:
Un whisky médiocre c’est une chose, mais à ce prix c’est carrément grotesque. Bref je dirais le Battlefield Earth des scotchs.

Note: ★★★★