#096 • Jack Daniel’s Old Nº 7

40% alc./vol.
Distillerie Jack Daniel, Lynchburg, Tennessee, États-Unis

À l’occasion du 4 juillet, date historique pour les américains, car après tout c’est le jour où Will Smith et Jeff Goldblum les libérerent d’un assujettissement extraterrestre, je vais parler du symbole le plus dominant du whiskey américain, j’ai nommé le Jack Daniel’s Old Nº 7.

Jasper Newton « Jack » Daniel fonda sa distillerie quasi-éponyme en 1866 dans son lieu actuel de Lynchburg au Tennessee. On appelle le Jack Daniel’s un Straight Tennessee Whiskey car il est filtré à travers une couche d’environ trois mètres de charbon de bois d’érable, ce qui lui confère des notes sucrées et fumées ainsi qu’une douceur additionnelle, et ce qui l’empêche en outre de porter l’appellation bourbon. La seule autre distillerie industrielle à employer ce procédé est la distillerie George Dickel, elle aussi basée au Tennessee.

Fait tragique mais toutefois cocasse, Jack Daniel est décédé en 1911 suite à une infection reliée à la fracture de son gros orteil après avoir donné un coup de pied à son coffre fort car il en avait oublié la combinaison. C’est aussi pire que le propriétaire de Segway qui a laissé sa vie dans un accident… De Segway.

Comme l’illustre si bien cette mise en abîme de feu mon patron Steven Paul Jobs:

Comme le disait si bien le maître du cubisme analytique espagnol Pablo Picasso: les bons artistes copient et les grands artistes volent, et nous n’avons aucune honte à l’idée de voler les grandes idées.

On lève son verre pour faire surgir un coucher de soleil cuivré du Midwest américain.

Nez:
Le maïs sucré chapeaute une légère touche de vanille et de toffée à l’orange. Bien que je l’attribue à ce que je sais déjà de ce whisky, j’ai quand même une impression ténue de charbon de bois naturel de chez Costco. En général beaucoup plus timide que dans mes souvenirs de brosse d’adolescent.

Bouche:
D’une délicatesse paticulièrement étonnante. Le maïs syrupeux reste agréablement longtemps en bouche, balancé par une petite note aigre. Les gorgées suivantes apportent sur la table un soupçon d’anis étoilé.

Finale:
Wow. C’est définitivement ici que cette expression exerce un tour de sorcellerie. Un vent de fumée de hibachi déferle sur mes sinus. Exquis. En fermant les yeux je peux littéralement voir le procédé du comté de Lincoln. Ensuite surprise, les sucres reviennent. Pourtant plus les gorgées avancent, plus l’aigreur qui équilibrait le sirop prend de la place et me décourage de m’en servir un autre.

Équilibre:
Décidément plus qu’un shooter quand on s’y attarde. Le plus sous-estimé des whiskys. Oubliez donc vos beuveries de jeunesse, tout le monde a droit à une seconde chance…

Note: ★★★★★

#095 • Suntory Yamazaki 12 ans

43% alc./vol.
Distillerie Yamazaki, Shimamoto, préfecture d’Osaka, Japon

Au tout début de mon exploration, une des premières bouteilles que je me suis procurée fût non pas un scotch proprement dit, mais un whisky japonais, le Yamazaki 12 ans. Je ne sais pas trop pourquoi, sûrement inconsciemment la nostalgie de mon séjour au Japon couplée au fait que cette expression figure sur la fameuse liste d’Ian Buxton, 101 whiskys to try before you die

La distillerie Yamazaki a été instaurée en 1923 et est la première distillerie de whisky à être née au Japon. Ils ont deux expressions populaires, le 12 et le 18 ans d’âge, ainsi que quelques râretés plus ou moins disponibles en dehors du territoire nippon. C’est la marque de whisky la plus populaire au Japon et elle est distribuée dans plus de 25 pays étrangers. La marque appartient au géant Suntory et c’est d’ailleurs le whisky des publicités de Bill Murray dans Lost in Translation.

Comme le disait à quelques exceptions près le père de Metal Gear, Hideo Kojima :

La mode étant l’imitation de qui veut se distinguer par celui qui ne veut pas être distingué, il en résulte qu’elle change automatiquement.

Aussi doré qu’une Sapporo.

Nez:
Miel, orge et baies de genévrier. Floral avec un brin de cannelle et de sucre à glacer.

Bouche:
Plutôt doux et huileux. Encore du miel, accompagné cette fois d’une touche de crème brûlée. Notes de chêne, d’épices et de lime.

Finale:
Sèche avec une bonne longueur. Sucre d’orge, fruits séchés et épices.

Équilibre:
Un excellent « whisky du monde », facile à boire. Un parfait exemple du savoir-faire japonais.

Note: ★★★★★