#285 • Label 5 Extra Rare 18 ans

40% alc./vol.
Distillerie Glen Moray, Elgin, Speyside, Écosse

Merci à mes potes de Québec Whisky pour cette mini qui ne se trouve pas tout partout, le Label 5 Extra Rare 18 ans. Comme ça semble être une exclusivité du marché Duty-Free, il m’a été impossible de dénicher aisément une photo appropriée, encore moins d’en prendre une moi-même. Il va donc de soi que j’utilise malgré moi mon image de « pas de photo » par défaut.

Label 5 est une marque de blended scotch qui appartient au groupe français La Martiniquaise. Outre le Label 5, ils produisent la gamme de single malts Glen Turner et les bourbons Old Virginia. Ils sont aussi propriétaires de la distillerie Glen Moray, d’où provient notamment des malts qui entrent dans la composition des différents Label 5. Dans ce cas-ci, il s’agit d’un assemblage de whiskys de malt et de grain qui ont vieilli au moins 18 ans en fûts de chêne.

Comme le disait si bien le philosophe, mathématicien, physicien, alchimiste, astronome et théologien britannique Isaac Newton (1643-1727):

La déception est bien moins pénible quand on ne s’est point d’avance promis le succès.

Robe très plaisante et ambrée d’une neutralité absolue.

Nez:
Assez quelconque. De timides céréales sont soulignées par un peu de vanille, un peu de fruits et une planche de cèdre du genre à utiliser pour se faire un saumon BBQ.

Bouche:
Épices, sucre et fruits pavent le chemin. On peut y découvrir un soupçon de craquelins « thé social » ou « goglu » ainsi qu’un poids plutôt minéral et poussiéreux sur la fin. s’assume plus qu’au nez.

Finale:
Assez inhibée et éphémère, surtout pour un blend de cet âge, mais garde toutefois quelques épices délicates qui sauront plaire à beaucoup de gens. Montre en fin de parcours un petit côté de mélasse qui n’est pas raccord avec le reste de l’ensemble.

Équilibre:
J’ai vu beaucoup de whiskys de 18 ans qui sont à des parsecs de celui-ci au niveau de la qualité. On a presque l’impression de se faire mentir, surtout à ce prix de débile profond. La compagnie se vante d’être la 9e marque mondiale de scotch whisky, et bien ça veut rien dire non plus quand on dit que Place Fleur-de-Lys c’est le 3e plus gros centre commercial à Québec.

Note: ★★★★★

#283 • SMWS 31.23 Jura 23 ans

51.7% alc./vol.
Distillerie Jura, Île de Jura, Écosse

« Sugared almonds in a mattress factory ».

Mesdames et messieurs, voici un petit interlude dans mes embouteillages de distillerie afin de continuer ma série d’articles concernant des whiskys de la Scotch Malt Whisky Society.

La Scotch Malt Whisky Society, ou SMWS, est le plus grand club de whisky au monde, avec plus de 26 000 membres répartis dans 16 pays. Avec leurs racines au Royaume-Uni, ils sont tellement étendus qu’ils peuvent se permettre d’acheter des fûts de whisky et de les embouteiller afin de les vendre exclusivement à leurs membres.

Toujours des single casks, embouteillés cask strength, sans aucune mention de la distillerie, leurs expressions sont toujours très prisées et encensées. Bien que le pourcentage d’alcool et l’âge du whisky soient indiqués sur la mystérieuse bouteille, aucune mention de la distillerie d’origine ne s’y retrouve. Le seul indice de son origine est sous la forme d’un cryptique code impossible à déchiffrer à mois d’avoir accès à la légende appropriée.

Dans ce cas-ci, nous dégustons un ravissant Isle of Jura de 23 ans d’âge, portant la mention « Amandes sucrées dans une usine de matelas ».

La distillerie elle-même ayant tendance comme bien d’autres à s’éloigner de plus en plus des énoncés d’âge, ça me fait chaud au coeur de voir qu’il en reste encore des aussi vieux.

Comme le disait si bien mon éminent camarade Sir Winston Leonard Spencer Churchill (1874-1965):

Quand j’étais plus jeune, j’avais comme règle de ne jamais boire d’alcool fort avant le déjeuner. Maintenant, ma règle est de ne jamais le faire avant le petit-déjeuner.

Un or très pâle nous fait rêver à une barrique de bourbon.

Nez:
Plutôt agressif et surprenant. Un jura cask strength, ça ne court pas les rues. Une fois la vague d’alcool passée, on tombe dans un genre de sueur de creux de coude dans laquelle trempe une latte de bois sûrie, voire même pourrie. Vraiment pas son atout le plus séduisant. Mousse de bas fromagée prise trop longtemps sous un ongle d’orteil.

Bouche:
Vanille et caramel salé arrivent en bouche, pour ensuite continuer sur une vague épicée. Quand même assez potable pour en faire oublier le nez. Peu de corps mais offre une belle chaleur.

Finale:
Bonne longueur sur des notes poivrées qui de mutent malheureusement bien rapidement en vieux pneu et parfum cheap de chez La Baie.

Équilibre:
J’ai de la difficulté à me faire à l’idée primo que c’est un Jura et secundo qu’il a 23 ans. Je cherche encore les amandes, mais je suis pas mal certain d’avoir trouvé le matelas.

Note: ★★★★