#179 • Isle of Jura Elixir 12 ans

46% alc./vol.
Distillerie Jura, Île de Jura, Écosse

Je dois un solide merci à mon collègue Harpy, qui, dans son congé de la nouvelle année, s’est aventuré en territoire néo-brunswickois, plus spécifiquement dans l’antre de la horde sauvage du NB Liquor (leur équivalent de la SAQ), pour généreusement me procurer deux produits, dont une élusive bouteille de Isle of Jura Elixir 12 ans. Je le salue et j’utilise son surnom, car il est bien sûr illégal de passer de la boisson entre provinces, pour ceux qui ne le savent pas…

Il existe un mythe en Écosse qui raconte que l’eau de l’île de Jura possèderait des qualités bénéfiques évoquant la fontaine de jouvence, en raison d’une bénédiction légendaire donnée par Saint-Colomba il y a près de 1500 ans. La preuve en serait, selon les résidents de l’île, la pierre tombale érigée près de la distillerie d’un homme qui aurait vécu 180 ans dans sa propre maison! Mais bon, dans mon livre à moi, les autochtones de l’Île de Jura n’ont une longévité exceptionnelle que parce qu’il boivent régulièrement du bon whisky.

Celui qu’on appelle avec raison Elixir a séjourné pendant douze ans dans un assemblage de fûts de chêne blanc américain et de xérès.

Comme le disait si bien l’acteur américain James Stewart Tolkan, mieux connu pour sa brillante incarnation du directeur de l’école secondaire de Hill Valley dans Back to the Future, Gerald Strickland :

Quand on voit ce que les pigeons font sur les bancs, il faut remercier Dieu de ne pas avoir donné d’ailes aux vaches.

Son coloris est celui du parfait whisky ambré, on dirait pratiquement que c’est ce qu’ils ont pris pour les photos du verre Glencairn.

Nez:
Un arôme saugrenu composé de vanille et de cannelle, d’amandes et de café, ainsi que de toffee et d’orange. Un puissant malt sucré souligne le tout.

Bouche:
C’est ici que le charme fonctionne. Sherry à fond, caramel, gingembre, fruits séchés, épices et un peu de grains de café. Belle amplitude en bouche.

Finale:
Moyennement longue, chaude, fruitée et épicée, avec une pointe de fumée.

Équilibre:
Une très belle découverte. Pas le plus grand des Jura, mais il score tout de même assez haut pour activer un convecteur temporel et peut de surcroît se vanter d’avoir le taux d’alcool parfait pour faire exploser ses saveurs…

Note: ★★★★★

#129 • Isle of Jura 10 ans

43% alc./vol.
Distillerie Jura, Île de Jura, Écosse

Prochaine mignonnette au menu, le Isle of Jura 10 ans, connu aussi sous le nom de Isle of Jura Origin.

Ah, la mystérieuse Île de Jura. Sa distillerie éponyme y fut fondée en 1810 sous le nom de Small Isles Distillery, bien que comme presque partout en Écosse, du whisky s’y produisait bien avant. Plusieurs changements de propriétaire et de nom plus tard, elle fut fermée en 1901, avant de réouvrir en 1960 sous le nom de Jura et sous la tutelle de Whyte and Mackay Ltd. Ils ont en 2007 été achetés par l’entreprise indienne United Spirits Limited (aucun lien avec Amrut), pour à leur tour en novembre dernier (2012) être engloutis par le géant Diageo.

Même si l’île de Jura est géographiquement très proche du continent écossais, il n’en demeure pas moins un exploit de s’y rendre. On doit prendre l’avion jusqu’en Islay, la plus grande île d’Écosse, et ensuite prendre le ferry de Port Askaig jusqu’à Jura. Si vous visitez la distillerie, on vous donne à vie un verre de whisky gratuit par mois, pourvu que vous soyez sur place pour le consommer.

Comme le disait si souvent l’explorateur russe Pyotr Kozlov (1863-1935):

Les touristes, en général, se renseignent auprès des autres touristes, qui ne connaissent guère mieux leur chemin. Cela complique toujours tout. Surtout quand on ne parle pas la même langue.

Couleur or, ou bien sherry à peine bruni.

Nez:
Légère vanille, citron sûrette, infime fond de tourbe. Pin et sel de mer gros comme le bras, de quoi se croire au large même de Jura.

Bouche:
On commence avec des canneberges, pour ensuite être frappé par le pin avant de finir sur le citron. Miel, épices et malt. Très sec.

Finale:
Sèche et raisonnablement longue sur des notes de chocolat huileux et d’iode.

Équilibre:
Pour le prix, c’est de la bombe. En-dessous du Diurach’s Own, mais au-dessus du Superstition.

Note: ★★★★★