55.6% alc./vol.
Distillerie Jura, Île de Jura, Écosse
Back to back avec le Clynelish 16 ans d’hier, voici une autre expression de l’embouteilleur autonome Blackadder. Venant tout droit de son énigmatique île éponyme, voici le Blackadder Jura 14 ans Raw Cask 1992.
Oh boy que ça en fait de l’information juste dans un titre! Distillée en 1992, cette expression porte l’appellation Raw Cask, ou fût brut (à ne pas confondre avec brut de fût), ce qui signifie que Blackadder l’a embouteillée non seulement à force de fût (cask strength) mais directement du baril sans aucune filtration. Cela a pour effet de laisser des sédiments et des particules de bois à travers le whisky, mais aussi les huiles et gras naturels qui peuvent s’y développer, afin de laisser la saveur la plus riche et naturelle possible dans chaque bouteille du produit final.
Comme le disait si bien l’écrivain et concepteur de jeu américain Ernest Gary Gygax (1938-2008) :
Les maçons du Moyen-Âge savaient parfaitement que Dieu n’existe pas, mais ils espéraient qu’à force de lui bâtir des cathédrales, il finirait par exister.
Coloration étrange qui passe du jaune-doré au vert-Prestone. Quelques matières en suspension demeurent visibles, dues au raw cask.
Nez:
On entame le nez avec des notes prévalentes de pruneau et de nectarine avec une pointe frileuse de fenouil. Un second passage nous offre un peu de Key Lime et sa meringue. Décisivement plus herbeux et floral que sucré.
Bouche:
Le côté le plus haut en couleurs de ce whisky arrive à ce stade. On y décèle le malt grillé et les fruits, avec épices et baie de genévrier. Retour des fleurs à la fin, avec une touche de racine de gingembre.
Finale:
S’étire sur fumée et cuir parsemés de petits fruits des champs. On reste tout de même sur une impression désagréable.
Équilibre:
Plus ou moins impressionnant. L’expérience reste amusante certes, mais le cask strength est plus nécessaire au concept qu’au goût.
Note: ★★★★★