#192 • Alberta Premium 30 ans

40% alc./vol.
Alberta Distillers, Calgary, Alberta, Canada

Merci à Pat pour une mini de cette excellente distillerie de l’ouest canadien, voici le Alberta Premium 30 ans, édition limitée.

Le Alberta Premium, sous toutes ses expressions, est un des seuls whiskys canadiens à être composé encore à 100% de seigle. Ce bon vieux rye se retrouve en version de base vieilli cinq ans, mais aussi en 25 ans, 30 ans (comme ce que nous goûtons aujourd’hui) et en une version sans énoncé d’âge ayant pour nom Dark Horse.

La bouteille se garde un petit air cossu avec sa texture taillée tel du crystal de péteux. Peut-être avec raison, pour donner plus de poids à leur appellation premium. Mais ça ne veut rien dire puisque Canadian Club aussi, entre autres, se qualifie de « premium ». Et comme justement le CC, la marque appartient aujourd’hui à Beam Global.

Ce whisky a remporté l’honneur du whisky canadien de l’année dans les éditions 2006, 2007, 2008 et 2009 de la Whisky Bible de Jim Murray.

Comme le disait si bien l’ex-joueur, ex-entraîneur, et aujourd’hui commentateur de hockey sur glace Don Cherry :

C’est drôle, on parle souvent du Pôle Nord, plus rarement du Pôle Sud, et jamais du Pôle Ouest ni du Pôle Est. Pourquoi cette injustice ? …ou cet oubli ?

D’une belle couleur or profond et cuivrée presque bronze, il est difficile de m’empêcher de faire des blagues de sirop d’érable.

Nez:
Explosion subtile de seigle et d’eau d’érable. Fond de miel, de vanille et d’herbe. Touche de fruits et de clous de girofle sur une planche de cèdre.

Bouche:
Très doux. Fondation de caramel salé et de fruits séchés sur laquelle se bâtit une tour de noisettes, de vanille et de butterscotch supportée par des madriers de cèdre. Reste de céréale poussiéreuse sur la fin.

Finale:
Longue et douce, poivrée de seigle, de cannelle et de bois cramé.

Équilibre:
Superbe douceur, un puissant exemple de l’influence d’un grand vieillissement.

Note: ★★★★

#036 • Alberta Premium Dark Horse

45% alc./vol.
Alberta Distillers, Calgary, Alberta, Canada

Pour ouvrir la dégustation « Whiskies d’ici et d’ailleurs » du 12 mars dernier, lumière sur le Alberta Premium Dark Horse. Beaucoup de gens autour du monde ont encensé d’autres expressions Alberta Premium, et le Dark Horse a été le coup de coeur de l’assemblée ce soir là. Fait intéressant rapporté par le Club de Scotch Whisky de Québec, la règlementation sur les whiskys canadiens permet l’ajout d’ingrédients divers pour altérer la saveur jusqu’à concurrence de 9.09%. Grâce à cette permission cette expression contient, et ce légalement, 8% de bourbon et 0.5% de sherry.

Même s’il ne sont vieillis que cinq ans, les whiskys Alberta Premium ont assez de caractère et de complexité pour avoir mérité le titre de « Canadian Whisky of the Year » dans les Whisky Bibles 2006, 2007, 2008 et 2009 de Jim Murray.

Étant donné que c’est le second whisky d’affilée que je déguste dans l’ombre des idées préconçues, je devrai faire preuve de prudence et d’objectivité.

Sa couleur est d’un orange syrupeux, voire même de bière rousse, et il est composé à 100% de grain de seigle. Difficile de résister à l’attrait d’un bon vieux rye canadien.

Nez:
Vanille mielleuse, seigle torréfié, caramel, un peu de bois brûlé, fruits des champs. Une touche d’érable mais si subtile que j’en suis à me demander si ce n’est pas encore ma fibre fédéraliste qui me joue des tours. Je le laisse s’ouvrir pour découvirir de la barbe à papa à la deuxième visite. Riche, entier, je dirais même distingué.

Bouche:
Sucré, crémeux, vanillé, toffee, épices, seigle grillé, lavande, gingembre et dattes. D’une douceur et d’une complexité qui nous font aisément sourire.

Finale:
Inépuisable, le sucre reste en bouche, main dans la main avec les épices du seigle. Juste assez suave.

Équilibre:
J’en veux plus encore. D’une ahurissante complexité pour un rye. Je voudrais dire encore doux, mais c’est plus que ça, le seul mot qui me vient en tête vient de l’anglais smooth. Lisse, non. Doux, non. Fluide, non. Disons que c’est un whisky doté d’une grande finesse, mais je ne suis pas entièrement satisfait de ce descripteur non plus. Je vais en ce cas laisser en guise de clôture la parole à une légende de l’ouest canadien, Wayne Gretzky:

On pogne pas les mouches avec du vinaigre…

Note: ★★★★★