#014 • Mellow Corn

50% alc./vol.
Distillerie Heaven Hill, Bardstown, Kentucky, États-Unis

C’est sur le Mellow Corn que s’est ouverte la dégustation du 13 février du Club de Scotch Whisky de Québec, soirée spéciale Balcones. Il n’y avait que le Mellow Corn qui ne venait pas de l’ensorcelante micro-distillerie, mais vu la teneur en maïs des whiskys de la soirée, nous en comprenons le choix.

Le Mellow Corn n’est pas un bourbon mais bien un whisky de maïs, car il est fait de plus de 79% de maïs. Il a ensuite vieilli dans des barils de chêne pendant plus de quatre ans pour mériter l’appellation bottled in bond, qui signifie que, suite à une pléthore de règlements officiels et de conditions spécifiques, le gouvernement américain se porte garant de l’authenticité de ce whisky. Ce sont des lois et coutumes qui datent de l’époque où le moonshine et la bagosse étaient pas mal plus répandus.

L’étiquette de la bouteille ne me dit rien qui vaille, mais bon, c’est un style qui rappelle le whisky américain de contrebande.

Comme Al Capone l’a si bien évoqué à l’endroit d’Eliot Ness :

T’es qu’un insigne et du blabla!

Nez:
Sa couleur mirifique de paille légèrement foncée pique ma curiosité avant tout. Je le sens et je suis un peu déçu et confus. Très floral, une bonne dose de vanille suivi d’un fond de maïs grillé. Manque d’intensité en général.

Bouche:
Douce vanille au départ qui tombe un peu à plat. Le maïs arrive rapidement derrière sans crier gare, ça fait presque peur.

Finale:
Longueur raisonnable mais étouffée par le maïs. Blé d’inde, blé d’inde, blé d’inde.

Équilibre:
Bon pour la base de la pyramide. Pas plus. Je ne suis pas sûr que je l’offrirais à quelqu’un qui ne connaît pas beaucoup le whisky, j’aurais peur de l’effrayer.

Pourtant j’en prendrais plus si je m’appelais Budd et que j’habitais un trailer au Nouveau-Mexique…

Note: ★★★★

#013 • Aberlour 12 ans Double Cask Matured

43% alc./vol.
Distillerie Aberlour, Aberlour, Speyside, Écosse

C’est drôle que j’aie parlé de marde de pape en tant qu’analogie sur la rareté du Kilbeggan 18 ans plus tôt cette semaine, mon bon ami Benoît-XVI ayant démissionné ce matin. Il aurait donné comme raison « En ligne, c’est pas pareil »… La bonne nouvelle, c’est que dorénavant je vais pouvoir le citer…

Maintenant que ceci est derrière nous, passons à la vedette de ce soir, le Aberlour 12 ans à double maturation. Double maturation car il a vieilli onze ans en fûts de bourbon, puis a terminé sa dernière année dans des fûts de sherry espagnol, ou xérès en langage de péteux.

J’ai acheté ce scotch pendant le temps des fêtes, et comme en témoigne son niveau (il n’en reste que la moitié), il est plutôt exquis…

Nez:
Raisin, vin de glace, très fruité. C’est ce qui frappe en premier, vraisemblablement causé par les tonneaux de xérès. On prend une pause. Le deuxième nez nous révèle son orge d’origine ainsi que le chêne de sa première maturation. Si on l’hume de nouveau après une première gorgée, l’orge revient, chapeautée par le caramel et le toffee. Ça sent pratiquement les Cheerios au miel et aux noix.

Bouche:
Autant qu’au nez il me paraissait peut-être trop sucré, autant il me déroute une fois en bouche. Il s’y passe énormément de choses. La texture est mielleuse, voire même huileuse. Raisins, orge, fruits et vin de glace se mélangent admirablement et ce sans être trop toquant.

Finale:
Bonne longueur qui commence par un combo orge et caramel et qui s’étire un peu sur le sherry et le raisin. Ce n’est pas à tout casser mais je ne suis pas en train de souffrir non plus. Sans émotion.

Équilibre:
Belle montée, mais la finale fait un peu trop patate à mon goût. Je dirais que c’est le plus Kool-Aid de mes whiskys à date. Il ferait à merveille après avoir passé la tondeuse un après-midi de juillet.

Ça ne m’a pas empêché de boire la demie de la bouteille depuis le nouvel an. C’est pour les bibittes à sucre, on aime ou on aime pas..

Note: ★★★★★