#030 • Black Grouse

40% alc./vol.
Edrington Group, Écosse

C’est pour se faire pardonner pour le Rumskey que David nous a présenté un invité imprévu, le coq des bouleaux, le petit frère tourbé du Famous Grouse, le blend écossais The Black Grouse.

Je vous avais promis la semaine dernière que je ne montrerais ici que des photos prises moi-même, mais force est d’admettre que parfois je dois composer avec des imprévus. Même si je vais le plus souvent possible utiliser mes propres photos, je vais donc ici et là glisser un cliché de la toile. Mais comme le disait en anglais mon bon ami Lars Ulrich:

The « not-giving-a-fuck » meter is as far into the red-zone as ever before.

(*Edit: J’ai maintenant eu l’occasion de prendre des images du Black Grouse moi-même)

Toute l’assemblée a semblé apprécier la pause, mais n’ayant moi-même jamais goûté le Black Grouse auparavant, la méfiance était de mise.

Sa belle couleur d’un ambre absolu nous attire tel le chant d’une sirène, mais est-ce là que s’arrête le conte de fée?

Nez:
Légèrement fumé et tourbé, mais une bourrasque d’iode prend violemment le dessus. Suit une ambiance un peu florale et à peine fruitée.

On m’a souvent vanté le penchant Islay du Black Grouse, mais dans le même ordre de qualité, il me fait moins voyager que le McClelland’s Islay.

Bouche:
Huileux, légère vanille étouffée rapidement par une pelletée de tourbe. Se termine par une touche terreuse.

Finale:
Tourbe et épices. Les médicaments s’étirent un peu trop à mon goût.

Équilibre:
Quand même un bon blend, mais toutefois pas mon favori. Beaucoup trop médicamenteux pour moi. Je me ferme les yeux et je vois du vert hôpital. Je suis encore tiraillé à savoir si je l’achèterais, il est quand même juste 35 dollars…

Note: ★★★★★

#029 • Rumskey

40% alc./vol.
Las Vegas Distillery, Nevada, États-Unis

Désolé du délai plus élevé qu’à l’habitude, mais voici enfin le numéro d’ouverture de la soirée du potager de David au Club de Scotch Whisky de Québec qui a eu lieu le 5 mars dernier. Un rhum distillé une fois, un whisky distillé une fois, les deux mélangés ensemble et puis distillés une seconde fois avant de passer directement en bouteille sans vieillissement. Je ne sais pas qui à Las Vegas a eu cette idée farfelue, voire même saugrenue, mais il a donné le nom peu original de Rumskey à cet enfant batârd.

Vous vous rappellerez sûrement de ces paroles de Philippe Hamelin:

J’ai jamais mélangé du rhum pis du whisky. Sauf une fois au chalet.

Le liquide possède la transparence et la clarté typique d’un new make, ce qui est à la fois attirant et effrayant. Allons voir sans plus tarder de quoi il en retourne…

Nez:
La mélasse du rhum prend toute la place au début pour laisser ensuite place à un caramel brûlé un peu plus subtil. Non-vieilli, mais en avait-il vraiment besoin? Ça me rappelle un bonbon à la tire qui aurait été oublié derrière un calorifère l’automne d’avant. Somme toute je m’attendais à bien pire…

Bouche:
Très fade au début, mais une effluve de mélasse désagréable monte rapidement dans le nez. C’est précisément là qu’on constate son manque de vieillissement. Ça se termine rapidement sur un voile de canne à sucre fumée.

Finale:
Quand même long mais méchant. Seul l’alcool reste.

Équilibre:
Pendant un moment j’ai eu peur d’être guetté par la cécité. Ce n’est pas parce qu’on a une idée qu’il faut nécessairement passer à l’action. Le mélange rhum et whisky nous confirme encore une fois que ce n’est pas bien de coucher ensemble entre cousins.

Note: ★★★★★