#054 • Bowmore Darkest 15 ans

43% alc./vol.
Distillerie Bowmore, Bowmore, Islay, Écosse

Darkest. Darkest ça veut dire « le plus sombre ». Lorsque j’ai entendu Iain McCallum prononcer le nom de ce deuxième Bowmore de la soirée du 23 avril au Club de Scotch Whisky de Québec, des jeux de mots du Mordor ou de Black Metal me sont encore venus en tête.

Mais je vais me slacker le bicycle et me pencher sur la vraie raison pour laquelle on l’appelle le Darkest, le « plus foncé ». Son nom lui vient de son affinage, le plus cher des affinages, trois ans en fûts de sherry oloroso. Sa couleur rousse Dr. Pepper coupé à l’eau en témoigne manifestement.

Comme le disait continuellement le philosophe et historien écossais David Hume (1711-1776) le jeudi:

À la nuit noire, tous les chats sont gris.

Il lui arrivait aussi de faire des variantes le mardi, pour éviter d’ennuyer son auditoire, comme par exemple:

De nuit, tout blé semble farine.

Nez:
Dattes et raisins secs. Cerise noire. Le tout marqué par une touche d’iode et de boucane de tourbe. Comme la plupart des belles surprises dans les whiskys, la vanille arrive au galop suite à l’ouverture.

Bouche:
Sherry j’ai réduit les enfants. On dénote un fond de pansement sucré. C’est une bataille épique entre la tourbe et le xérès. Les petits fruits secs applaudissent.

Finale:
La fumée de tourbe déscend tranquillement, comme si elle disait:

Calme-toi, on va tous arriver à Noël en même temps…

Les sucres restent jusqu’au bout. On aime ça.

Équilibre:
Un remarquable sherry cask finish. Un scotch honnête pour le prix. Ce n’est pas tant qu’à moi un whisky de semaine, mais je le sortirais sans gêne à la brunante après un barbecue de filet mignon un samedi soir.

Note: ★★★★★

#053 • Bowmore 12 ans

40% alc./vol.
Distillerie Bowmore, Bowmore, Islay, Écosse

Toute la seconde moitié de la soirée du 23 avril avec Iain McCallum au Club de Scotch Whisky de Québec a été consacrée à la légendaire distillerie Bowmore.

Fondée en 1779, on dit que ce serait une des plus vieilles distilleries d’Écosse. Elle n’a fermé qu’une fois, brièvement, pour abriter la Royal Air Force Coastal Command pendant la Seconde Guerre mondiale. Elle appartient aujourd’hui au géant nippon Suntory et produit annuellement plus de 2 millions de litres de whisky. Ce qui me rappelle ces mots que le Pape Innocent X, dont c’est le jubilé aujourd’hui, a articulés plus d’une fois:

La guerre, c’est la guerre des hommes ; la paix, c’est la guerre des idées…

Je vais encore faire un clin d’oeil à ceux qui prêchent l’importance d’une bonne base avant de se lancer dans les whiskys plus audacieux. Allez, cessez de tergiverser, sortez une vingtaine de dollars de plus et pénétrez dans l’univers Bowmore…

Nez:
Une coche bien sentie au-dessus du McClelland’s Islay, dès que le Bowmore 12 est versé, la table au complet respire la tourbe. Le bonheur de la tourbe. L’orge et le coeur de l’Islay. Un peu citron-limette, une touche de phénol salé. Explosion de vanille à la seconde visite.

Bouche:
Sa douceur nous prend par surprise. Iode, vanille, hôpital, agrumes, diachylon, fumée.

Finale:
Douce et gracieuse fumée. Impression curieusement agréable de chêne, de fruits des champs, de brin de scie et de colle à bois. Oui, j’ai bien dit agréable.

Équilibre:
Un excellent choix pour une première approche des whiskys de l’Islay. À peine vingt dollars de plus qu’un McClelland’s, bonifié d’une richesse remarquable. Encore une des bonnes aubaines de la SAQ. De surcroît, pour les chochottes il est aussi disponible en 350 ml pour le prix d’un bon vieux Jameson. Un jour je devrai bien en faire un palmarès…

Note: ★★★★★